Evergreen

SwatSh: 8/10

On avait déjà découvert Evergreen au dernier salon d’Essen tant son beau matériel nous a attiré l’œil. On avait bien aimé notre partie à Essen mais on avait décidé d’attendre d’y avoir joué plusieurs fois avant de vous en parler. Et c’est ce qui est devenu possible grâce à la récente édition Française de Gigamic.

Avec ses magnifiques arbres en bois qui poussent et son éclairés par le soleil à condition qu’aucun d’entre eux ne fassent de l’ombre, Evergreen fait irrémédiablement penser à Photosynthesis. Normal vu que derrière ces deux jeux, se cache un même auteur Italien, Hjalmar Hach, également auteur d’autres perles comme le Dilemme du Roi ou Dragon Castle.

Draft ouvert

La mécanique centrale d’Evergreen est un draft ouvert de cartes. A chaque tour, on dévoile un certain nombre de cartes au centre de la table et chacun, à son tour, en prend une. Ces cartes vont indiquer la zone où on va pouvoir réaliser une action ainsi que l’action bonus qu’on pourra réaliser.

Action bonus

Concernant l’action bonus, non seulement l’icone indiquera l’action bonus à réaliser mais augmentera également votre capacité correspondante améliorant, par là, la puissance, pour vous, de cette action bonus. Par exemple, l’action bonus vous permettant de faire grandir un arbre en grand arbre vous permettra d’en faire grandir un les deux premières fois que vous la réaliserez mais, à partir de la troisième fois où vous la réaliserez, vous pourrez en faire grandir deux!

Actions

Les actions, quant à elles, vont vous permettre de planter des arbres, faire croitre des pousses en arbres moyens et faire croitre des arbres moyens en grands arbres. Tout ça évidemment dans la zone indiquée par la carte choisie. Vous voyez le dilemme quand on va choisir la carte à drafter: prendre la carte indiquant l’action bonus qui nous intéresse le plus et qui a été améliorée ou prendre une carte indiquant une zone plus intéressante…

Le jour s’est levé

A la fin de chaque manche, un peu comme Photosynthesis, le soleil va tourner et éclairer les arbres d’un des 4 points cardinaux. Les arbres éclairés vont rapporter des points en fonction de leur taille mais chaque arbre fait de l’ombre à celui (ou ceux en fonction de sa taille) derrière lui.

Le dilemme du planteur

Vous aurez donc intérêt à planter vos arbres en quinconce afin d’éviter toute ombre dans votre forêt. C’est évidemment sans compter sur le génie de l’auteur qui a prévu une seconde façon de gagner des points: votre plus grand groupe d’arbres adjacents vous rapportera des points supplémentaires en fonction de sa taille. Et ce n’est pas tout, à la fin du jeu, en fonction des cartes non choisies par les joueuses, on va décompter chaque zone. Plus les joueuses auront délaissé les cartes d’une région, plus cette dernière rapportera. Etant donné qu’on va alimenter le stock de cartes non choisies tout au long de la partie, les points rapportés par chaque zone évolueront en cours de partie et les joueuses devront constamment s’adapter à leur évolution.

Evergreen est un très bon jeu familial. Il est ingénieux. Il réussit magistralement la gageure d’enrober un jeu abstrait dans un thème qui a du sens et qui s’imbrique très bien dans les mécanismes. Le hasard de la pioche des cartes à drafter en fonction de l’ordre du tour ainsi que le changement constant des façons de gagner des points en font un jeu abstrait pas 100% maitrisable permettant de donner la chance de l’emporter à tous les membres de la famille même si les meilleurs l’emporteront plus souvent. La variabilité des parties aurait pu être plus importante bien que vous devrez adapter votre stratégie aux cartes qui vous seront proposées évitant d’avoir des parties trop stéréotypées. Les choix tactiques ne sont pas faciles et le jeu est magnifique avec des pions en bois de toute beauté et cette beauté fait partie intégrante du plaisir de jeu.

PhilRey: 9/10

Vu et testé très brièvement lors du dernier Spiel 2022, la beauté du jeu a fini par nous convaincre complètement. Et donc retour en Belgique avec une boîte sous le bras.

Evergreen fait tout de suite penser à Photosynthesis. En effet, dans les deux cas, on fait pousser des arbres, arbres qui nécessitent la lumière du soleil. Arbres qui font de l’ombre aux autres. Arbres qui évoluent dans des habitats spécifiques. Tous ces exigences sont reprises dans Evergreen.

Via un draft ouvert de cartes, chaque joueur fera une action: planter de nouvelles souches, faire grandir ces souches en arbustes et faire faire évoluer ces derniers en majestueux arbres. On pourra aussi ajouter quelques points d’eau pour accélérer la croissance, ou encore des haies pour homogénéiser notre forêt.

Et le soleil tourne à chaque manche pour « alimenter » toute cette flore! En tournant, des ombres se forment, privant certains arbres de cette précieuse lumière.

Evergreen va même un peu plus loin en ajoutant de petites pistes à développer, permettant une plus grande croissance ou une croissance plus rapide.

Le draft est également intéressant, même si classique. La carte restante à la fin du draft sert à augmenter la valeur des arbres dans cette zone. Et c’est important d’en tenir compte en cours de partie: il faut tenir à l’oeil l’évolution de plantation des adversaire pour ne pas laisser une carte de trop grande valeur qui leurs serait vraiment trop bénéfique.

Evergreen est finalement assez classique mais toutes ces petites astuces le rendent plus qu’excellent. Et pour ne rien gâcher, le matériel est irréprochable avec des plateaux individuels à double couche. Quand même assez rare pour un jeu de ce calibre.

Vin d’jeu d’music