L’oasis des tournesols

Claire et la famille Meeple : 7/10

De manière assez inhabituelle, ce jeu se découvre en trois temps.

On remarque tout de suite les illustrations qui donnent un côté très rétro. La boîte est dans les tons brun / jaune et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’attire pas le regard. À l’issue du jeu, on comprend pourquoi. Pour la famille Meeple, ces illustrations représentent une volonté de faire un jeu simple, sans fioriture.

Puis on aperçoit le logo de la maison d’édition et la fabrication 100% française. Effectivement, Tana Éditions est connu pour être un éditeur engagé pour la planète. Il se démarque par ses procédés de fabrication écoresponsables en produisant en France en circuit court, à partir de papier labellisé FSC®, avec des encres végétales et sans plastique dans le pelliculage des couvertures. L’Oasis des Tournesols a donc été fabriqué entièrement en France par l’entreprise Cartonnage de Vaucanson implantée à Romans dans la Drôme et spécialisée dans les emballages depuis 80 ans. Pas de problème de cargos pour ce jeu !

Enfin on  se penche dans les règles. Ce qui surprend immédiatement c’est la sensation que l’Oasis des tournesols est plus qu’un jeu. On ressent l’engagement et la volonté des auteurs de faire réfléchir les joueurs. Dans ce jeu entièrement coopératif, les participants vont expérimenter les 5 manières de diriger. Ils vont tester le consensus, la dictature, l’anarchie, le référendum et le cartel.

Greta ? Présente !

Dans l’Oasis des tournesols, vous intégrez une communauté qui veut effectuer un retour aux sources plus proche de la nature, en harmonie avec l’environnement et les autres. Vous disposez de quatre années pour réussir ce tournant dans votre vie. Entre les caprices de la météo, les rêves de chacun et les objectifs de la communauté, de nombreux défis vont se présenter.

Vlad ? Présent !

Après avoir trouvé un terrain idéal représenté par le plateau de jeu, il faut choisir entre trois et six membres fondateurs. Chacun va posséder ses propres caractéristiques qui pourront être utiles, ou non, à la communauté.  La progression dans le temps va être matérialisée par quatre pioches par année représentée par les quatre cartes Saison.

Natou ? Présente !

Au début du jeu, on révèle une carte Saison et les membres fondateurs doivent se répartir les tâches. Mais comme ils n’ont que deux bras, ils ne peuvent pas tout réaliser. Il faut choisir les activités qui vous semblent les plus importantes. Le premier mode de répartition utilisé est le consensus, il faut se mettre d’accord. Il est possible de :

–  travailler aux champs pour nourrir tout le monde à la fin de la manche

– aller ramasser du bois pour chauffer les habitats. L’hiver nécessite plus de bois que l’été

– aller au marché pour acheter des biens ou vendre des objets produits par la communauté

– construire différents aménagements qui permettent d’améliorer le confort de tous. Par exemple, les serres permettent d’obtenir des légumes en hiver. Plus il y a de cabanes, plus la communauté peut accueillir de nouveaux membres. Construire un poulailler apporte des œufs pour se nourrir, etc. Mais tous ces travaux nécessitent plusieurs ressources pour leur élaboration.

– on peut aussi être affecté au foyer afin d’aider à la préparation des repas, au maintien de l’hygiène ou au quartier des artistes afin d’améliorer le bonheur de tous les membres, rien de tel qu’un air de guitare pour redonner le sourire ! Parfois certains habitants, peuvent aussi se reposer ou lire.

Tim ? Présent !

Une fois que tout le monde est bien occupé, il faut ajuster les indicateurs de bonheur. En fonction du confort offert par l’oasis des tournesols, le bonheur sera fluctuant. S’il est positif, de nouveaux membres rejoindront la communauté. Par contre s’il est négatif, ils en partiront. On ne choisit pas les nouveaux arrivants, ils sont tirés au hasard. Parfois certains seront très utiles alors que d’autres ne feront que profiter du système ! C’est pareil pour le départ, ceux qui partent sont tirés au hasard. On ne peut pas délibérément éliminer un habitant. Ce n’est pas toujours le moins utile qui fait ses valises !

Jane ? Présente !

Une fois la saison écoulée, et son évènement résolu, un nouveau mode de fonctionnement est expérimenté. Le jeu continue ainsi jusqu’à les joueurs réussissent leurs rêves personnels et les objectifs de la communauté. Si les quatre années arrivent à leur terme avant, la partie est perdue.

Kam ? Présent !

Si le jeu est préconisé par les auteurs à partir de 14 ans, nous pensons qu’il peut être joué bien avant car les règles sont très simples. Dans la famille Meeple, tout le monde a participé afin de réfléchir sur la manière de vivre tous ensemble. Entre l’ado Meeple champion de la contestation et le mini Meeple aimant se conduire en enfant parfois tyrannique, une petite mise en pratique de la vie en communauté nous semblait une bonne idée. Et cela fût une très bonne idée ! Si le plus jeune a peut-être moins compris la leçon que les aînés, le dialogue a été enrichissant pour tous. On a passé de bons moments à fabriquer nos conserves pour ne pas que nos légumes durement récoltés pourrissent. Nous avons râlé lors de la venue de l’hiver et que les habitants logés sous les tentes, ont montré leur mécontentement et ont réclamé plus de bois. Et quel bonheur de voir nos chèvres produire de bons fromages !

Je ne vous recommande pas ce jeu pour son gameplay mais vraiment pour l’expérience qu’il fait vivre. Un moyen original pour essayer de créer son monde parfait.