Messina 1347
Auteur(s): Raül Fernández Aparicio, Vladimír Suchy
Illustrateur(s): Michal Peichl
Editeur(s): Delicious Games
Mécanisme(s): Asymétrie construite, Gestion de ressources, Multiples bonus, Placement d'ouvriers, Production de ressources
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SwatSh: 9/10
Après leurs 2 premières bombes qu’étaient Underwater Cities et Praga Caput Regni, on attendait avec impatience le dernier fruit d’un des couples les plus hypes du monde ludique: la paire auteur/éditeur Vladimir Suchy & Delicious Games. Et même si en voyant le plateau on n’est pas très attiré, on aurait tort de passer à côté de Messine sans s’y arrêter 😉
Peste
Un peu comme pour Praga Caput Regni, la première chose qui séduit dans Messina est son thème. Et même si on va classiquement placer ses ouvriers sur des habitations qui correspondent à des cases action, en les plaçant, on sauvera l’habitant éventuellement présent dans ce bâtiment de la peste rôdante en le plaçant en quarantaine durant 2 tours. Après cette cure, il nous en sera reconnaissant en travaillant pour nous et en nous rapportant différents bonus…
Placement d’ouvrières
Messina est donc un jeu assez classique où l’on va placer et déplacer ses ouvrières sur les bâtiments du centre de la table afin d’exécuter leurs actions. Si un bâtiment est infecté par la peste, il est conseillé de dépenser les ressources nécessaires à sa désinfection au risque de perdre de nombreux PVs en fin de partie.
Les actions possibles sont la récolte de ressources, l’avancée sur les échelles, la construction de bâtiments produisant en général des ressources ou des PVs ou la progression d’un des « surveillants » de son plateau personnel. Outre le rendu du thème, ce déplacement des surveillants est la mécanique la plus excitante de Messina. Chaque joueuse dispose d’un plateau personnel sur lequel elle peut placer les habitantes qu’elle aura sauvées de la peste. Ces habitantes vont être placées sur des cases apportant des bonus quand un surveillant s’arrêtera sur une case adjacentes. Cela va nécessiter tout une planification des joueuses qui devront placer les habitantes aux meilleurs endroits, y faire passer les bonnes surveillantes puis, éventuellement, utiliser ces habitantes à d’autres tâches tout aussi lucratives.
Les échelles
Messina propose 3 échelles. Chacune apporte ses propres bonus. L’une va apporter jusqu’à 2 nouveaux ouvriers. L’autre permettra de faire tourner plus vite vos surveillants et d’améliorer leur puissance. Vladimir a réussi ici ce que peu d’auteurs ont, jusqu’à présent, réussi 🙂 Il a réussit à équilibrer le gain d’ouvriers. Un joueur peut en effet facilement l’emporter avec moins d’ouvriers qu’un autre. Impressionnant!
Que du bonus!
Messina 1347 c’est que du bonus (et que du bonheur aussi 😉 )! Le jeu est dans la grande mouvance des jeux experts actuels de qualité avec de la gestion, de la planification, des échelles et de multiples bonus qui se grapillent par-ci par-là avec la possibilité d’enchainements dévastateurs. Je regrette un peu le manque de configurations de départ différentes. Chaque joueur va en effet débuter avec une sorte de piste d’objectifs qu’ils seront libres de suivre complètement, partiellement ou peu… Ces objectifs personnels peuvent soit être identiques pour tous soit asymétriques. Et il n’y en a que 4 différents. J’ai trouvé ça un peu dommage qu’il y en ait si peu et que ça nuisait à la rejouabilité. Evidemment, les pistes stratégiques sont nombreuses et les joueurs sont toujours libres de suivre ou pas leurs objectifs mais quand même, un peu plus d’asymétries différentes m’aurait séduit. Pour le reste, Messina 1347 est assez classique dans ses mécaniques de placement d’ouvriers, de gains multiples de bonus et d’ascension d’échelles. Outre une mécanique de gestion de plateau personnel assez savoureuse, l’épice qui vient relever le tout est la peste 🙂 Et plus précisément la mécanique qui consiste à la combattre, à sauver les habitants en les plaçant en quarantaine, et en récoltant la reconnaissance éternelle et multiples de ces habitants sauvés. Ca sent le vécu 😀
PhilRey: 7,5/10
1347, c’est l »année où la peste noir envahit toute l’Europe. Les bateaux infestés accostèrent dans les ports de Constantinople et de Messine en Sicile. La maladie gagna l’Italie et Marseille pour se propager très rapidement dans l’Europe entière. En cinq ans, cette pandémie fait 25 millions de victimes humaines sur une population totale d’environ 75 millions d’habitants (cfr. Wikipedia).
