La Rivière de l’Or

PhilrRey: 8,5/10

Quelle belle édition que ce La Rivière de l’Or, félicitation à OfficeDog et à Francesca Baerald. Le plateau occupe bien la table et cet touche dorée lui donne un aspect « noble ».
Le seul bémol ici, c’est le thermoformage. J’avoue que j’ai du mal à comprendre comment les éditeurs continues à faire ça. Ca ne sert à rien, que du contraire. Rien ne tient en place!

Le plateau représente une rivière (comme son nom l’indique, bien vu) sur lequel 2 bâteaux par joueur vont se déplacer. La rivière traverse 6 régions, chacune représentée par un symbole et chacune possédant sa propre piste d’influence. Le long de la rivière, on trouve des emplacements pour construire des bâtiments.

Les bâteaux se déplacent toujours vers l’embouchure, embouchure qui indique la fin du trajet. Le bâteau repart sur la première case en amont et continue à partir de là. Passer l’embouchure donne un petit bonus, en pièces ou en ressources et éventuellement ceux octroyés par les Marchands.

A la fin de son tour, on lance son propre dé. Ce dé indique une zone et un chiffre (le numéro de la zone, repris aussi sur la piste d’influence de la zone). Il n’y a que trois actions possibles: construire un bâtiment, naviguer son navire (et récolter les cadeaux octroyés par les bâtiments, cadeaux aux visiteurs et cadeux aux propriétaires) et livrer un client. L’action doit se faire dans la zone indiquée par le dé et le déplacement d’autant de cases que la valeur du dé. Le dé a donc un rôle de « contrainte ». Heureusement, pour palier au hasard du dé, on peut dépenser des Faveurs Divines pour augmenter ou diminuer son dé. Ce faisant, la zone « ciblée » est également modifiée.

On retrouve 4 ressources dans le jeu. Les Kokus (l’argent) qui sert à financer la construction de bâtiments et les autres (Soie, Riz et Porcelaine) qui servent à satisfaire les clients.
Les clients offrent des capacités de livraison (bonus immédiat), une capacité continue pour certains (par exemple, les Marchands offre un bonus supplémentaire chaque fois qu’un bâteau finit un trajet) et une capacité de fin de partie (une manière de glaner quelques points de victoire en fin de partie).

A voir le contenu du jeu, on pourrait penser à un jeu complexe. Finalement, le jeu est assez facile à prendre en main. Malgré les uniques 3 actions disponibles, La Rivière de l’Or offre quand même pas mal de réflexion, notamment le choix de l’action en fonction du résultat du dé. On se verra souvent attendre un autre résultat de dé avant de construire un bâtiment dans une zone voulue ou livrer à un client qui ne correspond pas à notre dé. Le fait d’avoir deux navires offre également plus de choix (et limite du même coup le hasard).

Les clients donnent donc des bonus importants et donnent pas mal de points de victoire en fin de jeu (en fonction du nombre de clients livrés). Les client exigent des ressources.

Les bâtiments permettent de gagner immédiatement de l’influence dans la région où il est construit et offrent des cadeaux aux visiteurs et propriétaires. Les cadeaux peuvent être des ressources (c’est une manière d’en récolter pour les clients), des points de victoire, des Kokus (c’est la source principale) ou encore de l’influence. Et pour les construire, on doit dépenser des Kokus (des pièces) correspondant au coût de l’emplacement.

Le décompte final tient principalement compte du nombre de clients livrés et de sa position sur les pistes d’influence de chaque région. Est-ce que cela signifie qu’il n’y a que deux stratégies possible? Je ne pense pas qu’on puisse se limiter à l’une (les clients) ou à l’autre (l’influence) mais bien s’adapter à ses adversaires.

La Rivière de l’Or est une excellente surprise dans sa catégorie. Pour une fois, on n’est pas dans une mécanique de gestion de ressources, même s’il y en a. On a affaire à une expérience ludique différente. Je ne vais pas dire complètement innovante mais certainement rafraichissante. De plus, les temps morts sont quasi inexistants avec des tours qui s’enchaînent bien. L’astuce d’écarter un bâtiment de la rangée de bâtiments disponibles à chaque fin de trajet (retour à la case Amont) permet justement d’éviter de rester avec des bâtiments moins intéressants. Et en plus, cela donne aussi un certain tempo puisque la fin de la partie dépend justement de la pioche de bâtiments.