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Il y a encore du chemin…

Affiche de securite pour piscine interdiction jouets flottants gonflables

Comme la plupart d’entre vous le savent (et/ou le subissent carrément) la France a reconfiné une partie de son territoire ce weekend. « Train-train quotidien » pourrait-on dire à la lecture de cette nouvelle, tant nous vivons depuis un an sous la dictature de ce satané virus, qui oriente toutes les décisions des gouvernements dans le monde entier, et impacte démesurément nos vies. Mais un tout petit détail dans cette nouvelle m’a fait tiquer: une liste précise des commerces essentiels a été dressée (jusque là rien que de très « habituel »). Mais également une liste « négative », i.e. une liste des produits non-essentiels que les grandes surfaces ne sont pas autorisées à vendre (pour éviter de faire une concurrence déloyale aux petits commerçants complètement fermés). Et dans cette liste de produits on trouve les jouets (qui incluent bien évidemment les jeux de société).

Loin de moi l’idée de lancer une polémique sur la pertinence de telle ou telle mesure (donc s’il vous plaît pas de commentaire incendiaire ou d’attaque ad hominem sur les réseaux, je ne veux que la paix dans le monde et le bonheur pour tous 🙂 ). La situation est horriblement complexe à gérer, et je n’ai sûrement pas la prétention de dire que je ferais mieux. Je constate simplement et factuellement que dans la tête des décideurs Français (et ce serait certainement la même chose dans la tête des décideurs Suisses, Québecois, Belges, Zimbabwéens…) le jeu n’est pas important. Jouer n’est pas essentiel. A nouveau aucune envie de polémiquer. Juste envie de constater que l’activité principale de tous les êtres humains du monde de moins de, disons, 6 ans, une activité importante d’énormément de gens de plus de 6 ans, une activité cruciale pour le développement personnel, pour l’apprentissage (ces 20 dernières années la « gamification » des formations à explosé en entreprise, i.e. pour vous former à quelque chose on passe de plus en plus par « le jeu »), pour l’épanouissement, pour l’ouverture aux autre, pour la socialisation (jeu de – SOCIETE -), une activité tellement importante pour tant de familles qui se sont retrouvées coincées chez elles, parfois/souvent avec les enfants 7 jours sur 7 qu’il faut bien occuper… Et bien cette activité est considérée comme non-essentielle.

(Je me répète, désolé), aucune envie de polémiquer, de dire qu’on est aussi important que les jardineries (j’adore les plantes), les cavistes (bon on est France quand même… 😉 ), les chocolateries (en tant que Belge je ne peux qu’approuver) ou les bureaux de tabac. Sans parler même des libraires ou des magasins d’alimentation. Mais je trouve que ça en dit long sur le chemin qui reste à parcourir par de nombreuses personnes pour « comprendre » ce qu’est le jeu de société aujourd’hui. En fait en écrivant je me dis que le cheminement est très similaire à ce qu’à vécu la bande dessinée (une autre de mes passions). Jusque dans les années 80, malgré les génies purs qui ont produit des chefs-d’oeuvre dans leurs domaines pendant des dizaines d’années (Franquin, Goscinny, Giraud-Moebius pour n’en citer qu’une toute petite partie) les bandes dessinées étaient considérées comme un loisir d’enfants. On lisait des bd quand on était petit, puis dès qu’on grandissait on passait à autre chose. Il a fallu que des pionniers se battent et fassent exploser les codes en défrichant de nouvelles voies pour que petit à petit le genre soit reconnu comme étant un art à part entière. En passant d’abord par le vocable « bande dessinée pour adultes » (ce qui ne voulait pas dire classée X, bande de petits polissons) pour arriver à la dénomination « roman graphique » (ce qui permet à la fois de passer dans les émissions culturelles, et à la fois de te fourguer un livre à 45 euros « parce que c’est de l’art tu comprends »). Et bien je pense que le jeu de société suit la même voie en ce moment. Nous sommes occupés à parcourir la route, mais le chemin est encore long manifestement…

En attendant big hug à tous les magasins indépendants, on pense à vous, il faut tenir, on a besoin de vous et de vos conseils, pour nous vous êtes essentiels!

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