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Valletta

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Swa 12

SwatSh:  8/10

Stefan Dorra, l’auteur de Valletta, a déjà réalisé le magnifique Medina.  Mais à part ce dernier, je dois bien avouer qu’aucun de ses autres jeux ne m’a transporté.  C’est donc avec une certaine méfiance que j’ai découvert le petit dernier de Z-Man Games (First Class, Pandemic Iberia,…).

Dans Valletta, nous allons construire la capitale de Malte, nommée … Valletta!  (Merci Vin d’jeu de nous apprendre la géographie 😀 ).  Ici, Stefan a voulu se lancer dans le mécanisme de deckbuilding tout en y ajoutant des touches personnelles assez originales:

1)Refaire sa main et gagner une carte

Comme dans la majorité des jeux de « construction de paquet », on a une main de 5 cartes.  A son tour, on ne peut, néanmoins, n’en jouer que 3.  On doit d’ailleurs les jouer même si on n’est pas obligé d’en appliquer les effets.

A la fin de son tour, on refait sa main à 5 cartes.  On en pioche alors 3 me direz-vous.  Oui, normalement…  Mais la seconde originalité, c’est que quand on gagne une carte, on la met dans sa main!  On joue donc 3 cartes, on peut en gagner 1, 2 ou 3 à son tour, on pioche pour arriver à 5 cartes.  On peut donc potentiellement n’en piocher aucune, 1, 2 ou 3.  Autrement dit, votre deck ne va pas toujours tourner au même rythme.

Et la subtilité de ce système ne s’arrête pas là.  Comme on ne joue que 3 de ses 5 cartes, une gestion des 2 cartes qui restent intervient.  Et elle est subtile.  Vous pouvez évidemment vous servir de ces 2 places pour y mettre vos cartes les plus faibles.  Vous pouvez également y placer des cartes qui se combottent bien avec d’autres en attendant de les piocher.  Et comme vous mélangez votre défausse dès que vous devez piocher et n’avez plus de cartes dans votre pioche, il faudra veiller à jouer vos cartes les plus fortes avant la remélange afin de bénéficier de leur effet un maximum de fois…  Ingénieux!1561 Valletta 2

2)Il n’y a pas que l’argent dans la vie

La majorité des jeux de deckbuilding proposent 1, voire maximum 2 ressources qui servent à acheter de nouvelles cartes.  Souvent, ces ressources sont générées provisoirement lorsqu’on joue les cartes qui en produisent.  Dans Valletta, nous rentrons dans une gestion de ressources plus classique, bien qu’originale pour un jeu de deckbuilding.  Valletta comporte 4 ressources différentes et vous pouvez les stocker entre les tours.  Vous devrez néanmoins faire attention à ne pas trop les trésoriser car certaines cartes permettent d’aller piquer des ressources à ceux qui en possèdent beaucoup.

La gestion de ces ressources est néanmoins assez classique.  Chaque carte à acquérir correspond à un bâtiment à construire nécessitant une combinaison spécifique de ressources.  Certaines cartes permettent tout simplement de gagner plus de ressources et sont obligatoires pour la victoire.  Les parties vont donc avoir une physionomie similaires: les joueurs vont d’abord se ruer sur les cartes permettant de gagner des ressources pour ensuite se diriger vers les cartes aux effets plus subtils et enfin vers les cartes rapportant des PVs.  Le tout est de trouver le timing adéquat pour basculer vers les PVs au meilleur moment.

1561 Valletta 33)La course aux cartes

Dans Valletta, toutes les cartes à acheter sont disponibles dès le début.  En fonction du nombre de joueurs, on étalera entre 20 et 30 cartes dès le début de la partie.  Les choix sont donc immenses puisqu’on pourra choisir librement entre ces 30 cartes lesquelles acheter.  Un système ingénieux grâce au pion « de La Vallette » va donner un bonus non négligeable si on achète une des cartes d’une des 5 colonnes en fonction de l’avancée du jeu.  Mais cet avantage donné à l’achat de certaines cartes ne va pas limiter pour autant les choix.  Bien au contraire, il apporte un aspect sacrificiel lorsqu’on achète, malgré tout, une carte ne bénéficiant pas de ce bonus.

