Arborea

SwatSh: 8,5/10

Après Barcelona, Dani Garcia fait à nouveau mouche avec le déroutant Arborea! Arborea, c’est un jeu de placement d’ouvriers avec de jolis twists qui le rendent unique et intéressant.

Chacun joue à son tour dans Arborea et, à son tour, on doit suivre les 4 phases du tour. La première consiste à soit placer soit déplacer un de ses ouvriers le long d’une échelle. Lorsqu’un ouvrier est déplacé, on peut le faire descendre de son échelle. Ensuite, le joueur peut réaliser toutes les actions disponibles sur le parcours de 2 de ses ouvriers préalablement descendus de leur échelle. Ces ouvriers vont alors suivre un chemin d’action particulier à chaque arbre et les réaliser une par une. Cette phase est très intéressante, remplie de choix cornéliens mais un peu longue pour les adversaires. Alors que certaines étapes consistent simplement à récolter des ressources, d’autres obligent les joueurs à faire des choix souvent difficiles à anticiper. Cela rend les tours fort longs. C’est clairement le plus grand défaut du jeu. Une partie d’Arborea peut durer facilement 3 heures parmi lesquelles on passe beaucoup de temps à attendre les autres. Evidemment, en contrepartie de ce défaut, vous aurez des choix, principalement tactiques, très intéressants.

La seconde mécanique très chouette dans arborea est son système de marché commun 🙂 Quand on récolte des ressources, on augmente leur stock pour tout le monde. Tout le monde pourra utiliser les ressources que vous aurez produites!!! C’est dingue non? La contrepartie est que, si vous n’utilisez pas les ressources que vous avez produites à votre tour, vous recevrez des PVs en compensations. Et ça peut même être une stratégie en soi que de cumuler les PVs de production de ressources. J’ai adoré cette mécanique.

Dans Arborea vous aurez également des contrats à remplir, une gestion « d’humeur », un petit tableau personnel à construire, des bonus à glaner un peu partout et des objectifs communs à optimiser. Vous obtenez un jeu bien foutu et bien équilibré. Sa longueur peut rebuter mais si l’attente dans un jeu ne vous gêne pas outre mesure, Arborea vous plaira. Son design un peu touffu est particulier et son iconographie demandera de bons yeux mais après quelques tours de jeu, tout sera limpide. Arborea fourmille néanmoins de petits mécanismes rarement rencontrés et qu’on s’amuse à actionner et à optimiser comme les bonus de chaque échelle et la génération et l’engagement de monstres. Il plaira clairement aux férus de mécaniques originales comme on peut l’être chez Vin d’jeu 😉

PhilRey: 9/10

Que dire de ce Arborea, jeu financé en participatif sur Kickstarter l’année passée (2023).

Tout d’abord, le design: soit on aime, soit pas trp mais les couleurs sont vives et peuvent « piquer » aux yeux pour certains. Cette version KS vient avec des petits rangement en carton, toujours plus apprécié en ce qui me concerne que l’équivalent plastique!

On a affaire ici à un placement d’ouvriers avec « temporisation » et à « former ». Placement puisque c’est ce qu’on fera le plus souvent, sur les 4 « réglettes » disponibles. Temporisation (comme dans Tzolkin) car on attendra que ces « réglettes » avancent avant d’en faire descendre nos ouvriers. Former car un ouvrier utiliser devra redevenir disponible avant d’être utiliser à nouveau.

On a aussi une certaine temporisation et/ou opportunisme. En effet, dès qu »une réglette se déplace, chaque joueur avec un ouvrier dessus peut décider de le faire descendre. On temporisera donc puisqu’on essaiera de faire descendre nos ouvriers avant que ce ne soit notre tour (afin d’en profiter). On profitera donc des déplacements causés par nos adversaires. Cette mécanique est le coeur du jeu et est excellent!

Faire descendre vos ouvriers est nécessaire afin de passer par les chemins et récolter les ressources, prendre des cartes Biome, former des ouvriers, faire des dons aux différents sages (il y en a 1 par piste), faire venir des monstres ou les attirer dans son environnement. Il serait beaucoup trop long d’expliquer ici tous les détails. Mais j’aimerais quand même m’attarder un peu sur la gestion des ressources car c’est un élément important dans le jeu et la mécanique est succulente.

Les jetons « ressources » sont en deux parties. Lorsque vous en gagnez, vous augmentez la partie supérieure du jeton d’autant de cases. Cette partie se détache donc de sa partie inférieure (vous le voyez sur la photo ci-dessous avec la ressource bleue). Et quand vous en dépensez, bien entendu vous diminuez la même partie supérieure d’autant de cases, quitte à pousser la partie inférieure dans le mouvement. Jusque là, rien de bien exceptionnel. A la fin de votre tour, si des parties sont séparées, la partie du bas va rejoindre sa partie supérieure et vous marquez des points de victoire (dépendant de la ressource et du nombre de cases parcourues). Vous n’aurez pas dépensé toutes les ressources mais vous aurez gagné des points de victoire. Et les ressources restent disponibles pour les autres joueurs.

J’avais un peu peur justement qu’on ne puisse pas profiter de notre « production » et donc être assez frustrer de ne pas pouvoir garder une « ligne de conduite » (ou stratégie) mais ce n’est pas vraiment le cas. Certes, ça arrive mais les ressources ne sont pas toujours utiles pour tous le monde au même moment. Ce qui fait que finalement, cette gestion commune de ressource fonctionne pas mal du tout!

Il y a encore pas mal d’autres choses dans Arborea mais qui n’aurait pas trop de sens expliqué comme ça, ici! Personnellement, c’est un jeu qui sort pas mal des classiques du genre: pose et temporisation des ouvriers avec un certain opportunisme, gestion commune des ressources, développement de son habitat et attirer les monstres adéquat! Le jeu offre plusieurs lignes stratégiques, les choix ne sont pas évidents. Le seul bémol est sans doute le temps même si je reste persuadé qu’il y a moyen d’anticipé un miminum pendant le tour des autres!