Imperial Steam
Auteur(s): Alexander Huemer
Illustrateur(s): Andreas Resch
Editeur(s): Capstone Games, Super Meeple
Mécanisme(s): Choix d'action, Contrats, Marché, Pick-up and Delivery, Réseau
Age minimum: 14
Nombre de joueurs: de 2 à 4 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de 3, 4 joueurs
Fabriqué en: Chine
Langue: Français
Récompense(s): Vin d'jeu d'coups d'coeur
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SwatSh: 9/10
L’éditeur Super Meeple est très fort ces derniers temps pour dénicher les meilleurs jeux experts à proposer en Français. Après les excellents Trickerion, La Baie des Marchands, Glory, et Brazil Imperial, c’est au tour à l’excellent Imperial Steam à se voir traduit par les pattes de l’éditeur Parisien. Et mon petit doigt me dit que cette liste impressionnante n’est pas prête à s’arrêter en si bon chemin…
Trains
Imperial Steam est un jeu de trains d’Alexander Huemer qui ne nous est pas inconnu puisqu’il a réalisé Lignum qui ne nous avait pas laissé une grande impression. J’ai tendance à mettre tous les jeux de trains dans le même pot tant ils se ressemblent bien souvent dans leurs mécanismes mais Imperial Steam se détache bien du lot. D’ailleurs celui-ci ne propose aucun système d’achat et de vente d’actions, ouf 😉
Choix d’action
La mécanique de base d’Imperial Steam est un choix d’action assez malin. 11 actions sont disponibles et chaque joueur, à son tour, en choisit une en y plaçant une de ses mains. Au fur et à mesure de l’avancée de la partie, les joueurs vont recevoir de plus en plus de mains apportant un côté crescendo au jeu qui n’est pas pour nous déplaire 😉 Si, dans une manche, une joueuse place deux mains sur la même action (pour la réaliser deux fois), elle va voir la valeur de sa compagnie baisser ce qui va avoir un impact sur l’ordre du tour et sur les possibilités de certaines actions. Et j’aime autant vous dire qu’il sera souvent intéressant de pouvoir réaliser deux fois la même action. Ce système pénalisant est extrêmement bien vu tant il va rendre vos choix difficiles.
Les actions possibles sont classiques pour ce type de jeu même si certaines sont assez originales: gagner un peu d’argent, acheter des locomotives & des wagons, acheter des ressources et les placer dans les wagons, dépenser ces ressources pour construire des rails, construire des usines qui produisent des ressources et déplacer ces ressources aux villes qui en demandent et qui sont connectées à votre réseau contre rétribution monétaire 😉 , prendre des contrats, engager des ouvriers, passer ou augmenter la valeur de sa compagnie.
Réseau & interaction
Qui dit jeu de trains dit réseau et qui dit réseau dit interaction! Et c’est vraiment ça Imperial Steam. L’interaction est très forte dans le jeu et la course aux bonnes connections et aux premières livraisons est omniprésente. Elle est tellement forte qu’elle peut être un peu trop punitive ou trop avantageuse. Lorsque plusieurs joueurs se battent pour être le premier à connecter et à livrer une ville des marchandises qu’elle demande, il y a un très grand avantage à remporter cette course et les joueurs en retard en seront pénalisés. Et le prix à payer est souvent celui de la victoire. C’est la plus grande qualité mais également le plus grand défaut du jeu: sa forte interaction qui peut être trop punitive. Il n’est pas rare d’avoir un joueur complètement à la ramasse dans une partie d’Imperial Steam. Il est également dommage qu’il n’y ait pas d’alternative intéressante lorsqu’on voit qu’on va perdre une course.
Cette interaction peut quelque fois être trop avantageuse également. Lorsque 2 joueurs se battent sur une ville et qu’un autre est tout seul dans une autre, cela va le favoriser exagérément. Je vous conseille d’y jouer avec le même niveau de joueurs ayant chacun joué le même nombre de parties pour éviter ce genre de déséquilibre.
