Amygdala (proto)
Auteur(s): Michael Kiesling, Wolfgang Kramer
Illustrateur(s): Anastasia Cartovenco
Editeur(s): Game Brewer
Mécanisme(s): Abstrait, Gestion de ressources, Majorité
Age minimum: 10
Nombre de joueurs: de 2 à 4 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de 2, 3, 4 joueurs
Langue: Français
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SwatSh
Après Paris et Les Palais de Carrara, Amygdala est la nouvelle collaboration entre Game Brewer et le « couple » d’auteurs géniaux que sont Kramer & Kiesling. K&K ont en effet réalisé, ensemble ou séparément, de nombreuses bombes ludiques comme la trilogie Java – Tikal – Mexica, Azul, Vikings, Le Bien et le Malt, Gueules Noires, El Grande et j’en passe…
Les amygdales
Amygdala est un jeu abstrait qui joue sur les émotions. Amygdala veut dire amygdale bien sûr mais pas uniquement les amygdales du fond de la gorge. Ici, on parle de l’amygdale située dans le cerveau qui gère notre comportement et nos émotions. Le jeu en reprend 7 qui sont représentées par des icones et des couleurs: la tristesse, la sérénité, la gratitude, le bonheur, l’espoir, la colère et la surprise. Mais, comme dans tout jeu abstrait qui se respecte, malgré l’effort qu’on peut mettre pour garder ce thème présent dans nos parties, les émotions sont vites remplacées par des icones et des couleurs.
Ressources system
Le jeu est un jeu assez classique de récolte de ressources qui se dépensent pour satisfaire des contrats qui permettront de placer des tuiles à certains endroits pour gagner des majorités et débloquer des bonus.
Amygdala est assez simple et s’explique rapidement. Chacun joue, à son tour, une action parmi un choix de trois. Le jeu tourne comme ça jusque quand la fin est déclarée en fonction du nombre de tuiles restantes à chaque joueur. Les actions sont relativement simples: récolter des ressources, les dépenser ou placer un jeton de revendication.
Récolter des ressources consiste simplement à déplacer son marqueur autour du plateau et à acheter les tuiles ressources à l’arrivée. Les dépenser est plus délicat. Chaque joueuse a un plateau personnel où ont été placées des tuiles émotion au hasard. La joueuse doit commencer par déplacer son marqueur de pensée sur une tuile émotion de son plateau. Le placer sur une tuile émotion adjacente ne coûte rien mais ailleurs lui coûtera 2 pièces. Et chaque pièce compte! Les joueuses vont devoir bien planifier leurs actions pour minimiser ce type de dépense. Et après avoir dépensé les ressources, il leur faudra placer la tuile émotion pour gagner des PVs immédiats en fonction des icones présents sur les tuiles adjacentes et des PVs en fin de jeu en fonction des majorités de tuiles sur chaque émotion.
Bonus
Tout cela serait très ronronnant s’il n’y avait pas des bonus qui viennent un peu tout chambouler. Les tuiles émotion sur les plateaux joueurs entourent des zones de bonus et les débloquent une fois que toutes les tuiles émotion qui les entourent ont été placées sur le plateau. Ces bonus apporteront essentiellement des ressources mais aussi des tuiles revendication qui sont essentielles pour la victoire. En effet, la troisième action consiste à placer une tuile revendication sur une des émotions. Cette tuile indique simplement que vous allez scorer pour cette émotion selon un système de majorité. Sans tuile revendication sur une émotion, vous ne scorez pas cette émotion même si vous y étiez majoritaire.
