Bruxelles 1893: Belle Epoque
Auteur(s): Etienne Espreman
Illustrateur(s): Ammo
Editeur(s): Geek Attitude Games
Mécanisme(s): Asymétrie, Gestion de ressources, Majorité, Marché
Contient du plastique
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SwatSh: 8/10
10 ans après la sortie du jeu original chez Pearl Games, Etienne Espreman, son auteur et maintenant éditeur, a décidé de ressortir son chef d’œuvre sous les bannières de Geek Attitude Games. Il n’a pas changé les règles (à l’exception de pouvoir désormais choisir l’œuvre qu’on réalise), mais a ajouté une extension et une variante. Il faut dire que le jeu tourne très bien comme ça.
L’extension Belle époque va ajouter des choix puisque vous allez pouvoir construire des immeubles sur le plateau Belle époque et gagner des nouvelles capacités permanentes ainsi que des PVs à chaque tour en fonction de la couleur des pions mis en face de la ligne où se situe votre immeuble. De plus, l’extension offre la possibilité de placer un architecte sur une tuile bonus qui vous apportera des bonus ou PVs supplémentaires en fin de partie en fonction de certaines conditions (3 PVs par cartes Manneken-Pis, ne pas devoir payer ses nobles, pouvoir grimper jusque 15 PVs par bâtiment,…). Des bonus très intéressants mais l’architecte posé y restera jusqu’à la fin de partie. On va plutôt y aller lors de la dernière manche 😉
Cette extension offre pas mal de variété car le nombre de cartes et tuiles offrant de nouvelles capacités est juste hallucinant (On ne jouera qu’avec 5 cartes Belle époque à chaque partie alors que le jeu en comporte 32!!!)! Par contre, dans les parties qu’on a faites, je n’ai pas trouvé les effets oufs oufs, de sorte qu’on n’en a pas souvent profité…
En rejouant à Bruxelles 1893, plusieurs choses m’ont frappées. La première chose est qu’il est vrai, qu’avec le flux de nouveautés qu’on essaye de couvrir sur Vin d’jeu, on s’en vient à délaisser les plus vieux jeux et ça m’a fait hyper plaisir que de pouvoir de rejouer à ce très bon jeu. Ensuite, j’adore son système de placement d’ouvriers où vous allez placer un ouvrier sur une case d’action non seulement pour réaliser l’action correspondante mais également en misant des pièces pour gagner la carte bonus de la colonne où il se trouve si vous avez misé le plus sur vos ouvriers de cette colonne. Ce jeu de majorité est vraiment bien vu car il apporte une autre dimension au simple placement d’ouvriers. On retrouve d’ailleurs un peu ce système dans le récent Fédération, comme quoi, Bruxelles 1893 offre une certaines intemporalité 🙂 Par contre, ce système a aussi ses limites. D’abord il restreint les choix qui sont quelques fois même évidents tant le gain de certaines majorités peut être facile et apporter un joli bonus. Ensuite, j’ai trouvé qu’il ne tournait pas bien à deux. Selon la configuration du tour, vous allez avoir des tours où, mathématiquement, vous savez à l’avance qu’un des 2 joueurs gagnera toutes les majorités.
Bruxelles 1893 Belle époque était, à l’époque 😉 , un jeu assez complexe et, maintenant, cette complexité est relative. Il n’y a pas énormément d’actions possibles: récolter des ressources pour les dépenser pour construire des bâtiments, construire des objets pour les vendre contre des sous et des PVs, gagner des cartes nobles et pouvoir les activer pour leur effet. Et c’est tout! Le jeu apporte des petites mécaniques savoureuses comme la façon d’influencer le marché de l’art ou le changement fréquent, par les joueuses, des matériaux nécessaires à la construction des bâtiments. La gestion des ouvrières est aussi bien faite puisque vous allez pouvoir perdre des ouvrières. Malheureusement, il n’est pas évident d’aller chercher les ouvrières perdues tant cela dépend du hasard de la venue des cartes de telle sorte que les joueuses sont souvent frileuses à placer leurs ouvrières sur les cases susceptibles de leur en faire perdre une, limitant d’autant plus les choix possibles.