Tension
Imperial Steam est également extrêmement tendu dans sa gestion des ressources. L’argent est très difficile à obtenir et à garder 🙂 Tout coûte de plus en plus cher et tout rapporte de moins en moins 🙂 Vous aurez constamment un flux tendu en trésorerie que vous devrez gérer au mieux. Cette tension est assez savoureuse dans le jeu car on est constamment à la recherche du meilleur moyen de gagner des sous (ou de moins en dépenser). Cette optimisation et les choix qui en découlent sont goûtus. Et la course au bon prix est également source d’interaction savoureuse puisque chaque achat induit une hausse des prix potentielle, mieux vaut être le premier à acheter!
Tout ça donne donc un jeu de trains original et extrêmement bien réalisé avec un côté crescendo assez sympa. Il est très punitif et pourra déplaire à certains subissant l’interaction et dont les parties pourraient être laborieuses. Mais cette interaction est également la grande qualité d’Imperial Steam et en apporte toute sa saveur. L’interaction et la tension constante sur l’argent vont apporter des choix difficiles et toujours cruels. Et cet argent correspond aux PVs de fin de partie! Cela va rendre sa gestion encore plus importante. Imperial Steam, c’est Steam en plus impérial 😉
Chaps: 9/10
Imperial Steam a la réputation d’un jeu punitif, dans ma partie tout s’est bien passé, mais il est très tendu et je crois sans mal que quelques erreurs peuvent entrainer de lourdes sanctions.
Donc pour moi on a là un bon Eurogame avec un thème bien présent dans les mécaniques, on cherche vraiment à relier Vienne à Trieste par le rail de manière la plus rentable possible. D’autre part en tant qu’entrepreneur ferroviaire il va vite falloir avoir des usines et revendre des ressources. Il faut être vigilant ne pas tomber à court d’ouvriers, d’argent, ni de ressources ou de moyens d’en obtenir et de les stocker mais si on imbrique correctement tout ça le plaisir ludique est assuré. Il est vrai néanmoins que l’argent arrive par à coup que ce soit par la vente de ressources ou par les financiers, derrière il faut bien dépenser sans erreurs et prévoir la prochaine rentrée, 30 à 40 florins de revenus permettent quand même de se donner un peu d’air.
Dans ma partie j’ai un peu trop dépensé au tout début (un ouvrier de trop) mes 3 premières manches ont été très tendues mais en gênant les autres de façon à livrer au plus vite dans la ville bleue j’ai pu mettre le pied à l’étrier et à partir de là j’ai déroulé ma stratégie et sans gagner au final j’ai eu beaucoup de satisfaction ludique, gage de qualité du jeu. Je pense que son aspect punitif en fait aussi sa saveur car si on dérape un peu il faut vite se rattraper et si on y parvient alors c’est d’autant plus plaisant. Mais évidemment si on passe une manche à sélectionner l’action 10 florins et passer en reculant en influence ça doit être moins drôle… Car vous pouvez vous bloquer complètement sur les autres actions…
Evidemment le jeu est très interactif, on partage la même carte pour bâtir notre réseau de rail et on fait la course, pour les villes les plus intéressantes (place pour les usines, zone de vente de ressources ce qui est fortement lucratif) et pour atteindre Trieste en premier, mais aussi pour les contrats. Néanmoins on a le temps de développer sa stratégie mais attention si des erreurs ne vous coûteront pas forcément le plaisir ludique, elles vous coûteront vite la victoire, ce qui au final est bien normal…
Donc j’ai vraiment aimé Imperial Steam, construire mon trajet ferroviaire, bénéficier des villes anticiper les adversaires et les contraindre pour mon intérêt, choisir les bonnes usines pour produire plus de rails mais aussi vendre aux villes et viser les bons contrats soit avant les autres soit sans concurrence, à chacun de voir en fonction de ce que font les autres. D’ailleurs comme pour un contrat non fait on perd l’argent (les PVs) on ne prendra pas un contrat juste pour empêcher un autre de le faire ou alors c’est que l’on va le faire soit même. Il ressort de tout ça une rigueur dans les choix que j’ai vraiment aimé.
