Phoenix New Horizon

SwatSh : 8,5/10

Perro Loko Games est une assez jeune maison d’édition Espagnole qui nous avait séduits l’année passée avec Satori.  Avec l’excellent Concilium Urbis, Phoenix New Horizon est une de leurs sorties présentées lors du dernier salon d’Essen. 

Phoenix New Horizon oscille entre les catégories «Expert » et « Intermédiaire », tant il est simple et complexe à la fois.  Il est simple dans ses règles mais complexe dans la multitude d’informations à gérer et à prioriser en cours de partie.  En effet, ce qui m’a frappé le plus dans Phoenix New Horizon c’est la multitude d’objectifs à réaliser.  A chaque partie vous en aurez 12.  3 fixes et 9 modulables parmi les 11 possibles du jeu.  Ces objectifs apportent des points en fonction d’un élément du jeu.  Il vous faudra parvenir à y placer un colon pour pouvoir scorer cet élément.  Vous ne pourrez donc pas gagner des points sur tous les objectifs et ce sera à vous de choisir vos batailles 😉  De plus, ces objectifs sont placés aléatoirement, en début de partie, à 3 endroits différents du plateau de jeu.  Il y aura donc 3 façons différentes de pouvoir y placer un colon, certaines plus faciles que d’autres.  Cela va directement influencer votre stratégie pour la partie.  Enfin, il n’y a pas de la place pour tout le monde et le premier à s’y mettre aura un coefficient de PV supérieur aux autres.  Vous aurez donc une certaine course entre les joueuses ainsi qu’une remise en question constante de votre stratégie.  Succulent.

Le second aspect qui m’a beaucoup plu dans Phoenix New Horizon est la modularité de son plateau d’action.  A chaque partie, les actions possibles seront distribuées différemment sur le tableau d’action ce qui supprime les « automatismes » et qui va changer les opportunités à chaque partie.  De plus, le système d’action est très ingénieux et me fait un peu penser à Beyond the Sun / Beyond the Horizon.  Au niveau 1, vous aurez les actions de base, au niveau 2, les actions de base plus efficaces et de nouvelles actions non disponibles au niveau 1, pas indispensables mais très intéressantes.  Il en va de même pour les niveaux 3 et 4.  De plus, quand on réalise une action de niveau 4 (très efficace donc), on a droit à 2 bonus très intéressants : on va pouvoir placer un colon sur une des tuiles objectif et on va pouvoir réaliser une autre action avec le même ouvrier.  Evidemment, pour y parvenir, il va falloir grimper les échelons ce qui va coûter la seule ressource du jeu : le pétrole !

Le reste du jeu est plus classique mais très complet.  Phoenix New Horizon est un jeu de placement d’ouvrières où, chaque joueuse, à son tour, va placer une de ses ouvrières sur une case d’action libre ou va faire évoluer son ouvrière d’un niveau en payant le coût en essence.  Il y a même moyen de faire les 2 en 1 : évoluer d’un niveau et réaliser directement une action de ce niveau.  Ca coûte plus cher en action mais ça prend généralement les adversaires de vitesse en leur chipant l’action qu’ils convoitaient.  Les actions vont leur permettre de construire des structures sur le plateau central qui leur feront gagner des bonus et des PVs relatifs aux objectifs qu’elles auront sélectionnés ou qu’elles visent à atteindre.  De plus, ces structures vont leur permettre de libérer des bonus sur leur plateau personnel là où la structure était placée (un peu comme dans Age of Innovation) et d’augmenter leur revenu en fuel à chacune des 4 manches du jeu.  Et toutes ces actions seront non seulement guidées par les objectifs qu’elles auront sélectionnés mais également par les contrats qui vont apporter des bonus très intéressants allant jusqu’au droit de réaliser des actions supplémentaires.  Evidemment, ces contrats seront souvent en contradiction avec les objectifs à réaliser et ce sera aux joueuses à faire la part des choses entre dévier d’un objectif pour gagner le bonus d’un contrat ou sacrifier le bonus d’un contrat pour optimiser ses objectifs…