En cette période difficile de pandémie COVID, ce petit rappel nous indique qu’on ne peut pas encore trop se plaindre 😉
Dans Messina 1347, on retrouve le thème avec la peste et les actions à prendre pour essayer de la contrer. Le jeu est d’ailleurs bourré de bonne petites choses points de vue mécanique.
Tout d’abord, la peste et les rats. La peste (les petits cubes noirs) sont placés au début de chaque manche sur les différents quartiers, en même temps que divers habitants des 3 classes représentées. Le cube indique simplement que le quartier est infecté. Les joueurs vont évacuer les habitants, que leur quartier soit infecté ou pas, vers leur domaine. Si le quartier est infecté, l’habitant doit être placé en quarantaine avant de rejoindre le domaine. Une fois l’habitant évacué, le joueur peut traiter le quartier par le feu.
Tout cela est vraiment dans le thème et tourne à merveille.
De plus, les habitants en quarantaine le sont dans de petites cabanes. Et les joueurs peuvent les aménager afin que l’habitant puisse participer à la vie active lorsqu’en quarantaine. Génial! Et c’est un élément important du jeu.
Toujours dans le thème, même si un peu plus loin dans la partie, les joueurs peuvent repeupler les quartiers. Ce sont en quelques sortes des mini-objectifs qui incitent les joueurs à diversifier les classes sociales. Un quartier peut en effet exiger des ouvriers et des nonnettes.
Le domaine des joueurs est divisé en 6 quartiers, 2 par classe sociale. Et les quartiers sont « gérés » par trois assistants, un par classe sociale. Encore une idée géniale: en les déplaçant, un joueur active un habitant pour obtenir un bonus. Et il n’y a que 6 déplacements maximum par assistant. Et en plus, le « chemin » se divise en deux dont un seul sera utilisé qui terminera entre deux « classes », activant dès lors des habitants d’une autre classe.
Plus classique, les trois Registres qui sont des échelles sur lesquelles les joueurs avancent. Et chacun gagne des PVs en fonction de sa position: au plus loi, plus de PVs. En plus de glaner des bonus en « cours de route ». Un joueur peut même payer pour avancer plus vite (sur deux registres uniquement). Et ce coût dépend du nombre de Lieutenants en votre possession.
Messina 1347 est donc une belle surprise. En ce qui me concerne, il manque quand même un petit quelque chose que je ne parviens pas à déterminer clairement. Et qui m’empêche de vouloir y revenir tout de suite. Peut-être le « chipotage » lors de l’installation? Peut-être une iconographie qui pourrait être meilleure?
Chaps: 8,5/10
Messina est une forte bonne pioche qui aurait sans doute mérité un 9 avec un peu plus de richesse, mais cela reste très subjectif.
Le jeu est très bien équilibré même si l’importance de l’ordre du tour peut faire un peu grincer en première manche et il n’y en a que 6 des manches…
Ce qui a de plus plaisant dans le jeu est l’effet crescendo, l’optimisation qui fait que lorsque l’on commence on pense faire 12 points puis on dépasse les 100, ou au moins les 50. Je sauve un citoyen le place en quarantaine, brule un cube peste avance sur la piste popularité ce qui me permet d’avancer un surveillant ce qui me déclenche des citoyens dont une construction, je fais un bâtiment de quarantaine pour que le citoyen juste sauvé produise à la fin de cette manche…. Et plus ça avance plus on a d’ateliers, de bâtiments de quarantaine de citoyens dans notre domaine plus ça optimise… Crescendo très jouissif.