Il est vrai que l’on est toujours un peu sur le fil, vigilant sur les ressources, l’argent et les ouvriers. J’ai d’ailleurs aussi aimé leur usage, construction de rails ou usine et le système simple de progression de nos ouvriers qui elle même permet de produire plus dans les usines. Cette tension est pour moi une partie du plaisir de jouer car si on ne fait pas de grosse bêtise et que l’argent est dangereusement consommé quel bonheur lorsque l’on vend et que l’argent rentre à flot ou avec ses 3 usines en un coup on gagne les ressources pour les rails ou avec les lignes nationales en un coup on construit 3 rails (2 par l’action et la ligne nationale que l’on paye) et on devancent les autres, ils peuvent suivre le même chemin mais vous payer va les refroidir…
Mais je suis curieux de savoir ce que donneront d’autres parties, heureusement le mode normal doit permettre une bonne rejouabilité, variabilité avec néanmoins un contrôle sur la mise en place avec les cartes. Une fois aguerri le positionnement au hasard des tuiles doit aboutir à des parties ardues… Mais pour l’argent ne compter que sur le revenu n’est pas possible même si cela est utile du coup les usines et la vente sont un passage obligé mais je n’ai pas joué les financiers, à voir… Je me vois à chaque partie vite viser une ville pour vendre et vite une usine systématiquement. mais encore une fois les futures parties parleront… Et si tout est bon il méritera un 9,5
Vin d’jeu d’vidéo
l’explication des règles dégustées par Chaps
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Le moins que l’on puisse dire d’Imperial Steam, c’est qu’on a affaire à un bon gros jeu expert bien velu qui ne plaira pas à tous les joueurs.
Force est de reconnaître que dans Imperial Steam, il n’est pas permis de se relâcher. La moindre erreur se paye cash et le jeu peut être extrêmement punitif… mais si on comprend bien la logique du jeu et qu’on survit aux premières manches, on peut faire tourner la machine à plein régime et le jeu devient très jouissif ;-).
Néanmoins, avant que tout roule sur des rails :-p, il faut bosser un peu et faire chauffer ses neurones. Il faut bien analyser la configuration de départ et identifier le meilleur chemin possible comprenant à la fois des hubs et des bonus intéressants, mais surtout des emplacements pour les usines qui sont un élément essentiel du jeu. En effet, c’est en grande partie grâce à elles qu’on va pouvoir gagner de l’argent et cela est extrêmement important tellement l’argent est tendu quasiment en permanence.
En cours de partie, il faut être attentif à tout et notamment aux actions des autres joueurs, car l’interaction est forte, et il faut savoir s’adapter en permanence.
En revanche, on ne va pas se mentir, Imperial Steam est assez long… De plus, il faut compter environ 30min d’installation du matériel, donc avec l’explication de règles qui ne se fait pas en 5min, il faut avoir un peu de temps devant soi. C’est à mon sens, un des principaux reproches que l’on peut faire au jeu.
Même si je sais qu’à sa sortie certains avis lui reprochaient d’être trop scripté… Je pense que les auteurs de ces critiques sont certainement passés à côté d’Imperial Steam et de sa grande rejouabilité liée aux différents modes de jeu possible en termes d’installation de départ. En effet, quand on commence à utiliser le mode le plus aléatoire, les parties se tendent encore plus et offrent vraiment une grande variabilité, mettant encore plus en valeur l’originalité proposé par ce jeu qui se démarque clairement des jeux de trains plus traditionnels.
Bref, Imperial Steam est un excellent gros Eurogame bien exigeant comme je les aime et mérite à mon avis, un 10 !!