Fate : les défenseurs de Grimheim

Claire et la famille Meeple : 8/10

Bienvenue dans le village de Grimheim. Les aspirants héros, incarnés par les joueurs, doivent de manière collaborative résister à l’invasion des monstres. Dans ce jeu, un seul mot d’ordre : tenir bon jusqu’à la fin de la piste du temps.

Un village qui fait des envieux

Alors que le plateau de jeu représente un paysage serein avec ses plaines, ses montagnes, ses forêts et son lac, on pourrait imaginer une destination de vacances. Mais c’était sans compter sur la convoitise que suscite le puits de Freya ! Pour le défendre, les joueurs vont devoir, à l’aide de leur deck personnel de 40 cartes, s’unir pour le meilleur ou pour le pire !

Contrairement à certains jeux collaboratifs, l’ordre du jeu est fixe. À son tour, on réalise 2 actions parmi les six disponibles mais il est interdit d’effectuer deux fois la même. Les héros peuvent se déplacer, attaquer, se préparer, se soigner, s’entraîner ou bien réaliser l’action Focus pour augmenter leurs équipements ou leurs capacités. Se mouvoir est simple : il suffit de déplacer sa figurine de trois zones adjacentes maximum. Il est cependant interdit d’être à plusieurs sur la même région ou d’entrer dans les montagnes. L’attaque est assez classique puisqu’on lance des dés en fonction de sa force de frappe. Se préparer permet de piocher une carte de son deck. Comme il est interdit d’en avoir plus de quatre en main, cette action permet aussi de se défausser d’une carte sans utilité immédiate. S’entraîner ajoute de l’expérience au héros ce qui donne la possibilité d’améliorer certaines cartes. C’est le même principe avec l’action Focus qui place du mana sur ses équipements présents devant soi. Le jeu offre aussi aux participants quatre actions gratuites qui permettent de jouer une carte Évènement, d’utiliser un équipement ou une capacité et même d’échanger de l’or avec un partenaire adjacent.

Des monstres acharnés

Lors de la mise en place, un certain nombre de monstres sont placés sur le pourtour du plateau. Ils avancent à chaque tour et attaquent dès qu’ils le peuvent. Chaque espèce possède ses propres caractéristiques auxquelles les héros devront s’adapter. La bonne nouvelle c’est que l’apparition des vagues de vilains est prévisible puisque qu’elle est inscrite sur la piste du temps. En fonction de celle choisie (partie courte ou longue), les renforts arrivent entre deux et quatre fois. Le savoir à l’avance permet d’anticiper ce qui est la base dans les Tower défense ! Il faudra se méfier des derniers tours car dans la panique, les monstres vont charger vers le centre du village ce qui signifie qu’ils vont se déplacer plus vite. Dès que l’un d’entre eux entre dans ce lieu, un bâtiment est détruit et s’il ne reste que le puits, la partie est perdue. Un Héros averti en vaut deux !

Les sbires de Loki contre ceux de la déesse Freya

Dans cette lutte acharnée, l’issue est incertaine. Le hasard lié au jet de dés et à la pioche des cartes permet d’augmenter cette imprévisibilité. Le jeu est donc à éviter si vous n’aimez pas ça.  Ce titre se prend facilement en main et certaines notions ont été simplifiées. Par exemple, il n’y a pas de prise de tête avec cette fameuse ligne de vue : on compte simplement le nombre de régions même s’il y a des obstacles entre. On est quand même des héros divins et on ne s’embarrasse pas de détails !

Un des points que j’ai le plus apprécié est la possibilité de réaliser des quêtes. En effet, chaque deck possède des cartes Évènement qui offrent la possibilité d’effectuer une quête afin d’obtenir un nouvel équipement en récompense. Comme c’est la seule manière d’en obtenir, c’est un peu un passage obligé s’il l’on veut gagner en puissance au fur et à mesure de l’avancée de la partie. Par ailleurs, cet aspect diminue le côté routinier que l’on peut trouver dans les Tower Défense. Mais attention tout de même à ne pas s’éloigner de l’objectif principal. Les personnages ne meurent pas, ils sont juste sonnés ce qui permet de continuer la partie tous ensembles, ce qui est agréable.

Les deux pistes du temps sont aussi une bonne idée car elles permettent de modifier le temps de jeu en fonction de celui dont on dispose. C’est toujours agréable de ne pas s’empêcher de lancer une partie faute de temps suffisant. Les règles proposent aussi un moyen d’augmenter la difficulté en introduisant un dé Monstre qui augmente leur imprévisibilité.

Le matériel est de bonne qualité. Le grand plateau de jeu offre une aisance appréciable lors des déplacements. J’ai beaucoup aimé les illustrations pleines d’humour. Malgré les indications de l’auteur, je trouve que Fate s’adresse plus à un public familial qu’expert. Les règles sont accessibles, les parties assez rapides et même s’il faut réfléchir collectivement à la tactique, il n’y a quand même pas de grosse prise de tête pour les actions à effectuer. Pour moi, il est possible de jouer dès 10 ans.