Malgré un thème post-apocalyptique peu présent, une interaction peut-être trop indirecte (course aux emplacements d’action, d’objectifs et de construction sur le plateau) ainsi que le matériel de la ressource unique du jeu (l’essence) qui aurait pu être en bois comme le reste du très joli matériel du jeu (à l’exception des illustrations qui auraient pu être plus jolies), Phoenix New Horizon séduit.  Il séduit par les multiples stratégies possibles grâce à la sélection difficile des objectifs à atteindre à chaque partie.  De plus, sa grande modularité que ce soit au niveau des objectifs de partie, des contrats ou des emplacements d’action en font un jeu différent à chaque partie.  Sa tension constante au niveau de tous les emplacements possibles (emplacements d’action, d’objectif et de construction) rend chaque partie passionnante et empêche les joueurs de voir le temps passer à tel point qu’ils peuvent être surpris par la fin du jeu !  « Déjà ???? » 😊  Son système de choix d’action sur un arbre technologique est assez novateur, ingénieux et force des choix difficiles et intéressants.  Enfin, même si on peut regretter la quasi absence de capacité asymétrique, on savourera les multiples bonus à glaner dans tous les sens.  Grâce à chacune des actions, ces bonus vont rendrent les choix toujours très difficiles, contradictoires et intéressants offrant toujours de belles possibilités de progression.  Phoenix New Horizon oscille entre tactique et stratégie tant certains aspects encouragent, dès le début de la partie, à partir dans une direction, mais d’autres vont, au fil de la partie, apporter des éléments nouveaux et contradictoires obligeant les joueurs à se remettre en question et, éventuellement, à dévier de leur stratégie initiale.  Evidemment, cela va nuire à l’efficacité et il faudra le faire à bon escient. 

PhilRey: 8,5/10

Phoenix New Horizon est un jeu de placement d’ouvriers. 

Le jeu est aussi basé sur un système d’actions par niveau. Pour atteindre des actions plus puissantes, il faut promouvoir son ouvrier pour qu’il atteigne le niveau supérieur. Souvent, cette promotion a un coût, de plus en plus élevé en fonction des niveaux.

De plus, en fonction du chemin choisit pour promouvoir son ouvrier, les actions, plus puissantes que celles de base du niveau 1, sont différentes. Au niveau 2, il y a deux chemin promotionels possibles. Au niveau 3, 3 chemins et 4 au niveau 4.

Les actions permettent de construire des régénérateurs sur le plateau central. Les regénérateurs donnent accès à des sites de construction de bâtiments. Les emplacements offrent eux quelques bonus.

Construire des bâtiments sur le plateau central, à un emplcement alimenté par un régénérateur. Si ce dernier appartient à un autre joueur, celui-ci gagne le bonus de placement du regénérateur. Du coup, on évite de le faire car ces bonus peuvent être assez puissant!

Les bâtiments servent à remplir de petits objectifs afin de gagner encore plus de bonus! Et aussi gagner des PV en fin de partie en fonction d’une échelle qu’on essaie bien évidemment à faire avancer.

Une autre particularité est qu’il n’y a qu’une seule ressource dans Phoenix New Horizon. C’est assez rare dans ce type de jeu que pour être mentionné.

Dans notre dernière partie, j’étais tellement parti dans ma stratégie que je n’ai pas prêté attention à la fin de partie. Elle est arrivée brusquement! Et oui, 4 manches, c’est pas très long. Du coup, mes « chantiers » nétaient pas complétés et n’ont donc pas généré les PV que j’attendais.

Il est clair que je serais plus attentif lors de notre prochaine partie.

Mais je peux déjà dire que j’étais vraiment « dans » la partie. Ce qui est déjà une bonne chose. 

J’ai vraiment bien aimé Phoenix New Horizon: pour une fois, pas de course à aller chercher un ouvrier supplémentaire, il n’y en a que trois pour toute la partie. Et c’est tout! Les niveaux des actions qui sont liés au niveau de promotion de votre ouvrier est très intéressant, en plus des actions différentes en fonction du « chemin » suivi. Le jeu offre pas mal de bonus un peu partout, il y a donc beaucoup à faire mais sans savoir tout faire, évidemment. Il y a bien évidemment pas mal de stratégies à suivre.

Vin d’jeu d’vidéo

L’explication des règles dégustées par SwatSh