Stress Botics

Clem : 8/10

Après quelques années d’attente, Stress Botics a finalement été livré. En effet, on peut retrouver les premières impressions et la vidéo de SwatSh sur le jeu datant de juillet 2021…

Pour rappel Stress Botics est édité par 2 Tomatoes.

Stress Botics propose de nous plonger en pleine science-fiction avec des corporations qui envoient des Beta-Bots sur une exoplanète dangereuse afin d’extraire 6 ressources rares dont elle regorge. Une des missions des Beta-Bots est de livrer à 3 vaisseaux de la corporation les précieuses ressources. Mais cela ne sera pas aisé à réaliser car chaque livraison exige des ressources bien spécifiques et doit être parfaitement synchronisée et alignée avec la trajectoire orbitale des vaisseaux correspondants. Enfin, une corporation rivale envoie ses propres Bot-Cylindroïdes pour s’emparer également des ressources et entraver le travail des Beta-Bots. Ces derniers peuvent cependant compter sur l’aide de l’IA coordinatrice de la mission, Alpha-Bot, qui débloque au fur et à mesure de nouveaux emplacements à exploiter et offre plus d’actions aux Beta-Bots pour réaliser leurs tâches. Néanmoins, les Beta-Bots doivent être vigilants et protéger Alpha-Bots des Bot-Cylindroïdes qui ne manqueront pas de l’endommager…

Après cette présentation très succincte de Stress Botics, rentront dans le dur car le jeu est extrêmement touffu… voire un peu trop. En effet, la première explication de règles à pris presque 1h30 et on en ressort avec le cerveau en ébullition tellement il y a d’informations à ingurgiter… et pourtant j’ai l’habitude des gros jeux experts bien velus… ;-). Mes premières impressions à chaud après cette explication donnent à penser que le jeu n’est pas très épuré car il y a plein de petits points de règles spécifiques, plein d’éléments à ne pas oublier en cours de partie. Heureusement, le copain avec qui je joue a potassé les règles à fond (il les a lu au moins 3 fois) et il endosse le rôle de meneur de jeu pour essayer de ne rien oublier en cours de jeu et dans l’enchaînement des 6 phases d’une manche, qui sont elle-mêmes décomposées en plusieurs sous-phases…

Les phases principales pour les joueurs consistent à piocher des cartes actions parmi 3 piles. Chaque pile correspond à un type d’action, comme se déplacer, exploiter les ressources des différents emplacements de la planète et interagir avec Alpha-Bot. Le nombre de cartes piochées dépend de la position du Beta-Bot par rapport à Alpha-Bot. Ainsi, plus on est prêt de lui et plus on va piocher de cartes. La phase suivante consiste à planifier des actions en plaçant les cartes piochées précédemment face cachée sur un emplacement d’action. A savoir qu’en début de partie, seuls 2 emplacements d’action sont disponibles mais il y a possibilité en cours de partie de débloquer un troisième puis un quatrième emplacement. Les cartes sont ensuite révélées 1 à 1 dans l’ordre du tour et dans l’ordre des cartes. La phase de planification est donc extrêmement importante car l’ordre dans lequel les actions vont être effectuées en dépend. Il ne faut donc pas se louper dans l’enchaînement des actions sous peine de faire un tour miteux. Ainsi, c’est une phase clé de Stress Botics, mais contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre, je ne l’ai pas trouvé propice à l’analysis paralysis car finalement la marge de manœuvre des joueurs est assez limitée. Le jeu n’en reste pas moins très long car il y a 13 tours de jeu. Ainsi, pour ma première partie on a joué 4h à 2joueurs, ça fait beaucoup quand même…

Pour en revenir aux actions, elles vont pouvoir être améliorées grâce à l’utilisation de batteries (3 types) et là encore leur fabrication et leur utilisation va demander un bon niveau de gestion. De plus, le fait de posséder beaucoup de batteries va offrir de nombreux avantages, notamment celui de débloquer les emplacements des cartes actions jouées ou encore le nombre de déplacements possibles pour les Beta-Bots. En outre, certaines actions vont augmenter le stress des Beta-Bots… et oui d’où le nom de Stress Botics ;-). Et comme pour un humain, ce n’est pas très bon pour un Beta-Bot d’être trop stressé car celle a des effets négatifs !! Cela va surtout complexifier les opérations de livraisons de ressources. Ce qui est très embêtant pour le scoring final. De plus, il faut être très vigilant avec le niveau de stress car cela va générer des points négatifs en fin de partie. Il est donc primordial de bien gérer ce stress tout au long de la partie et de saisir toutes opportunités permettant de le diminuer. En revanche, le joueur le plus stressé aura tout de même l’avantage non négligeable de jouer en premier.

Après cette phase principale d’actions, il y a une phase de maintenance qui permet également de gérer ses ressources. Ces dernières sont stockées dans différents containers. Là encore, leur gestion et leur placement dans les différents containers va être très important car des effets de réactions entre les ressources se produisent au sein d’un même container. Ainsi, la lave va transformer les autres ressources du même contair en lave. Ce qui est parfois un effet très avantageux mais là encore cela doit être anticipé. A la fin de la manche, la lave se refroidit, se solidifie et doit être dépensée pour fabriquer de la matière beta. Cette betamatter peut ensuite être associée à du gaz ou de l’acide pour créer d’autres ressources où elle peut être utilisée pour fabriquer des batteries.

Il y a ensuite 1 phase d’activation d’Alpha-Bot et des Bot-Cylindroïdes (les méchants), puis une dernière de type « maintenance » où on vérifie plusieurs choses comme la position des Beta-Bots par rapport à Alpha-Bot (possibilité de prendre encore du stress), la limite de cartes en main des joueurs, etc.

Au final, je n’ai pas trouvé que le jeu était si difficile que ça car à son tour on planifie ses actions parmi seulement 3 possibles, mais la somme de possibilités de situation particulières où il faut se référer à la règle fait que ça rend la résolution des actions parfois inutilement complexe. De plus, le livret de règles n’est pas toujours clair, ce qui est assez embêtant car on est toujours dans les règles pour être sûr de ne rien oublier, de savoir comment gérer tel évènement ou telle situation. Il faut que le meneur de jeu soit très vigilant pour ne rien oublier. Même dans ce cas cela me semble assez difficile compte tenu du nombre impressionnant de petits points de règles et de situations spécifiques. Même avec un meneur au top, au cours de notre première partie, nous sommes passés à côté plusieurs fois de règles ou de petits évènements… Il y a également un nombre d’actions de gestion du jeu, de rafraichissements et d’évènements très important, si bien qu’on passe quasiment autant de temps à faire de la « maintenance » que les actions des joueurs. De plus, l’iconographie, pas forcément très claire, ne contribue pas à simplifier et fluidifier les choses. Une aide de jeu est présente mais n’est pas complète et pas toujours claire… J’ai également trouvé le jeu assez scripté car finalement on est plus où moins obligé de suivre les déplacements d’Alpha-Bot et de faire certaines actions, comme par exemple la livraison des ressources, au même moment… Au final, ça fait fait quand même pas mal de points négatifs…

Et c’est bien dommage car Stress Botics est bourré de bonnes choses. J’ai particulièrement aimé tous les niveaux de gestion à prendre en compte que ce soit la planification et l’ordre des actions, le stockage et la transformation des ressources ou encore la gestion du timing des livraisons. C’est pour ça qu’au final je lui mets 8/10 même si les mécaniques auraient tout de même méritées d’être largement épurées.