Path of Civilization

SwatSh :  9/10

Après le très chouette Barcelona et le sympathique Virtual Revolution, Path of Civilization est le troisième jeu auquel nous avons eu la chance de jouer avant leur sortie lors du prochain salon d’Essen.  Path of Civilization est le troisième jeu de son auteur, Fabien Gridel (Turing Machine) et le premier « gros » jeu de Captain Games, la maison d’édition Belge, fondée par Cédrick Caumont, un des deux fondateurs de Repos Production qui a, entre autre, édité 7 Wonders.

Et la mention de 7 Wonders n’est pas anodine car le jeu fait pas mal penser à son ainé sur bien des points.  Tout comme pour 7 Wonders, Path of Civilization est également un jeu de civilisation sans plateau représentant des pays sur une carte, proposant des cartes de 5 couleurs différentes, avec une dispute sur les points de combats et se jouant simultanément (ce n’est pas un jeu en temps réel mais tout le monde joue en même temps chacune des phases rendant le jeu très dynamique comme lors des choix de carte de 7 Wonders).

Le jeu se joue en une dizaine de tours et un tour est subdivisé en 3 phases principales.  Lors de la première phase, les joueuses vont choisir 4 de leurs 5 cartes action à jouer ce tour.  La cinquième carte sera défaussée définitivement engendrant un petit sacrifice rendant ce choix délicat, même s’il sera souvent assez facile compte tenu de vos choix tactiques et stratégiques.

La deuxième phase est le cœur du jeu : agencer vos 4 cartes sur votre plateau personnel.  Les 2 cartes placées dans la colonne de gauche permettront de gagner les ressources indiquées sur leur partie gauche (et non celles indiquées sur leur partie droite) tandis que les 2 cartes placées dans la colonne de droite permettront de gagner les ressources indiquées sur leur partie droite (et non celles indiquées sur leur partie gauche).  Là aussi, les choix seront importants et seront guidés par votre stratégie.  Celle-ci dépendra essentiellement des cartes objectifs de fin de tour placées aléatoirement à chaque partie assurant une très grande rejouabilité.  Non seulement vous allez veiller à les optimiser rendant vos choix tactiques importants mais vous devrez également garder en vue les cartes des prochains tours vous obligeant à vous construire une stratégie plus long terme.

A chaque ressource est associée une action : progresser sur la piste des prières et gagner les bonus associés, gagner des cartes leaders qui vous feront gagner des bonus ou des PVs, construire des monuments qui vous feront également gagner des bonus ou des PVs, augmenter vos PVs et bonus gagnés en fin de tour, augmenter vos points de combat ou acheter une nouvelle carte action qui vous permettra de gagner encore plus de ressources lors des tours suivants.  Ce qui charme dans ces cartes c’est la manière dont le thème a été retranscrit dans les mécaniques.  Winston Churchill vous fera gagner des PVs si vous êtes forts dans la guerre tandis que mère Thérésa encouragera les actions pacifiques,…

IA

Je m’en voudrais de parler du jeu sans parler de ses illustrations. Un peu comme le débat qu’ont suscitées les illustrations générées par IA pour Terraforming Mars aux Etats Unis, Path of Civilization a fait parler de lui en France car son éditeur a, lui aussi, annoncé publiquement qu’il avait utilisé l’IA pour générer les illustrations du jeu. Evidemment, utiliser l’IA à la place d’illustrateurs fait que certainement une partie de ceux-ci vont avoir plus difficile à décrocher des contrats, nous en sommes navrés et toutes nos pensées vont pour eux. Ceci dit, un peu comme les ordinateurs qui ont remplacés de nombreux travailleurs, les programmes de traduction qui ont remplacés certains interprètes ou les outils de réservations en ligne qui ont remplacés les agents de voyage, nous pensons que ça fait partie de l’évolution et ne condamnons pas ce type de pratique outre mesure. Nous sommes convaincus que les illustrateurs comme Miguel Coimbra, Mihajlo Dimitrievski, Weberson Santiago, David Sitbon, Ian O’Toole, Vincent Dutrait et bien d’autres qui proposent quelque chose de beau et différent auront toujours leur place dans le monde du jeu et les joueurs pourront toujours apprécier leur travail plus que celui de Path of Civilization par exemple 😉 Et finalement, parler de Path of Civilization et de son IA a permis de parler de quelques illustrateurs d’exception. Ca en valait la peine 🙂

On joue tout le temps dans une partie de Path of Civilization

Tout s’imbrique à merveille dans Path of Civilization.  Peut-être même un peu trop.  Tout est tellement imbriqué qu’il est difficile, voir impossible, de se spécialiser dans quelque chose.  Si on acquiert, grâce à ses ressources prière, une carte action « prière » par exemple, cette carte action va apporter des ressources différentes vous encourageant à diversifier votre stratégie.  Et tout le monde va être comme ça obligé de se diversifier dans tous les domaines du jeu.  La maitrise totale n’est pas possible dans ce jeu tant on ne maitrise pas tous les bénéfices qu’on va acquérir grâce à nos actions.  Il faudra plus, une fois les bénéfices acquis, optimiser au mieux ceux-ci dans nos futurs choix tactiques et stratégiques.  La différence se fera sur les objectifs de fin de tour et la manière d’en bénéficier au mieux ainsi que sur l’optimisation des bénéfices apportés par les différentes cartes acquises.  Ce qui charme le plus dans ce jeu est son originalité dans ses mécaniques de cartes ressources et des sacrifices qui vont avec, le tout imbriqué dans un jeu fluide où le fait de jouer en même temps rend le jeu passionnant et sans temps mort.  On joue tout le temps durant une partie de Path of Civilization 😊  C’est un peu un 7 Wonders amélioré, plus complexe, plus riche, où il est impossible de se concentrer sur quelques axes seulement et où il faudra tout optimiser pour avoir une chance de l’emporter.

Vin d’jeu d’vidéo

Interview de l’éditeur et dégustation du jeu