Goetia: Nine Kings of Solomon
Auteur(s): Kristian Karlberg
Illustrateur(s): Andrzej Masianis
Editeur(s): Demonic Games
Mécanisme(s): Asymétrie construite, Gestion de ressources, Objectifs communs, Placement d'ouvriers
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SwatSh: 8/10
Goetia est un jeu injustement méconnu par ici et pourtant il possède plusieurs particularités qui méritent le détour. Il s’agit d’un jeu de placement d’ouvriers et de gestion de ressources assez classique mais baigné dans un thème sombre et démoniaque 😉 .
Les illustrations l’attestent d’ailleurs, on n’est pas là pour rigoler 🙂 Vous et vos cultistes allez prier les démons pour les réveiller et bénéficier de leurs pouvoirs en allant même jusqu’à sceller des pactes fructueux avec eux.
Modularité
La première chose qui frappe lors de la longue mise-en-place du jeu est sa modularité. Tout est modulaire dans Goetia: le plateau central qui ne sera jamais constitué des mêmes cartes, les 9 démons parmi les 12 qu’on va pouvoir réveiller, les cartes pouvoir que ces démons vont offrir et les cartes pactes (objectifs) de la partie. La variabilité de vos parties est assurée 🙂
Placement d’ouvriers
A son tour, un joueur va poser un de ses ouvriers sur une case action. Les effets de ces cases vont permettre de gagner, gratuitement ou contre un coût, des ressources, des cartes, des objectifs ou des ouvriers supplémentaires. Rien de bien original ici.
Coût des actions en fonction du placement des ouvriers
La première grande originalité de Goetia est que le coût des actions va dépendre du placement des ouvriers. En effet, le coût de certaines actions (principalement l’engagement de nouveaux ouvriers) équivaut aux ressources indiquées sur les cases action de leur colonne. Quand on place un cultiste sur une case action, on cache ce coût et on le reçoit sous forme de ressources. Les joueuses vont donc placer leurs adoratrices sur des cases action non seulement pour récolter les ressources associées mais également pour diminuer le coût de certaines autres. Mais attention car tout le monde peut en profiter. Mieux vaut les placer au bon moment quand vous seul pourrez en profiter en fonction des ressources de chacun. Voilà un placement d’ouvrières beaucoup plus profond que les grands classiques du genre. Placer une ouvrière ne résultera plus uniquement de la décision sur l’effet de la case action mais aussi sur les répercutions sur le coût des autres… succulent!
Plateau évolutif
La seconde grande particularité de Goetia est son système de plateau évolutif. Au début de la partie, vous n’aurez que des cases action permettant de gagner des ressources ou de nouveaux ouvriers. Mais les actions des joueurs vont libérer progressivement de nouvelles cases action qui vont permettre de gagner des cartes capacité et objectif. Les cartes capacités vont être acquises par les joueurs qui vont donc gagner des capacités permanentes très variées et originales qui vont apporter une jolie montée en puissance dans le jeu. J’ai néanmoins trouvé dommage que les effets de ces cartes soient si inégaux. Certains effets sont insignifiants alors que d’autres sont très très puissants. De plus, ces cartes apparaissent assez soudainement et cachées ce qui fait qu’il est très difficile de planifier leur acquisition sans connaître les effets de ces cartes à l’avance (on pourra les voir mais vraiment juste avant de savoir les acquérir). Et l’acquisition d’une carte très puissante peut clairement faire pencher la balance de votre côté.
De plus, avec ce système de nouvelles cases action qui vont se dévoiler progressivement, les anciennes vont disparaitre et être remplacées par de nouvelles. Ce système de modularité évolutive va constamment changer vos choix et une case action qui était intéressante à un moment va le devenir beaucoup moins plus tard alors que ce sera l’inverse pour d’autres. Je suis sous le charme de cette mécanique assez unique (déjà vue néanmoins mais très rarement dans dans jeux comme l’excellent Terramara).
Pactisons avec les démons
Progressivement en cours de partie, vous deviendrez assez puissant pour acquérir les cartes pactes qui vous rapporteront des points en fonction de certains critères. J’ai trouvé un peu dommage que leur acquisition arrivait si tard dans la partie car, même si elles sont visibles dès le début de la partie, vous ne savez pas lesquelles vous pourrez acquérir et ne vous construirez alors aucune réelle stratégie avant de les acquérir ce qui arrive généralement trop tard pour ensuite pouvoir les optimiser.
