Silicon Valley (proto)

Mise en place: 10' - Règles: 30' - Durée par joueur/euse: 25'
Année:
Auteur(s):
Editeur(s):
Distributeur(s):
Mécanisme(s): , ,
Catégorie: Crowdfunding
Age minimum: 14
Nombre de joueurs: de 1 à 4 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de , , , joueurs
Langue: Français

Lien vers la campagne de financement


SwatSh

Après Yellow & Yangtze et Boomerang, Silicon Valley est la nouvelle collaboration entre Grail Games et Matagot. Grail Games est en réalité un des studios de Matagot, ceci explique cela et confirme également que le jeu sortira bien en Français 🙂 Et derrière les manettes, on retrouve Scott Almes, l’auteur prolifique de la série Tiny Epic.

Silicon Valley est un jeu de gestion d’entreprise reposant sur des mécaniques de choix d’action, gestion de ressources et construction de moteur. Le jeu se déroule en un nombre indéfini de tours jusque quand l’entreprise d’une joueuse atteint une valeur d’un milliard de dollar (= PVs). Un tour est composé de deux phases. Une où chaque joueuse, à son tour, réalise 3 actions parmi un choix de 8 actions. Et une où les entreprises vont recevoir leurs revenus en ressources et en PVs et vont devoir payer leurs coûts (salaire des employés, coûts des infrastructures et recherche et développement de leurs produits).

Les joueuses vont donc essentiellement se construire un moteur où elles vont engager des employés qui vont produire du travail sous forme de polyominos qu’elles vont pouvoir dépenser pour fabriquer des produits qui vont leur faire gagner des PVs ou pour investir en capital risque (VC) afin de gagner de l’argent et des petits bonus à optimiser.

La course aux produits

La mécanique que j’ai préférée dans le jeu est celle de la course aux produits. En payant de l’argent, les entreprises vont pouvoir engager des cartes employés (disponibles sur une rivière de cartes) qui vont produire, directement et à chaque tour, certains types de polyominos. Vous allez utiliser ces polyominos pour inventer de nouveaux produits. Ces produits sont représentés par des grandes cartes représentant un schéma qu’il va falloir remplir de polyominos. Quand vous choisissez de réaliser l’action d’inventer un nouveau produit, vous devez avoir la place dans votre entreprise pour pouvoir le produire, et vous devez y placer vos polyominos afin de remplir toutes les cases de la carte produit. Vous allez alors gagner des PVs et un peu d’argent directement ainsi qu’à chaque tour, sous forme de revenus.

Le truc très sympa est que les autres joueurs peuvent également lancer le même produit que vous. Evidemment, le premier à inventer un produit a un plus grand bonus que les suiveurs mais il n’est pas inintéressant d’être suiveur. En effet, quand on lance un produit inventé par un autre, le revenu à chaque tour de l’inventeur va drastiquement diminuer alors que le vôtre sera plus élevé. Vous aurez donc intérêt à lancer le plus rapidement possible le même produit que celui inventé par un de vos adversaires. Mais pour ce faire, vous aller devoir placer exactement la même combinaison de polyominos utilisée par son inventeur.

Il va donc y avoir un jeu où quand vous allez pouvoir inventer un produit, vous allez essayer de le faire avec une combinaison de polyominos que vos adversaires auront du mal à reproduire (en faisant attention à ceux produits par leurs employés).

On a donc affaire à une double course. Une course pour être le premier à inventer un produit tout en faisant attention à le composer de polyominos plus difficiles à reproduire, et une course pour reproduire le plus rapidement possible les produits inventés par vos adversaires. Succulent et assez unique en soi comme mécanique. Les joueurs vont, eux-même, définir les objectifs de leurs adversaires 🙂

3 sur 8 actions

Chaque joueuse, à son tour, peut donc réaliser 3 actions sur les 8 possibles. Et quelles sont ces actions?

  • engager des employées qui produiront des polyominos (qui représentent la force de travail et la créativité)
  • acheter des polyominos
  • inventer de nouveaux produits à l’aide de ces polyominos (ce sont essentiellement eux qui vont vous rapporter des PVs)
  • agrandir son entreprise pour pouvoir engager plus d’employées et produire plus de produits
  • investir en capital risque pour gagner de l’argent nécessaire pour payer les différents coûts (engagement des employées, salaire des employées, agrandissement d’entreprise et entretien d’entreprise)
  • débaucher une employée travaillant pour une concurrente (on le fait très rarement car le coût est assez cher)
  • abandonner la production d’un produit pour faire de la place pour un autre plus lucratif (surtout que les produits ont une durée de vie limitée et sont rendus obsolètes lorsqu’une adversaire décide de produire le même)
  • liscencier une employée devenue trop chère…

Gestion des coûts récurrents

Même si cette mécanique a un côté très classique, j’ai bien apprécié la gestion des coûts récurrents dans Silicon Valley! Votre entreprise et le salaire de vos employés représentent un coût récurrent que vous allez devoir payer à chaque tour, après vos 3 actions. Le truc original ici c’est que vos employés vont coûter de plus en plus. Normal, leur expertise va grandissante et ils vont exiger des augmentations de salaire. Et ces augmentations vont arriver assez rapidement de telle sorte que si vous n’y faites pas assez attention, le salaire de vos employés va vite devenir impayable. Il faudra bien mesurer vos engagements surtout qu’en début de partie, vos employés ne vont pas vous coûter grand chose. Et peut être même procéder à quelques licenciements mais il vaut mieux les éviter car ils vous coûteront bonbon 😉 (1 PV et une action).

Un jeu siliconé

Cette gestion des coûts originale donne une belle saveur à Silicon Valley car elle nécessite une bonne planification et un équilibre délicat. Vous avez intérêt à engager beaucoup d’employés pour produire beaucoup de polyominos différents mais devrez être attentif à leur coût grandissant en mesurant bien vos engagements. Car plus vos coûts seront élevés, plus d’actions en capital à risque seront nécessaires pour pouvoir les payer (et moins vous pourrez réaliser d’actions rapportant des PVs). Evidemment, moins vous engagerez, moins de polyominos vous produirez et plus d’actions seront alors nécessaires pour en acheter. Il va vous falloir trouver le bon équilibre ce qui ne sera pas évident surtout lors de vos premières parties.

Mais de partie en partie, cet équilibre délicat ne changera pas et Silicon Valley risque de manquer de variabilité. C’est le défaut du jeu. Même si les cartes capital à risque apportent des bonus différents, plus d’asymétrie dans des bonus à glaner par-ci par-là ou même un système de capacités permanentes auraient pu apporter un peu plus de profondeur au jeu.

Heureusement, l’interaction entre les joueuses va apporter une belle touche de variabilité et d’originalité dans le jeu. Cette course à l’invention des produits, la manière de les inventer qui va empêcher les autres de les copier facilement (ou pas), la course à la copie de produits dont les modalités sont fixées par les joueuses elles-mêmes sont autant d’éléments qui vont apporter tension et charme au jeu. Enfin, Silicon Valley est bien imprégné dans son thème et on s’y voit déjà à créer notre propre entreprise, engageant les bons designers qui pourront alors créer des jeux sublimes que nous produirons et stockerons dans nos entrepôts en attendant qu’ils soient copiés pour en créer d’autres, encore plus disruptifs et originaux 😀



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L’explication des règles dégustées par SwatSh

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