Bruxelles 1893 a 10 ans et pas ou peu de rides. Même si on aurait préféré qu’il offre plus de choix, le jeu séduit toujours autant par ses mécaniques audacieuses de majorités imbriquées dans un placement d’ouvriers plus classique. Bruxelles 1893 reste une source d’inspiration pour les jeux modernes. L’extension Belle époque ainsi que les pouvoirs asymétriques offrent pas mal de variabilité sans vraiment révolutionner le jeu original. Ses différentes mécaniques plaisent et la nouvelle illustration de sa boite est juste magnifique!
Philrey: 8/10
Bruxelles 1893: Belle Epoque, la réédition de Bruxelles 1893. Même jeu, éditeur différent et extension en prime.
Alors mécaniquement, pas de changement par rapport à la première édition: on retrouve le placement d’ouvriers classique. Et également l’enchère qui accompagne l’ouvrier: en plaçant votre ouvrier, vous glissez des francs belges sous ses pieds afin d’essayer de gagner la carte du bas de la colonne. Cette mise est le petit twist intéressant dans Bruxelles.
En effet, en fin de manche, c’est le joueur qui a misé le plus dans la colonne qui raffle la carte et son bonus! L’ouvrier lui sert également mais pour une autre majorité: celle des iris qui rapportent des PVs en fonction d’une échelle de votre plateau personnel!
Cette « double » majorité est vraiment excellente et rend les choix nettement moins évidents!
Un autre élément qui pourrait selon moi être repris dans d’autres jeux: l’établissement du prix de vente d’une oeuvre. Une grille de 7×7 cases sur lequel on trouve un « curseur » de 3×3 cases avec une couleur ( des oeuvres) à chaque coin. Lorsque vous faîtes l’action VENDRE UNE OEUVRE, vous pouvez déplacer sur curseur d’une ou plusieurs cases (en fonction du nombre d’oeuvre que vous possédez) afin d’augmenter vos gains en francs et/ou en PVs. De plus, il est interdit de vendre une oeuvre déjà présente sur le plateau (2 emplacements). Votre oeuvre vendue remplace d’ailleurs l’une des deux. Cette petite mécanique, qui n’est pas le coeur du jeu mais qui a son importance, est une belle trouvaille!
Un autre élément que j’ai trouvé intéressant: la majorité « punitive ». Sur la gauche du plateau principal, il y a 4 cases Action qui permettent de rapidement gagner des sous, rapidement gagner des ressources Joker (avec un inconvénient quand on les utilise), faire une action que l’on retrouve du côté droit du plateau et une quatrième qui m’échappe pour le moment. Et bien, en fin de manche, le joueur qui en aura abusé le plus voit un de ses ouvriers envoyé au palais de justice (sorte de prison). Et un ouvrier en moins, un!
Heureusement, il y a moyen d’en récupérer en cours de partie mais uniquement via des cartes Bonus glanées par les majorité des dépenses de l’autre partie du plateau. Donc, sans garantie!
Dans notre dernière partie à deux joueurs, nous avons utilisé les personnages que en « immédiat », prenant le bénéfice et défaussant la carte par la suite. Personnellement, il me semblait difficile de les accumuler et d’en payer leur coût en fin de partie. Et ce principalement parce que les sous sont plus qu’importants pour glaner les cartes Bonus.
Ensuite, toujours dans notre partie 2 joueurs, les choix étaient souvent évidents. Sans doute parce qu’on a adopter une même « manière » de jouer.
Bruxelles 1893 Belle Epoque m’a donc laissé une très très bonne impression. Et c’est assez drôle car la première édition m’a plus laissé un goût de complexité et de lourdeur que je n’ai pas ressenti ici! Peut-être que j’ai évolué de niveau 😉
Vin d’jeu d’music
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