Goetia est un jeu qui a beaucoup de charme. Même s’il manque un peu de vision stratégique et qu’on regrettera certaines inégalités de puissance entre les cartes, il apporte vraiment quelque chose dans le style des jeux de placement d’ouvriers. Goetia garde néanmoins tous les aspects des classiques du genre avec 6 ressources différentes et un placement d’ouvrier assez standard pour les récupérer. Heureusement ce système vu et revu s’agrémente de choix de placement inédits où il faudra non seulement tenir compte de l’effet de la case action mais aussi des opportunités laissées aux adversaires. Et l’originalité ne s’arrête pas là puisque le jeu offre un plateau évolutif où de nouvelles actions vont apparaitre tandis que d’autres vont disparaitre. Ajoutez à cela de nombreuses cartes donnant des pouvoirs très variés et un thème gothique bien ancré et vous obtenez un jeu très plaisant vers lequel on retourne souvent et avec grand plaisir!
PhilRey: 8,5/10
Et bien voilà un jeu qui sort un peu de l’ordinaire. Du moins, c’est la sensation que j’ai eu à la fin de la partie.
Et pourquoi ça?
Et bien tout d’abord, rien d’exceptionnel j’avoue, pas vraiment de plateau de jeu mais bien des cartes. Une grille de 3×3 qui offre des actions, souvent de récolte de resources. Collées à ces cartes viennent 9 autres cartes qui permettent, dans un premier temps, d’acquérir de nouveaux Adorateurs (vos ouvrier). Enfin, des grandes tuiles (les Démons) avec qui vous prendrez contact afin, dans un premier temps, d’avoir leur attention, .
« Dans un premier temps », voilà l’astuce du jeu qui le rend bien intéressant. Les cartes entourant les 9 centrales et qui permettent d’acquérir de nouveaux Adorateurs vont évoluer. Dès que tous les adorateurs sont pris, la carte est retournée et offre une nouvelle action: récolte de resources (mais plus ou plus rares) ou prise de cartes Pacte, source importante de PVs.
On retrouve cette astuce également avec les neufs cartes centrales (d’une certaine manière) et les grandes tuiles Démon. Quand une tuile Démon a perdu toutes ses « attentions », les joueurs pourront dès lors conjurer des démons (cartes qui offrent des capacité ou bonus pendant la parties). Il faudra un peu plus de resources du coup! Et quand toutes les cartes Démon sont prises, la tuile offre alors une action en plus, qui coûte encore plus de resources mais qui est bien puissante.
Quant aux cartes centrales, elle vont bouger avec les démons (je passe un peu les détails) et de nouvelles cartes vont apparaître.
Bref, tout bouge et vous devez être attentif à tout, nottament aux cartes centrales, source principale de ressources (en première partie de partie au moins) qui peuvent disparaître, rendant certaines ressources plus rares.
Interaction forte
Perso, pour un jeu de ce calibre, j’ai trouvé l’interaction plus développée que d’habitude. En effet, on est constament tirailler entre prendre les resources des cartes centrales et éviter de le faire trop tôt car les adversaires en profite alors pour engager des adorateurs réaliser des actions à moindre coût. Pour comprendre un peu cette conclusion, il faut savoir que le coût pour engager un Adorateur d’une carte « périférique » équivaut aux ressources « visibles » sur les 3 cartes qui composent « sa » ligne ou colonne. Ce qui veut dire que si je décide de placer un adorateur sur une carte centrale, qui me permet de prendre 3 cubes d’une ressource (marron), je diminue le coût d’autant de cubes pour engager l’adorateur en bout de ligne et colonne pour tous les joueurs.
On surveillera aussi, mais ça on le fait dans pas mal d’autres jeux, les ressources disponibles chez les adversaires car ces ressources déterminent ses choix et donc les vôtre!
Petite contrainte
Un dernier détail mais qui a son importance. Chaque joueur ne peut avoir que 4 piles de cartes Démon/Pacte devant lui. Et seules celle du dessus sont actives. Ce qui veut dire qu’une carte Pacte, pour en bénéficier, doit être au sommet d’une pile pour que le joueur en bénéficie. Si un joueur (et ça arrive souvent, voir toujours) conjure un cinquième démon, il devra le placer sur une des 4 piles, rendant la capacité de la carte de dessous « inactive ».
Goetia est vraiment une belle découverte. On pourra regretter un peu la longueur d’une partie (90 minutes) par rapport aux actions disponibles et à sa complexité moyenne. On pourrait classer Goetia en Expert – ou Intermédiaire +. De plus, malgré le nombre de cartes qui permet de varier les parties, j’ai l’impression que le plaisir restera toujours le même et qu’on agira tojours de la même manière.
Malgré ça, Goetia m’a offert un peu de fraîcheur pour toutes les raisons évoquées ci-dessus. Et si votre ludothèque est conséquente et vous permet de varier vos soirées par un choix importants de jeux, Goetia vous procurera toujours du plaisir. Mais pas tous les jours si vous voyez ce que je veux dire 😉 De plus, je le trouve bien accessible et je pense qu’on peut le sortir avec des joueurs moins experts.
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