Stock limité
La seconde particularité d’Amygdala, et celle qui m’a le plus plu, est son stock limité. Certes ce n’est pas le premier jeu qui impose des emplacements limités pour stocker les ressources mais c’est le premier qui le fait de manière si sévère. Et ce n’est pas uniquement vos ressources et jetons que vous allez devoir stocker mais également vos pièces. Un emplacement par pièce!!! Si vous avez un emplacement occupé par une pièce de 10 et que vous achetez une ressource pour 2 pièces, il vous faudra prévoir 4 emplacements libres dans votre stock pour cette opération 🙂 Oui oui 🙂 De 1 emplacement occupé pour votre pièce de 10 vous allez passer à 5 pour l’achat d’une ressource pour 2 pièces:
– Un emplacement pour la ressource achetée
– Un emplacement pour la pièce de 5
– Trois emplacements pour les 3 pièces de 1
Et si vous n’avez pas suffisamment de place pour tout stocker, vous allez devoir vous défaire des ressources excédentaires. Et perdre une pièce, c’est pas rien! C’est là où Amygdala apporte toute sa saveur. Vous allez devoir planifier et anticiper vos prochaines actions en veillant toujours à votre stock, autant pour l’achat de ressources que pour la libération des bonus. Alors oui, Amygdala a des allures de jeu de majorité et de gestion de ressources assez classique mais l’anticipation qu’il nécessite et la difficulté de la gestion du stock imposée en apporte une saveur nouvelle. Voilà des émotions qui ont bon goût 😉 Et si vous gagnez à Amygdala, vous aurez tout le loisir d’exprimer votre joie. Essayez de réfréner votre colère si vous jouez mal et votre tristesse si cela vous mène à une défaite. Mais gardez espoir, car vous pourriez être surpris de l’emporter en jouant plus sereinement et de récolter alors la gratitude de vos adversaires!
PhilRey
On peut difficilement passer à côté d’un nouveau Kramer & Kiesling. Et on apprécie encore plus quand on peut découvrir le jeu avant les autres, en version Proto! Vous devez donc en tenir compte à la lecture de mes commentaires sur l’aspect esthétique du jeu, qui peut encore certainement évoluer d’ici sa sortie.
En effet, les couleurs dans Amygdala sont assez criardes, bien vives. Cela ne choque pas en soi, c’est une question de goût. Par contre, le contraste avec les jetons des joueurs (et les icônes, ainsi que leurs couleurs, utilisées) n’est pas top et exige pas mal d’effort d’observation pour ne pas confondre. Voyez d’ailleurs les photos ci-dessus pour vous faire votre propre idée.
Point de vue mécanique, on cherche à acquérir des ressources pour les dépenser afin de remplir des contrats. Ajoutons quelques bonus que l’on peut récolter via notre plateau personnel, et les ingrédients sont réunis.
Assez banal, à me lire me direz vous. Tout à fait d’accord. Sauf que, les auteurs ne sont pas des newbies! On a donc associés à ces éléments « de base » des mécanismes qui font prendre la sauce!
Tout d’abord, chaque joueur a un pion qui va tourner autour du plateau. L’emplacement où il se trouve est très important: pour récolter les ressources qui s’y trouvent mais aussi pour placer une tuile émotion (en dépensant des ressources) sur le plateau central. Petite astuce dans ce déplacement (qui a toute son importance): dépasser un certain marqueur coûte une pièce. Et on emmène le marqueur jusqu’à notre nouvel emplacement. Ce système est judicieux car, bien utilisé, peut embêter vos adversaires (en le plaçant juste devant leur pion). Une astuce qui augmente l’interaction entre les joueurs.
Ensuite, et c’est la mécanique la plus géniale dans Amygdala, sont stock limité. Alors oui, rien de nouveau d’avoir un stock limité mais Kramer & Kiesling vont un peu plus loin: votre argent (vos pièces) prennent aussi de la place. Un pièce de 1, de 5 ou de 10 pend un emplacement. Ainsi que vos ressource, évidemment. Mais si vous n’avez qu’in seul pièce de 5 et que vous devez payer 2, vous récupérez 3 pièces de 1 qui prendront 3 espaces de votre stock. Et si vous n’avez pas assez d’espace, soit vous faîtes une autre action, soit vous perdez des pièces. Et croyez moi: vous en perdrez!
En plus, certains éléments du jeu peuvent s’échanger contre de l’argent ou contre des points de victoire. Mais plus vous en échangez en une fois, plus vous gagnez d’argent ou de PVs. Votre entrepôt se verra donc réduit par ces éléments (jusqu’à leur échange).
Cette gestion de stock est vraiment une merveille dans Amygdala! C’est ça qui orientera principalement vos choix! En espérant que Game Brewer trouvera une astuce pour rendre le plateau central/jetons Emotion des joueurs plus lisibles.
