Le trésor de Davy Jones

Claire et la famille Meeple : 8,5/10

Les origines de la légende de Davy Jones sont obscures. Cependant les fans de Pirates des Caraïbes se rappellent sans aucun doute de ce protagoniste des deuxième et troisième films.

Dans le jeu Le trésor de Davy Jones, les joueurs collaborent pour fouiller, récupérer les trésors et surtout sortir du bateau du célèbre pirate. Avec un matériel de très bonne qualité, l’immersion est assez réussie.

À l’abordage

Tout débute par l’accostage du Skélit, dans lequel est amassé le fabuleux trésor de Davy Jones. Ce dernier est en flamme, il va donc falloir agir vite pour récupérer les butins et tous ressortir. Chaque joueur choisit un des sept pirates disponibles et l’équipe d’un objet au choix parmi sept. Chaque pirate a un avantage unique qui, combiné à un objet, permet une grande variété. À son tour, on commence par placer une nouvelle pièce du bateau et à piocher un jeton Évènement, puis on réalise plusieurs actions en défaussant l’un de ses cinq jetons. Il est possible de se déplacer en marchant ou en courant, de combattre l’incendie, d’éliminer un damné, ramasser des objets, augmenter sa force de combat, ou de boire du rhum pour réduire sa fatigue. La gestion de la fatigue est un élément important car elle augmente à chaque fois qu’un personnage entre dans un lieu avec un incendie plus fort que celui qu’il quitte. Cela n’a l’air de rien, mais une grande fatigue limite les possibilités de déplacement et peut même aller jusqu’à la mort.

Quand le pirate actif a terminé ses actions, une carte Châtiment est révélée. Le bateau se défend de deux manières : en augmentant les incendies dans certaines zones et/ou en ajoutant des damnés, et en déplaçant des squelettes. Lorsque l’on rentre dans une pièce où se trouve un squelette ou un garde, il faut obligatoirement se battre avant de faire toute autre action. Les combats se déroulent de façon assez traditionnelle par un jet de dés auquel on ajoute la force inscrite sur le plateau du joueur. Les squelettes vaincus apportent des armes ou du rhum alors que les gardes protègent les fameux trésors que l’on doit récupérer. Les damnés sont plus faciles à combattre puisqu’il faut juste utiliser une action mais il ne faut pas négliger leur capacité de nuire. Ils prolifèrent à grande vitesse et dès qu’il y en a trois dans une pièce, on ne peut plus y pénétrer.
Le feu est aussi un grand danger sur le navire, car s’il augmente la fatigue, il peut surtout faire exploser les pièces qui atteignent une température trop élevée. Pour gérer cet aspect, les auteurs ont eu recours à un système simple et efficace : les dés à six faces. Il est donc facile de modifier la température de la pièce. Si elle atteint 6, elle explose en emportant tout avec elle.

Chaud devant

Le trésor de Davy Jones est un collaboratif qui n’est pas simple à réussir. De nombreux facteurs difficilement prévisibles peuvent venir enrayer la progression comme la pioche des nouvelles pièces du bateau ou des cartes Châtiment ou le résultat des jets de dés lors des combats. Cet aspect aléatoire offre des parties différentes à chaque fois mais il peut générer de la frustration pour ceux qui n’apprécient guère le facteur Chance. Comme il n’y a pas de scénarios, il faut toujours réussir le même challenge : mettre à l’abri les trésors.
J’ai apprécié la gestion de la fatigue qui demande d’être vigilant. Si jamais un pirate décède, un autre prend sa place jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus en stock. Cela est bien pensé et thématiquement crédible, et permet de continuer de jouer même en cas d’accident de parcours. S’il n’y a plus de pirates pour prendre la relève, la partie est perdue !

Si un joueur n’utilise pas toutes ses actions, il peut transmettre son reliquat au prochain. Ce mécanisme est assez rare pour être mis en valeur. Il est souvent très utile d’offrir plus d’actions à un comparse en difficulté ou bien parti pour évacuer un trésor.

Dans le trésor de Davy Jones, il y a un équilibre à trouver. L’objectif est de récupérer les trésors mais la gestion du feu et des damnés me semble primordiale pour l’emporter. Les nouvelles pièces du navire sont obligatoirement ajoutées à chaque début de tour entraînant une accélération du rythme du jeu. Le feu se propage très vite et il est difficile d’être au four et au moulin !
Pour mon goût personnel, il y a un soupçon de hasard en trop, mais pour ceux qui aiment les configurations de ce type, vous allez vous régaler : une seule manière de gagner mais quatre façons de perdre ! Bon courage.