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Faiyum

SwatSh: 9/10

Comme à son habitude, le prolifique Friedemann Friese réalise plusieurs jeux l’an. C’est ainsi qu’après l’original Feierabend, il nous propose l’antique Faiyum 🙂

En effet, car outre le thème de la construction de l’oasis de Fayoum antique, le matériel du jeu renvoie, lui aussi, à un autre âge. Bon, pas tout le matériel, n’exagérons rien. Les ressources en bois figuratif sont de toute beauté et très agréables à manipuler. Mais bon, la construction des villes à l’aide d’un disque et d’un cylindre, les marchés représentés par un « L » mauve et les illustrations du plateau auraient pu donner plus envie…

Faiyum est un jeu de deckbuilding de la famille de Concordia. En effet, les joueuses disposent, en début de partie, des mêmes 5 cartes de départ. A son tour, une joueuse réalise une action parmi 3 possibles: jouer une carte, acquérir une nouvelle carte ou faire une phase d’administration.

Acquérir une carte

Les cartes à l’achat sont disposées sur un double marché. Les 4 cartes du marché actif peuvent être achetées tandis que les 4 cartes du marché futur donnent une indication des cartes qu’on pourra acquérir plus tard. Chaque carte comporte un numéro allant de 1 à 120 environ et quand on achète une carte, on retourne la prochaine carte de la pioche et on l’insère, selon son numéro, dans l’ordre croissant des cartes sur les 2 marchés. Autrement dit, grâce à ce système ingénieux, les cartes ayant les numéros les plus élevés pourront être achetées plus loin dans la partie tout en assurant une arrivée aléatoire des cartes. C’est bien vu et ça marche bien. A noter néanmoins qu’à cause de ce système, on ne sait jamais très bien quand les cartes du marché futur arriveront car elles pourront y rester très longtemps en fonction des nouvelles cartes tirées. Voilà un petit côté planification qui manque un peu au jeu.

Et, tout comme dans Concordia, quand vous acquérez une nouvelle carte, vous la placez dans votre main de telle sorte qu’elle est directement disponible pour être jouée. Vous allez donc commencer la partie avec 5 cartes en main mais il se peut très bien qu’un moment ou l’autre vous en ayez beaucoup plus à disposition et que les choix deviendront alors beaucoup plus conséquents.

Jouer une carte

L’action que vous réaliserez le plus souvent dans Faiyum, c’est de jouer une carte. Vous pouvez jouer une carte pour son effet ou pour recevoir 2 pièces sans réaliser son effet. Autant vous dire tout de suite que vous n’allez pas souvent choisir de recevoir 2 pièces tant il y a d’autres actions qui seront plus efficaces. Cette possibilité est essentiellement là pour vous permettre de ne pas rester bloqué.

Les effets des cartes sont terribles et super variés 🙂 Je ne puis que saluer l’ingéniosité créative de son auteur. Chaque carte est différente et chaque carte propose une action différente. Bon, il y a certaines ressemblances surtout dans les cartes permettant de récolter l’un ou l’autre type de ressources mais quand même. Vos parties ne ressembleront jamais tant ces cartes sont variées. A l’aide de ces cartes, vous allez construire des campements, des villes, des marchés, des bâtiments et des routes. Vous allez également engager des ouvriers qui vont récolter des ressources en fonction du type de terrain où ils exerceront. Certaines cartes vous permettront de gagner de l’argent, de nettoyer votre deck ou d’acquérir des cartes à moindre coût. Et toutes ces actions vont se combiner. A vous, dans vos choix tactiques, à acquérir les cartes qui se combinent le mieux.

Le prestige du Pharaon

Et tout ça pour le prestige! Car oui, rien ne vous appartient dans Faiyum! Les villes, campements, marchés, routes et bâtiments que vous allez construire ne vous appartiennent pas. Ils appartiennent au Pharaon! Ne l’oubliez pas! C’est lui qui vous autorise à être son architecte, c’est lui qui vous paie et c’est à lui que tout appartient! Bref, ce que vous allez faire va pouvoir bénéficier aux autres 😀

Administration

La phase d’administration est également une belle trouvaille de Friedemann. Un peu comme dans Concordia (oui, je sais, encore 😉 ), en réalisant une phase d’administration, on va pouvoir récupérer les cartes qu’on a jouées. Le truc vraiment original de Faiyum c’est qu’on va les récupérer dans l’ordre descendant de la carte jouée le plus récemment à la plus ancienne. Les 3 premières cartes (celles qu’on vient de jouer les 3 tours précédents donc) sont récupérées gratuitement, ensuite, si on veut en récupérer plus, il va falloir payer 1 sous la carte. Vous aurez donc intérêt à jouer les cartes qui vous intéressent le moins d’abord. Il y a donc un intérêt certain à jouer vos cartes dans un certain ordre qui n’est pas naturel. Il vous faudra certainement plusieurs parties pour en maitriser tous les aspects.

