Shipyard (2nd edition)

SwatSh: 7/10

Après Iki, Amalfi, Skymines et autres Zhanguo, on peut dire que la réédition a le vent en poupe ces derniers temps. Lorsque j’ai vu que Shipyard, un jeu que j’avais moyennement apprécié lors de sa sortie en 2009, allait être réédité, j’étais très content. Très content car, quelques fois, il suffit de menus ajustements pour améliorer considérablement un jeu. Et puis, il s’agit d’un jeu de Vladimir Suchy, un des meilleurs auteurs du moment qui nous a déjà régalés avec des pépites comme Woodcraft, Messina 1347 ou Praga Caput Regni pour ne citer que ses 3 derniers jeux.

Pourtant, contrairement à Iki, Amalfi, Skymines ou Zhanguo, les ajustements pour cette version ont été minimes: certaines tuiles objectif déséquilibrées ont été enlevées (c’est justement ce que je n’aimais pas dans la première version), le design du jeu a été changé et c’est tout!

Le système d’actions de Shipyard est assez ingénieux. Il y a 7 ou 8 tuiles (en fonction du nombre de joueuses) actions dans le jeu alignées sur une rangée. Quand on choisit une action, on place son cube action sur une de ces tuiles libres et on réalise l’action correspondante. Quand revient son tour, on retire la tuile action sur laquelle se trouvait son cube action, on place la tuile action tout devant la rangée et on place son cube action sur une autre action libre. C’est grâce à ce système de déplacement de tuile action que les tours et la manche progressent. De plus, quand une joueuse retire son cube action et le place ailleurs, elle libère une action qui était bloquée pour les autres et qui devient donc assez intéressante. Cependant, la tuile action où se trouvait son cube est placée tout de vant la rangée et plus on choisit une action située en arrière, plus on gagne des sous. Cela va donc rendre le choix d’action intéressant bien qu’un peu trop limité à mon goût: en fonction du nombre de joueuses, on aura le choix entre 3 ou 4 actions dont généralement certaines inintéressantes… Les choix sont donc fort limités et ça va donner une espèce de train train au jeu avec peu de tension.

Il faut dire que les actions, bien que thématiques, sont assez linéaires: acheter des morceaux de bateaux pour les assembler, ces morceaux vont pouvoir accueillir des marins, des canons, des grues, des voiles et des cheminées qui vont apporter chacun des petits bonus en PVs. On va donc aller chercher les différents ingrédients qui nous permettent de lancer un bateau en mer en optimisant les PVs. Ce qui va un peu changer du train train est l’acquisition de tuiles employé qui vont apporter de petits bonus permanents à la récolte ou au placement des différents éléments qui composent les bateaux.

On regrettera des choix trop limités, une certaine linéarité des actions et un manque de tension. Mais mis à part ça, la force de Shipyard est son thème bien présent dans le jeu où on va visuellement voir la construction de ses bateaux, la mise en place de ses équipements et de son équipage jusqu’à le voir naviguer le long des flots du long fleuve tranquille 😉

PhilRey: 7,5/10

Shipyard m’avait laissé un goût de trop peu lors de sa sortie en 2009. Ce fut donc une surprise de le voir réédité cette année. Une surprise qui a eu le don de piquer notre curiosité. Quels changements allions-nous trouver? Quelles seraient nos impressions de cette nouvelle mouture?

Tout d’abord, le matériel est maintenant impeccable. Plus de remarque à faire à ce sujet. Ce fût une grosse déception en 2009. Ici, vraiment rien à redire. Et c’est déjà un gros pas en avant pour Shipyard!

Le plus grand changement est sans doute la mécanique du choix d’action: en 2009, on avait affaire à une « roue » ovale où les actions choisies passaient devant. Cette fois, c’est assez similaire mais on n’a plus la « roue » ovale mais une ligne d’action. Point du vue mécanique, mais vraiment mécanique, l’action choisie est placée à l’arrière et fait tourner une étoile. Très bonne idée qui évite d’oublier d’avancer un compte tours quelconque, comme ça arrive assez souvent.

Shipyard est un jeu dont le thème est assez bien respecté grâce au matériel et aux actions disponibles. Il y a une certaine profondeur à tenir compte: lancer un bateau et ne pas pouvoir avancer sur le canal par exemple, ou encore bien prévoir les emplacements pour accueillir les membres d’équipage et équipements spécifiques.

Malgré le nombre d’actions disponibles (au total), à son tour, il y en a nettement moins puisque certaines sont « occupées » par les adversaires. Cette restriction réduit pas mal les choix et les rendent (presque) évident. Et en même temps oblige à certains sacrifices.

Cette nouvelle édition renouvelle surtout le matériel de moindre qualité de la première version et offre un design artistique nettement plus adapté et lisible. Le nouveau système d’action est aussi un plus indéniable. Le jeu reste tout aussi « accessible » et son thème le rend presque unique.