Pose d’ouvrier oblige l’interaction entre joueur est forte et l’ordre du tour une priorité, les stratégies sont diverses et je n’ai pas joué à la version avancée qui doit encore augmenter les choix et tendre le jeu surtout sur l’interaction dans le repeuplement qui déjà score bien en version de base et encore plus en version avancée. Donc on ne joue pas dans son coin.
Le thème aussi est très présent avec cette dynamique de lutte contre la peste, sauvetage des citoyens et repeuplement. Le repeuplement est une grosse machine à point et là il va falloir jouer du timing et sans doute, avant la partie, voir comment les figures de rats s’enchainent sur la roue…
Beaucoup de choix sympathiques aussi, un citoyen est profitable dans son domaine pour qui bouge beaucoup ses surveillants mais est une machine à ressource et points dans les ateliers et en quarantaine, tout dépend de ce que l’on a construit ce qui impactera nos choix de sauvetage et de tuile où poser nos lieutenant.
Le repeuplement apporte un petit aspect course ou plutôt de bon timing très agréable, gare aux autres joueurs, et prendre un wagon (ou chariot) en premier offre plus de points…
Donc choix stratégiques, effet crescendo avec les optimisations, thème et interaction. Tout cela est bon. Je m’arrête à 8,5 avec un doute pour le 9 en note, je n’ai qu’une partie mais le jeu aurait pu être sans doute encore un peu plus riche et c’est le genre de jeu où si vous ratez la marche de l’optimisation vous souffrirez certainement et on a une 20aine d’action donc il faut vraiment ne pas se relâcher. Donc certaines parties peuvent être un peu pénibles à certains joueurs qui n’optimisent pas assez avec des écarts de points conséquents, certains jeux même si vous n’êtes pas aussi efficient que vous le devriez vous donnent beaucoup de plaisir (comme ArK Nova) mais dans Messina je pense que là on n’a pas vraiment le droit à l’erreur et à perdre du temps… Mais moi j’aime.
Vin d’jeu d’vidéo
L’explication des règles dégustées par Chaps
Vin d’jeu d’music
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Avant de tester Messina (partie à 4 joueurs), compte tenu des infos que j’avais lu ou vu concernant ce jeu, je m’attendais à un expert « léger » et rapide…
Et bien, j’ai été très agréablement surpris car Messina est un bon casse-tête pour lequel, compte tenu du nombre réduit d’actions, il est nécessaire de bien réfléchir afin de comboter un max à chaque action pour tout optimiser. Forcément cela nuit un peu à la fluidité du jeu et la partie à durer un peu plus de 3h… Bref, un vrai bon jeu Expert !!
Même si les règles sont effectivement assez light pour un jeu expert, les choix offerts par les mécaniques du jeu sont très nombreux, ce qui est assez déroutant lors de la première partie.
Néanmoins, on comprend vite les choix importants à faire en début de partie et notamment prendre du feu pour « purifier » rapidement les tuiles afin de récupérer des « pestiférés » qu’on va pouvoir utiliser pour produire et d’avancer sur la piste du feu rapidement.
J’ai bien apprécié le fait que le jeu ne soit pas trop punitif car même avec un mauvais début de partie, les nombreux choix d’actions et de combos, fait qu’il est possible de redresser la barre assez rapidement. Néanmoins, comme les paramètres à prendre en compte sont très nombreux, il est facile de faire une petite erreur et de se louper sur une action…
Au final, j’ai beaucoup apprécié la profondeur proposée par Messina, mais je ne mets que 8 car quelques points m’ont un peu laissé perplexe quand même.
On se demande à quoi servent les bateaux… dans la partie personne n’a réalisé une seule fois cette action… J’ai également trouvé la gestion des pions peste trop facile et l’impact des rats quasiment inexistant (seulement 3 rats ont été pris pendant la partie).