Ryozen (proto)
Auteur(s): Martino Chiacchiera, Michele Piccolini
Illustrateur(s): Andrea Butera
Editeur(s): Tabula Games
Mécanisme(s): Asymétrie construite, Collection, Contrats, Majorité, Multiples bonus, Ouvriers spécialisés, Placement d'ouvriers
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SwatSh: 9,5/10
Ryozen est le dernier jeu à être présenté en financement participatif par Tabula Games, un éditeur qu’on aime bien chez Vin d’jeu et qui a déjà édité de très bons jeux comme Volfyirion, Mysthea ou Icaion. Un de ses 2 auteurs, Martino Chiacchiera, est loin d’être un inconnu puisqu’on peut le retrouver non seulement derrière des jeux comme Icaion ou Mysthea justement mais aussi derrière d’autres jeux plus surprenants comme l’excellent Witchstone ou la série des Deckscape.
Et Ryozen suprend également. Il s’agit d’un jeu intermédiaire mais qui a tout d’un expert! Il s’agit en effet d’un jeu de placement d’ouvriers et de gestion de ressources mêlé à une spécialisation asymétrique d’ouvriers avec des capacités permanentes asymétriques qui se gagnent en cours de partie. Le tout tourne autour un jeu de majorités mais où il n’est pas nécessaire de gagner les majorités pour pouvoir l’emporter (même si ça peut aider 😉 ).
Ramassé
De plus, Ryozen est assez serré et tendu. Il ne se joue qu’en 3 manches. A chaque manche, chaque joueuse, à son tour, place une de ses ouvrières sur une des 7 zones d’action du jeu et réalise l’action de cette zone. Quand toutes les joueuses ont placé toutes leurs ouvrières, on attribue les bonus de majorité de chaque zone et on commence la manche suivante.
Activité
Les actions vont vous permettre de gagner des ressources, de changer l’ordre de gain de majorité en cas d’égalité, de changer l’ordre du jeu, d’acheter des cartes capacité immédiates ou permanentes ou d’acheter des ouvriers spécialisés. Ces ouvriers permettront de gagner différents bonus quand vous les placez comme des ressources, comme pouvoir tuer un ouvrier adverse (j’y reviens) ou d’activer un ouvrier adjacent.
Ryozen propose également des actions plus surprenantes comme la manipulation des cartes événements, une action que j’adore. A chaque début de manche, on dispose 4 cartes événement tirées au hasard sur le plateau du jeu. Ce seront généralement des événements négatifs qui feront perdre des ressources aux joueurs, des capacités ou d’autres éléments pas sympas. Evidemment, comme dans tout jeu avec des événements, certains vont avantager l’un ou l’autre au détriment d’autres. Une action permet de se débarrasser d’une des cartes événement. C’est assez sympa car non seulement ça va obliger les joueurs à être attentifs aux événements mais aussi à y aller au bon moment: pas trop tôt, mais pas trop tard non plus. Les places sont en effet limitées et si vos adversaires les occupent et défaussent les événements qui vous étaient plutôt favorables en y laissant l’événement que vous vouliez éviter, vous ragerez de ne pas y être allé avant eux. Par contre, il peut arriver qu’un événement soit défavorable à plusieurs joueurs. Quelques fois, sans rien faire, un de vos adversaires va s’en occuper et vous serez bien content 😉
Et les surprises ne s’arrêtent pas là. Une seconde action surprenante va permettre de dépenser des ressources pour gagner des PVs et placer une nouvelle tuile action augmentant le choix d’actions différentes pour les joueuses. Grâce à ce système, l’étendue d’actions disponibles ne va cesser d’évoluer. Bien vu 🙂
Majorité
A ce jeu d’actions bien sympathiques s’ajoute un jeu de majorités plus classique. On va décompter chaque zone d’action et le joueur majoritaire de chaque zone va gagner une pierre spéciale qui va rapporter des PVs en fin de partie selon un système de collection (3 tuiles de même couleur rapportent 9 PVs, 1 tuile 1 PV et 3 tuiles de couleurs différentes 6 PVs). Ce jeu de majorité va être assez tendu et apporte une double couche au jeu où les joueurs vont non seulement réaliser des actions non seulement pour l’action à réaliser mais aussi pour les majorités à glaner.
Et c’est ici que certaines ouvrières spécialisées auront un joli rôle à réaliser. Certaines ouvrières sont en effet assez agressives et vont faire dégager des ouvrières adverses de la zone d’action. Il va vous falloir les jouer au meilleur moment pour vous assurer certaines majorités. On peut croire que cette action apporte un peu de chaos au jeu. Ce n’est pas faux mais c’est vraiment très limité surtout que les informations sont visibles et on sait quels types d’ouvrières chaque joueuse doit encore jouer. De plus, si vous vous faites dégager, vous gagnerez une compensation pas négligeable.
Zen
Ryozen n’est clairement pas un jeu zen. Il est assez tendu et bien ramassé. Et il est tendu à tous les niveaux tant les cases d’action de chaque action sont peu nombreuses et les majorités limitées par le nombre de cases action de chaque zone. Et cette tension est contrebalancée par un jeu très riche avec une belle profondeur et certaines originalités comme le gain de capacités permanentes, d’ouvriers apportant des bonus et la manipulation des cartes événement. Le tout dans un bel équilibre et étonnement très accessible. Il se joue en moins d’une heure et ses règles s’expliquent en 20 minutes. Et c’est pour moi une des plus belles surprises de Ryozen. Il offre un jeu riche, profond, original tout en étant très accessible et ouvert aux joueurs occasionnels. Avec Ryozen, Martino Chiacchiera continue sur la belle lancée qu’il a initiée avec Witchtone en proposant des jeux intermédiaires de grande qualité, originalité et profondeur.
A confirmer en cours de campagne mais, cerise sur le gâteau, Ryozen devrait être édité en Français également, comme pour la majorité des jeux de Tabula Games.
Vin d’jeu d’vidéo
L’explication des règles dégustées par SwatSh
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