À l’ombre du Sakura

Claire et la famille Meeple : 7,5/10

Notre société serait-elle en manque de nature ? Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un  thème à la mode en ce moment dans les jeux de société. À l’ombre du Sakura nous propose une balade au vert en créant des allées paysagées à l’aide d’un mécanisme de pose de tuiles.

Jardin à l’anglaise ?

La partie s’achève quand le carré de 6X6 est entièrement recouvert de tuiles. À chaque tour, le positionnement d’une tuile la rivière est obligatoire. La durée des parties est ainsi bien maîtrisée.
Les tuiles sont composées de cinq types d’arbres différents et parfois aussi d’installations comme des places, étangs ou pavillons. Pour marquer le plus de points il faut que les allées possèdent le maximum d’espèces similaires.
Prendre une tuile dans la rivière nécessite de réfléchir à sa stratégie. En effet, les tuiles sont installées de manière croissante selon leur force. Cela signifie que la première est moins puissante que la quatrième mais elle permet d’être premier joueur. Le dernier joueur n’a donc pas le choix de la tuile à prendre mais il en pose une plus puissante. L’acquisition d’une tuile, en plus d’être placée dans l’aire de jeu, détermine aussi l’ordre du tour pour la manche suivante.

Les tuiles qui seront disponibles lors de la manche suivante, sont visibles permettant d’anticiper (ou du moins essayer) son prochain coup.

Mais qu’est-ce qu’une tuile forte ? Certaines ont des pouvoirs spécifiques qui permettent de déplacer son pion Jardinier, d’obtenir des cartes Objectifs, de changer les tuiles disponibles du prochain tour ou de récupérer un animal supplémentaire. D’autres possèdent aussi un arbre beaucoup plus grand que les autres, offrant plus de points lors du décompte.

Allée à la française ?

Avant de placer une tuile, il est possible de poser l’un de ses deux jardiniers. Ces derniers ont une importance capitale puisqu’ils vont scorer la ligne et la colonne à laquelle ils appartiennent. En les plaçant, ils vont aussi permettre de prendre jusqu’à deux animaux disponibles sur la ligne et sur la colonne, qui vont, eux aussi, augmenter le score en servant de multiplicateur.

Et c’est tout ? Et bien non. Au début de la partie, chaque participant a deux cartes Objectif afin d’obtenir des points supplémentaires. Il est aussi possible d’en récupérer d’autres en posant une tuile avec ce pouvoir. La réalisation des objectifs est une source de points non négligeable.

Le meilleur paysagiste

La proposition de À l’ombre du Sakura est intéressante mais elle est en dessous de mes attentes pour un titre estampillé +14 ans. Pour moi, cette indication sous-entend un jeu Expert nécessitant une réflexion poussée. Or ce titre ne propose pas assez de possibilités de retournement de situation. Les pouvoirs octroyés par les tuiles sont trop peu nombreux pour modifier le cours de la partie. De plus, certains d’entre eux n’ont aucun intérêt lorsque le hasard les fait sortir au début du jeu. Les cartes Objectifs semblent parfois injustes car certaines sont beaucoup plus difficiles à réaliser que d’autres alors que la différence de points gagnés est trop infime. Je trouve que l’effort n’est pas assez récompensé.
Quand on est dernier joueur, on peut le rester bien longtemps, voire toute la partie ! On est soumis au bon vouloir des adversaires et de fait, on subit un peu le jeu. Certes on pose des cartes plus puissantes mais sans pouvoir les choisir.

Nos parties ont souvent été statiques  car on n’a pas été incité à bouger nos jardiniers. Résultat, récupérer des animaux devient la première priorité.

À l’ombre du Sakura est cependant un jeu de placement de tuiles agréable si l’on n’attend pas de lui une stratégie trop poussée. Les règles sont accessibles, il est calculatoire et la victoire ne se joue généralement pas à grand-chose. La moindre erreur se paye chère !