Mindbug et ses extensions

SwatSh : 9,5/10

Mais comment je suis passé à côté de Mind Bug ?  Cela fait pourtant 3 ans que le jeu est sorti (2021).  Et il a pourtant été publié en Français grâce à Iello.  Et un de ses co-auteurs n’est autre que Richard Garfield, l’auteur d’un des meilleurs jeux au monde : Magic The Gathering.  Alors pourquoi je suis passé à côté de MindBug ?  Peut-être parce qu’il y a trop de sorties et qu’on peut toujours passer à côté d’une pépite ?  Peut-être parce que quand je vois un jeu pour deux à partir de 8 ans et qui dure entre 15 et 20 minutes, ça ne correspond généralement pas à mes goûts ?  Je ne sais pas mais en tous cas je remercie Laeticia, ma collègue, qui m’a proposé une partie durant notre BGG lunch, généralement dédié aux jeux de plis.  Mais vu qu’on n’était que 2…

Bref, quoiqu’il en soit, je suis sous le charme de ce Mindbug qui procure les mêmes sensations que Magic The Gathering mais en plus simple, plus rapide, plus nerveux, sans l’aspect construction et beaucoup moins cher et toujours plus facile à sortir 😊 

Pour éviter l’écueil de la construction de deck, il existe les decks préconstruits ou de deckbuilding.  Personnellement, je ne suis pas amateur des decks préconstruits qui, bien souvent, me guident trop dans une direction obligée.  J’aime, par contre, beaucoup les mécaniques de deckbuilding mais elles ont leurs limites comme la quasi obligation de devoir gérer une ressource supplémentaire servant à acquérir de nouvelles cartes.  Mindbug va plus loin dans la simplicité.  Le jeu comprend 48 cartes et les 2 joueuses en reçoivent 10.  5 qu’elles mettent dans leur main et 5 qui constituent leur deck.  Elles ne joueront pas avec le reste des cartes (vous voyez tout de suite la variabilité des parties que le jeu propose).  Chacune, à son tour, a le choix entre 2 actions : jouer une carte ou attaquer.  Pour jouer une carte, il suffit de la poser devant soi (il n’y a aucune gestion de ressource dans Mindbug).  Pour attaquer, il suffit d’indiquer quelle carte attaque.  L’adversaire peut alors décider de bloquer ou pas.  Si elle ne le fait pas, elle perd un point de vie, peu importe la valeur d’attaque de la créature (chaque joueuse commence avec 3 points de vie).  Si elle bloque, on compare la valeur d’attaque des 2 créatures et celle avec la plus forte tue l’autre.  De plus, les cartes ont bien souvent des effets : double attaque, survie une fois en cas de destruction, venin, non blocable, destruction d’une créature quand elle attaque, défausse de cartes de l’adversaire, gain ou perte de points de vie,…

Tout ça donne un jeu très dynamique et varié mais, comme ça, il laisse toujours trop la place au hasard : « tu as eu de la chance d’avoir telle ou telle carte ».  Et bien, c’est sans compter l’idée de génie des 2 cartes mindbug avec lesquelles les 2 joueurs commencent la partie.  Juste après qu’un joueur joue une créature, son adversaire peut activer une de ses 2 cartes mindbug et prendre le contrôle de la carte jouée par l’adversaire (2 fois par partie donc).  Si un joueur a eu la chance de recevoir de trop bonnes cartes, son adversaire pourra les lui chiper 😊 et vice et versa.  De plus, cette mécanique va apporter pas mal de tension au jeu et les joueurs vont avoir tendance à jouer leurs cartes les plus fortes à la fin quand leur adversaire aura utilisé ses deux cartes mindbug.  Il va y avoir une tension constante sur les joueurs pour savoir si oui ou non ils vont activer leur carte mindbug ou attendre que l’adversaire en joue une autre encore plus embêtante 😊

Non seulement Mindbug apporte des sensations ludiques assez similaires à Magic the Gathering, mais il en apporte de nouvelles grâce à cette tension constante sur les joueuses qui doivent décider, à chaque carte jouée par leur adversaire, si oui ou non elles décident d’en prendre contrôle.  De plus, le jeu s’explique en 5 minutes et peut être joué partout (dans le train, dans une salle d’attente, à midi au boulot,… 😊) et avec n’importe qui, même des collègues 😊 sans pour autant demander de se ruiner.