De plus, chaque carte n’est disponible qu’en un seul exemplaire.  Si on désire une carte spécifique, mieux vaut s’organiser pour prendre ses adversaires de vitesse.  Une course des plus savoureuse a lieu entre les joueurs afin de pouvoir acheter une carte déterminée avant les autres.

Il y a d’ailleurs un petit côté splendor à ce système.  Puisqu’on met les cartes acquises dans notre main, on peut directement bénéficier de leur effet pour gagner plus rapidement la possibilité d’en acquérir une autre…

4)La multiple fin et la phase finale1561 Valletta 4

Cette subtilité est assez savoureuse.  Le jeu peut se terminer de 4 façons différentes (le pion de la Villette arrive à la fin de l’échelle, une joueuse atteint 25 points ou une joueuse a construit ses 8 bâtiments).  Une fois la fin sonnée, les joueurs doivent remélanger leur défausse dans leur deck et le jeu continue pour tous jusque quand chaque joueur a fait tourner tout son deck une dernière fois.  Voilà qui va avantager clairement la joueuse qui aura le mieux construit son deck.

5)La distinction entre cartes action et bâtiment

La dernière originalité est la plus difficile à expliquer.  Au début de la partie, on va étaler les différents bâtiments disponibles à la construction.  Sur chaque bâtiment, on place la carte action correspondante.  Lorsqu’on construit un bâtiment, on paie les ressources demandées et on prend la carte action disposée dessus dans sa main.  On place ensuite une de ses 8 maisons en bois sur le bâtiment pour indiquer qu’on en est propriétaire.

Ce système, assez simple, ouvre la porte à pas mal d’originalités:

  • Vous allez avoir intérêt à construire des quartiers (groupes de bâtiments adjacents) car les coûts de construction seront amoindris.
  • Chaque bâtiment peut être amélioré en payant à nouveau son coût de construction afin de pouvoir le retourner sur sa face rénovée.  Ca vous permettra de gagner plus de PVs sans vous apporter de nouvelle carte.  De plus, ça améliorera la capacité de vos cartes action…
  • Certaines cartes action vont voir leur effet amélioré en fonction des bâtiments que vous posséderez.  Cette interaction entre les bâtiments et les cartes action va complexifier vos choix d’achat de cartes.

Conclusion

Alors qu’on ne s’attendait pas à grand chose venant de Stefan Dorra, Valletta est une agréable surprise.  Le jeu reste un jeu assez classique de production de ressources et de transformation en PVs mais propose pas mal d’originalités pour plaire.  Les nombreux choix à l’achat, la course entre les joueurs, l’aspect sacrificiel de l’achat de cartes, la gestion de sa main de cartes, le fait de pouvoir profiter directement des cartes nouvellement achetées, l’interaction entre les bâtiments et les cartes action ainsi que la fin permettant à chacun de refaire tourner l’entièreté de son deck une dernière fois en font un jeu subtil et très tendu que je vous souhaite de jouer entre joueurs occasionnels.  A déguster avec un bon malte 😉


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Thierry: 9,5 /10

Jeu aux règles assez simples et très vite captivant.  Très agréable à jouer car fluide, équilibré et finalement assez original dans ses mécaniques. Vous construisez votre deck en achetant des cartes (et prenez par la même occasion possession du bâtiment) qui présentent toute une série d’actions différentes (construire, prendre des ressources, des PV, etc.) et dont certaines vont à l’encontre de vos adversaires (prise d’or ou de ressources chez les autres).  Très interactif donc car c’est aussi au plus rapide que reviendra la ou les cartes les plus prisées. Mise en place chaque fois différente, ce qui ajoute de l’attrait à ce jeu.  Perso, j’ai adoré.


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Vin d’jeu d’music

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