Deal With the Devil
Auteur(s): Matus Kotry
Illustrateur(s): David Cochard
Editeur(s): Czech games edition
Mécanisme(s): Asymétrie, Déduction, Rôles cachés
Contient du plastique
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SwatSh: 7/10
Quand on joue à beaucoup de jeux comme nous, on est toujours en quête de quelque chose de nouveau, qui ne s’est pas encore fait auparavant. Et bien, on peut d’ores et déjà dire que Deal With the Devil remplit la fonction à merveille. Non pas qu’il soit réellement novateur, mais il mêle des styles de jeu qu’on n’a jamais vus ensemble.
Négo et rôles cachés
Deal with the Devil mêle d’abord 2 mécanismes qu’on voit rarement ensemble: de la négociation et des rôles cachés. Chaque joueur reçoit en effet, en début de partie, un rôle au hasard: soit un des 2 simples mortels, soit le cultiste soit le diable en personne. Les humains reçoivent très peu de ressources en début de partie, le cultiste un peu plus et le diable en a un paquet. Par contre, les humains commencent avec 3 tiers d’âme, le cultiste avec 2 et le diable avec aucune. L’objectif des joueurs sera d’avoir un maximum de ressources pour pouvoir construire un maximum de bâtiments qui vont rapporter des capacités spéciales et des PVs. Mais, le cultiste et le diable auront aussi intérêt à récolter des âmes qui vont leur apporter des avantages conséquents. Pour cela, des phases d’échanges secrets de ressources vont prendre place et ce sera au cultiste et au diable d’offrir assez aux mortels pour qu’ils acceptent de vendre leurs âmes 😉 Mais attention car les âmes servent également aux mortels pour se protéger contre certains événements. Elles ont donc un prix, et il peut être cher!
Et ce jeu de rôle cachés ne s’arrête pas là car les joueurs ont intérêt à découvrir qui sont le diable et le cultiste car, s’ils le découvrent, ils vont gagner des bonus et les joueurs découverts en perdront. Tout devra donc être fait subtilement et le diable a beau regorger de ressources, mieux vaut pour lui de calmer ses ardeurs et ne pas toutes les dépenser trop vite pour éviter les soupçons. Et ce jeu de déduction est assez savoureux. Vous allez pouvoir trouver des indices de différentes façons: en analysant les ressources échangées par chacun et celles que chacun dépense. Et attention, ça peut faire découvrir les rôles de chacun. C’est assez goûtu surtout que ce sont les joueurs eux-mêmes qui, en jouant, vont donner des indices qui permettront de les dévoiler.
Néanmoins, dans mes différentes parties, on a toujours découvert très vite qui était qui et il s’est avéré impossible au cultiste et au diable de se cacher très longtemps. Il suffit pour cela de bien observer les ressources échangées et qui peut produire quoi pour arriver rapidement à des conclusions.
App
Et tous ces échanges de ressources se font secrètement grâce à une app qui va répartir intelligemment les lots entre les joueurs. Elle est vraiment bien faite tout en évitant de s’imposer.
Gestion de ressources, construction de moteur, gain de capacités et optimisation de bonus
Déjà que le mixte jeu à rôles cachés et jeu de négociation est rare en soi, à cela s’ajoutent des mécaniques de gros jeu expert qui mériteraient, rien qu’à elles seules, un jeu à part entière. Les ressources vont vous servir à construire des cartes qui vous donneront PVs, effets immédiats et capacités long terme. De plus, chaque carte fait partie d’une famille et si vous accumulez les cartes d’une même famille ou de plusieurs différents vous allez gagner des bonus immédiats, en PVs ou en terme de revenu en ressources à chaque tour.
Vous avez également une jauge de vertu à la Architectes du Royaume de l’Ouest sur laquelle vous naviguerez en fonction des actions que vous choisirez et de la façon dont vous déciderez de faire face à certains événements.
Ange ou Démon?
Deal with the Devil est un jeu très original tant il mêle des styles de jeu différents. On ne s’attend clairement pas à avoir un jeu de gestion de ressources expert avec des éléments de négociation, de rôles cachés et de déduction. Tout ça donne néanmoins un jeu assez lourd et laborieux. Il se joue en une série de phases qui ne s’enchainent pas naturellement et qui apportent des temps morts encombrants. De plus, le jeu ne se joue qu’à 4! Pas question d’avoir un désistement de dernière minute pour pouvoir y jouer. Enfin, le jeu de négociation est très subtil et difficile, principalement pour le diable qui doit offrir suffisamment mais pas trop afin de récolter les âmes. C’est à lui à bien jauger les choses et ce ne sera pas facile. J’ai déjà vu gagner un mortel qui refusait toute négociation rendant cette partie du jeu un peu inutile. Et il est vrai qu’elle tombe souvent à plat tant on ne sait pas négocier!!! On sait juste voir ce que chacun offre et accepter ou (souvent) refuser cette offre. Le jeu prendra donc toute son ampleur avec des joueuses maitrisant bien le jeu et y ayant joué de nombreuses fois, un peu comme la majorité des jeux de négociations. Et dans ces conditions (mais il va falloir d’abord accepter de passer par des parties assez laborieuses), ce sera un pur bonheur que de maitriser échanges, déduction et gestion dans un même et unique jeu dont une partie ne ressemblera jamais à une autre donnant, par là même, l’envie d’y revenir.
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