Witchstone
Auteur(s): Martino Chiacchiera, Reiner Knizia
Illustrateur(s): Mariusz Gandzel
Editeur(s): Hugh
Distributeur(s): Atalia
Mécanisme(s): Course
Contient du plastique
Age minimum: 12
Nombre de joueurs: de 2 à 4 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de 2, 3, 4 joueurs
Fabriqué en: Chine
Langue: Français
Récompense(s): Vin d'jeu d'l'année Intermédiaire
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SwatSh: 9,5/10
Quand on voit la boite de Witchstone, elle ne donne pas envie. Ses illustrations font penser à 1000 autres jeux bof bof. Son illustrateur, Mariusz Gandzel, a pourtant participé aux illustrations de très beaux jeux comme Star Wars Rebellion ou Star Wars Bordure Extérieure. Et quand on voit que son co-auteur n’est autre que Reiner Knizia, même s’il a réalisé des grands jeux il y a 20 ans, à l’heure actuelle, ça n’excite plus trop 😉 Et pourtant, il maestro cachait bien son jeu 😊
Double tuile, choix quintuple
Le système de choix d’action, même si « inspiré » est très bon. En effet, il est assez proche de celui de Feld dans l’excellent Bonfire (Vin d’jeu d’l’année 2021 catégorie expert). Les joueuses disposent toutes d’une même série de tuiles action. Elles les mélangent et en piochent 5 au hasard. Chaque tuile permet de réaliser 2 actions différentes. Parmi ces 5 tuiles, elles en choisissent une qu’elles placent dans leur chaudron (= plateau personnel) afin de pouvoir réaliser les 2 actions associées. Déjà là, les choix sont très bons et il est rarement facile de sélectionner la combinaison d’actions qui vous convient le mieux.
Multiplication des actions
Quand on place une tuile action, on regarde les icônes action similaires adjacents et on réalise autant de fois les actions de sa tuile qu’il y a d’icones action identiques adjacents le long d’une chaine ininterrompue d’icones de ce type. On va donc créer des combinaisons d’action afin d’optimiser certaines actions… au détriment d’autres… Là aussi il va falloir faire des choix !
Les actions sont, quant à elles, assez banales avec une échelle à grimper, un pentacle à parcourir, un tableau à remplir et un réseau à développer. Ce dernier est un peu inspiré des Aventuriers du rail où les joueurs vont gagner des PVs en fonction du nombre de cristaux (= de wagons) faisant partie de chaque jonction. Ce principe est assez savoureux car il va créer pas mal d’interactions et de blocages entre joueurs. Les échelles et le tableau ne sont néanmoins pas en reste car les places sont limitées et le premier qui passe à certains endroits gagnera un bonus plus intéressant.
Vous allez également devoir déplacer des pierres qui vous gênent dans votre chaudron et qui, une fois expulsées de celui-ci, vous rapporteront des bonus.
Enfin, vous allez pouvoir acquérir des cartes qui vous donneront certains bonus ainsi que des points de victoire alternatifs si vous respectez les conditions listées. J’ai particulièrement bien aimé ces cartes car elles vont vous orienter dans votre stratégie et, alors que vous allez devoir optimiser les premières cartes que vous recevrez, au fur et à mesure de l’avancée du jeu, vous allez pouvoir mieux choisir les cartes qui correspondent à votre stratégie.
Multiples bonus sans ressource
Enfin, ce qui m’a le plus séduit dans Witchstone, c’est son absence de ressources ! Oui, vous avez bien lu : pas une seule ressource, même pas « juste de l’argent » ou des PVs à dépenser (un tout petit peu ici mais c’est anodin). Witchtone est d’une belle pureté 😊. Les bonus que vous allez gagner sont des PVs et/ou des actions tout simplement : pouvoir réaliser telle ou telle action une ou plusieurs fois. Et c’est ça que j’ai trouvé le plus fantastique dans Witchstone. Vous n’allez pas gagner des bonus qui vous servirons à gagner des ressources nécessaires pour faire certaines actions. Non, ici on se débarrasse de tout ça et on réalise tout simplement l’action. Le jeu est très bien fait car une mécanique sans ressource pour équilibrer le tout doit être très difficile à faire et ici, Reiner y est magistralement parvenu. Chapeau il Maestro !
Où sont les stones ?
Même si le jeu est inspiré par d’autres, même si naviguer sur des échelles n’est pas ce qu’il y a de plus passionnant, Witchstone séduit grâce à des choix difficiles dans la sélection des actions et dans leur mise en œuvre. Et puis, toutes les actions ne sont pas des échelles et certaines nécessitent une course entre joueuses tandis que d’autres permettent des blocages. Le jeu est, de plus, très stratégique grâce à des choix long terme intéressants et des objectifs particuliers. Enfin ses choix tactiques sont savoureux grâce à l’optimisation des bonus qui vous permettront quelques fois de faire des chainages dévastateurs.
PhilRey: 8,5/10
Et voilà un autre jeu dans ma liste Essen 2021 car Knizia rime chez moi avec curiosité. Maître Knizia reste une référence dans le monde du jeu de société moderne, même si ces dernières années il a été moins prolifique.
Et voici donc Witchstone, à la mécanique assez simple: placer une tuile sur son plateau (qui représente un chaudron) et exécuter les deux actions qui y sont représentées. Simple; n’est-ce pas?
Comme dans Génial où il fallait placer une tuile Domino composée de 2 hexagone collés l’un à l’autre, les tuile de Witchstone sont les mêmes (enfin, de même forme car la taille et la matière varient évidemment). Et comme dans Génial, vous avez intérêt à grouper les symboles identiques afin d’accroître la puissance de l’action. Mécanique simple donc mais qui fait bien chauffer les méninges.
Quant aux actions, elles permettent de placer/déplacer des Sorcières sur le plateau central, placer des cristaux sur le plateau central (pour créer des jonctions entre deux emplacements, qui rapportent des PVs), avancer sur l’échelle de magie (qui donne des bonus et favorise le premier qui y passe, ce qui donne une petite course pour rester en tête), avancer sur le Pentacle (quelques bonus mais surtout des PVs) ou encore déplacer des cristaux dans son chaudron (car ces cristaux bloquent des cases et qu’en plus, lorsqu’on les fait sortir, permettent d’obtenir encore ds bonus).
Vous l’aurez compris, il y a des bonus un peu partout et chaque joueur devra garder sa stratégie car il n’est pas possible d’être le premier partout. Maintenant, cette stratégie peut être orientée au début par les tuiles de votre main (prises au hasard) qui vous donnent un choix d’action. Les cartes peuvent elles aussi influencer vos choix et offrent aussi des bonus immédiats.
Dans notre dernière partie, jaune s’est lancé sur l’échelle de Magie (en bas sur la photo ci-dessous) afin de décupler les bonus, et sur les cartes. Rouge a donc vite laissé tomber cette échelle de Magie, nettement moins intéressante du coup, pour se concentrer le Pentacle et les cartes. Les deux se sont disputés les jonctions du plateau central. Et la victoire ne se joue qu’à quelques points.
Witchstone est donc un jeu facile à prendre en main mais qui offre assez de réflexion dans les choix que pour satisfaire un large public. Enfin, il faut quand même apprécier de se creuser les méninges.
Vin d’jeu d’vidéo
L’explication et la dégustation du jeu par SwatSh
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