Galactic Renaissance
Auteur(s): Christian Martinez
Illustrateur(s): Tano Bonfanti
Editeur(s): Matagot
Mécanisme(s): Majorité
Contient du plastique
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Claire et la famille Meeple : 9/10
Après une campagne Kickstarter lancée en 2023 et soutenue par 2000 contributeurs, le grand public peut se procurer la version retail de ce jeu d’exploration et de contrôle de territoires.
À l’ouverture de la boîte j’ai été impressionnée par la quantité de matériel. Quand une notice vous indique comment tout ranger, cela donne clairement le ton ! Après la lecture du livret de règles, il s’est passé une chose très rare : je ne sais pas comment gagner ! Pourtant les règles sont bien expliquées mais je ne trouve pas d’axe pour m’aiguiller vers la victoire. Le premier tour de table est compliqué car je ne vois pas quelle carte jouée. Heureusement que l’on ne commence qu’avec 3 cartes, ce qui a limité mon temps de réflexion.
Un univers si vaste
L’objectif est d’être majoritaire dans les parlements des différentes planètes. Chaque participant possède une planète d’origine à partir de laquelle il va devoir augmenter son influence sur les autres planètes indépendantes. Le nombre de ces astres est en fonction du nombre de joueurs. Pour marquer des points de victoire, il faut réaliser des objectifs communs. Pour gagner il faut atteindre 30 points mais à partir de 20 points, il faut obligatoirement marquer, au minimum, 10 points en un seul coup. Pour corser le tout, chaque joueur possède un deck de 8 cartes dont une seule permet de scorer.
Toute la mécanique du jeu repose sur l’utilisation judicieuse de ses cartes. Chaque carte possède une ou deux actions possibles mais le joueur ne pourra en réaliser qu’une seule. C’est l’action principale du jeu : jouer une carte. Si on pense que c’est très simple au premier abord, on perçoit vite le dilemme tactique qui arrive. En effet la grande subtilité de ce titre est que son deck n’est jamais mélangé ! L’ordre dans lequel on joue ses cartes a donc une importance capitale car elles vont être repiocher dans le même ordre. Autant bien anticiper cela dès le départ ! Durant la partie, on est amené à gagner d’autres cartes que l’on placera sur sa pioche. Mais comme il n’est pas possible d’épurer son paquet, autant les choisir avec minutie si l’on ne veut pas courir le risque d’avoir en main, à un moment ou un autre, des cartes inutiles. L’objectif est de construire son deck de manière à pouvoir enchaîner les combos puisque certaines cartes permettent de rejouer.
De la stabilité au chaos
Qui dit contrôle de territoire dit pousse-toi de là que je m’y mette. C’est cet aspect qui permet une forte interaction entre les joueurs. Quand le joueur actif achève son tour, on regarde ensuite si les gouvernements des planètes sont déstabilisés. Ce processus apparaît quand il y a plus d’émissaires que de places autorisées. L’ensemble des joueurs présents doit alors déplacer ses représentants afin que la planète retrouve sa stabilité. Habilement menée, cette phase peut permettre à un joueur de prendre la majorité. Mais lorsque l’on déplace des émissaires, il est possible qu’une réaction en chaine se déclenche, entrainant alors un nouveau chaos à résoudre.
Les parties sont assez différentes à chaque fois puisque les objectifs communs changent. Ce sont vraiment eux qui orientent la tactique adoptée. Mais en cours de partie, deux vont être remplacés, il faut donc être vigilant à ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
Galactic Renaissance est une bonne surprise qui allie à la perfection la simplicité des règles et la profondeur de jeu. L’anticipation de ses prochains coups est extrêmement complexe car il faut se souvenir de ses cartes et surtout de l’ordre dans lequel elles vont sortir. Il faut avoir le bon timing pour faire basculer les gouvernements dans le chaos afin d’en ressortir grandit. C’est aussi le cas pour explorer ou tout est une question de bon moment. Comme les autres joueurs ne peuvent voyager sur les planètes qui ont le même portail cosmique qu’eux, quand on explore, il faut faire attention au moment choisi afin que la nouvelle planète ne possède pas un portail qui avantagerait beaucoup d’adversaires. Contrôler une planète signifie aussi pouvoir utiliser le pouvoir qu’elle possède. Il faut donc bien réfléchir à celle qui est le plus intéressante.
La physionomie des parties est différente en fonction du nombre de joueur. Plus on est nombreux, plus l’interaction est importante et plus les points de victoire sont difficiles à obtenir. Galactic Renaissance pourrait être résumé par un seul moment : timing. Tout est une question de tempo dans ce jeu. Si les cartes sortent au mauvais moment suite à une mauvaise planification, vous allez avoir du mal à tirer votre épingle du jeu et vous aurez la sensation de subir plutôt que d’agir. Par contre si votre planification est bien gérée, une sensation de maître de la galaxie s’installe car tout coule de source !
Une belle découverte même si j’aurai aimé de l’asymétrie dans les factions Joueur.
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