De plus, lors de cette phase, vous allez gagner 3 sous – 1 sous par carte dans votre main. Vous aurez donc intérêt à jouer toutes les cartes de votre main avant de faire une phase d’administration. Encore faut-il y arriver surtout que vos intérêts seront assez contradictoires… Faiyum est une course tendue et vous aurez souvent intérêt à réaliser une phase d’administration plus tôt que prévu pour récupérer vos meilleures cartes et pouvoir les rejouer plus souvent…

Nouvel oasis

Fiedemann n’a pas réalisé que des bombes ludiques et je suis toujours sur mes gardes quand je découvre un de ses nouveaux jeux. Mais Faiyum dépasse toutes mes attentes. C’est clairement un de ses meilleurs jeux, non pardon, son meilleur jeu! Certes il n’est pas exempt de défauts. Son style rétro ne plaira pas à tout le monde. Sa durée de plus de 2 heures ne permet pas de le sortir aussi souvent qu’on le voudrait. Malgré des règles assez simples, la façon dont elles sont expliquées est assez brouillonne et apporte pas mal de confusion. Vous aurez certainement un peu de mal lors de vos premières parties et devrez régulièrement vous y référer tout en cherchant le bon endroit! Pire, toutes les cartes sont iconographiées et sans texte mais certains icônes manquent et il ne faudra pas oublier de consulter la description complète des cartes pour bien les comprendre. Enfin, Faiyum est plus tactique que stratégique. Il est impossible de prévoir les cartes qui arriveront dans les prochains tours et donc très difficile de planifier quoi que ce soit si ce n’est avec les cartes qu’on a déjà acquises précédemment. Le jeu de l’acquisition de nouvelles cartes va donc être très tactique et vous serez aux dépends de l’aléa de l’apparition des cartes.

Mais ne vous arrêtez pas là. Faiyum est extrêmement addictif et la variété de ses cartes ainsi que son nombre de combos possibles sont impressionnants. De plus, le jeu va vite tourner autour du juste équilibre entre amasser de plus en plus de cartes ou se satisfaire de quelques cartes en combo. Et là, le jeu devient incroyable car les 2 stratégies s’équivalent. Un joueur peut profiter d’une efficacité de deck une multitude de fois tandis qu’un autre va viser le long terme en constituant un deck immense pour pouvoir le faire tourner très longtemps. Et à chaque partie vous allez essayer quelque chose de différent: plus jouer sur les routes, sur les marchés, sur les bâtiments, ou sur certaines combinaisons. Faiyum est une oasis de fraicheur dans la production de Mr Friese.


PhilRey: 9/10

Friedman Friese, en général on aime ou on n’aime pas! Il en sera sans doute de même avec Faiyum: design austère sorti directement des années 90’/2000. Maintenant, il est aussi vrai que le plateau de jeu de Concordia n’est pas non plus des plus sexy 😉

Mais c’est lisible et ça fait le job !

Et puis on joue et on est conquis! Je ne peux que rejoindre l’avis de SwatSh ! Ce qui m’a le plus plu dans Faiyum, ce n’est pas son nom ni sa boîte:

  • D’abord, on retrouve un deck building qui fait tout de suite penser à Concordia mais qui ajoute une astuce: lorsque le joueur décide de passer à la phase d’administration, il ne peut récupérer que les trois dernières cartes de sa défausse (enfin, en payant, il peut en prendre plus). Cette astuce est magnifique car on est tout le temps occupé à planifier ses actions (cartes) afin de savoir si on veut ou pas la récupérer, si on compte jouer beaucoup de cartes (quitte à en « perdre » certaines) ou au contraire peu afin de tout le temps les récupérer.
  • Deuxième idée de génie : les constructions n’appartiennent à personne (ou à tous en même temps). Si je construis un campement, mes adversaires peuvent bien entendu y poser un ouvrier pour bénéficier de l’action d’une de leurs cartes. Ajoutons à cela le fait qu’il ne peut y avoir qu’un seul ouvrier par case et vous aurez compris que votre action peut bénéficier à vos adversaires et peut-être même perturber vos plans.
  • Troisième point positif, quoique un peu nuancé, les règles: elles ne sont pas compliquées. Il est facile de comprendre les mécanismes principaux liés aux cartes (deck building, actions). Dommage qu’il y a quelques manquements et de clarté dans celles-ci. Ce dernier point est d’autant plus important que toutes les actions sont iconographiées.
  • Quatrième astuce: l’arrivée des cartes au « marché ». Toutes les cartes sont numérotées. Les cartes sont toujours classées du chiffre le plus petit au plus grand. Et seules les 4 premières sont disponibles à l’achat. Lorsque de nouvelles cartes arrivent, elles s’insèrent sur le plateau en fonction de leur numéro, décalant les cartes existantes si nécessaire. Une carte peut donc changer de prix d’un tour à l’autre, ou « sortir » des quatre disponibles à l’achat. C’est génial car on peut voir venir les cartes plus fortes, parfois bien à l’avance. Par contre, ça ajoute un peu de chaos puisque le coût peut changer d’un tour à l’autre ou la carte devient indisponible, perturbant vos plans machiavéliques.

Quelques points plus négatifs quand même :

  • La durée : 2h30 à deux joueurs. Par contre, je ne pense pas qu’elle augmente à plus de joueurs car la fin du jeu dépend de la disponibilité des cartes: on en achètera plus (par joueur) à deux qu’à quatre. Ceci dit, je n’ai ressenti aucun sentiment de « répétitivité ». Et cela dû, je pense, principalement par la diversité des cartes.
  • Comme dans tous les jeux où des cartes apparaissent via une pioche, une part de hasard est inévitable! Mais franchement, cela ne nous a pas dérangé outre mesure tellement les cartes sont variées.
  • L’argent est important durant toute la partie et c’est souvent très tendu. On aura donc tendance à privilégier les cartes permettant d’en gagner, surtout au début même si cela reste important tout au long de la partie car les cartes sont de plus en plus puissantes.

Si la boîte vous rebute un peu, passez outre et foncez! Faiyum est vraiment une belle surprise! On peut le comparer à Concordia (Faiyum étant un peu plus complexe je pense) si ça peut vous aider à franchir le pas. Evidemment, il ne faut pas que l’anglais soit problématique pour vous car les règles ne sont pas super bien foutues.



Vin d’jeu d’vidéo

L’explication des règles dégustées par SwatSh


Vin d’jeu d’music

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