Bloodborne
Auteur(s): Eric M. Lang, Michael Shinall
Illustrateur(s): Aragorn Marks, Arnaud Boudoiron, Edgar Ramos, Henning Ludvigsen, Mike McVey
Editeur(s): Funforge / CMON
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Claire et la famille Meeple : 8.5/10
Voici enfin la version française de Bloodborne. Ce célèbre jeu vidéo a été créé en 2015 par Hidetaka Miyazaki, l’auteur japonais connu pour être aussi à l’origine de la saga Dark Soul. Cette adaptation en jeu de plateau était attendue des fans du jeu vidéo mais aussi des amateurs de jeu avec des figurines. En tout cas l’Ado Meeple était aux anges !
Le contexte
Malgré les longues explications de l’ado Meeple, j’ai
vraiment eu du mal à comprendre toutes les imbrications de l’histoire. Que les
puristes me pardonnent, le résumé qui suit reprend les seules choses que j’ai
comprises.
Il y a fort longtemps, les habitants de Yharnam vénéraient les Grands Anciens,
des êtres cosmiques étranges habitant les souterrains de la ville. Ces êtres
avaient de grandes difficultés à engendrer des enfants. Ils distribuèrent donc
au sein de la population un « sang guérisseur » afin d’encourager la
croissance d’un nourrisson de Grand Ancien dans le corps d’une humaine. Au fil
des ans, la réputation du sang guérisseur a grandi et de nombreux voyageurs se
rendirent en pèlerinage dans la ville à la recherche d’un remède pour guérir
leurs maux. Mais les habitants de Yharnam se transformèrent peu à peu en
monstres, en mutants et en autres effroyables créatures. Le sang, convoité pour
ses pouvoirs, semblait être aussi la source de ces contaminations …
Nous incarnons des personnages enrôlés pour éradiquer un être cosmique. Pour
cela on nous a transfusé du sang, nous transformant en Chasseur. Nous ne
pouvons pas mourir puisque le sang nous soigne et nous allons devoir mettre fin
au fléau des bêtes qui se répandent dans la ville.
Âmes sensibles s’abstenir
À l’ouverture de la boîte, la première sensation est un
Whaou ! Les figurines sont juste superbes. Alors oui, c’est futile mais
j’adore les jeux avec des figurines. On s’aperçoit immédiatement que l’ambiance
est sombre et violente. On ne se contente pas d’attaquer des monstres, on les
taillade, découpe ou guillotine ! Les tuiles et les cartes fourmillent de
détails et nous plongent dans un univers de Dark fantasy.
La boîte est simple à installer et à ranger grâce à un thermoformage bien pensé
qui permet même la sauvegarde de la partie en cours. Nous avons beaucoup
apprécié le temps réduit de l’installation permettant de jouer rapidement.
Le jeu contient 4 missions à accomplir, entièrement coopératives, pouvant nécessiter
plusieurs parties pour y arriver. Quand on ne joue pas à 4, il n’y a pas besoin
d’ajouter de héros fictif et c’est très appréciable. Les mises en place sont
étudiées pour être différentes en fonction du nombre de participants et la
difficulté est très bien proportionnée. Que l’on joue à 1, 2, 3 ou 4 le plaisir
est le même.
Le tour de jeu est simple : chaque participant possède 3 cartes minimum
tirées au hasard de son paquet. Il doit en défausser une pour réaliser chaque
action : se déplacer, interagir, se battre, réinitialiser son plateau d’attaque
ou aller dans le rêve de chasseur pour reprendre des forces et acquérir des
améliorations.
Balade dans Yharnam
Au début de chaque mission, les joueurs choisissent un des
quatre personnages avec des caractéristiques d’attaques propres, qu’ils devront
garder jusqu’à son terme. Ils prennent aussi un deck de cartes, tous identiques au début mais qui va être amélioré
au fil de l’aventure. L’asymétrie se renforce au fur et à mesure, demandant aux
joueurs de se coordonner pour tirer le meilleur de leur personnage. L’ordre du
tour étant libre, il y a une véritable stratégie à définir qui joue en premier.
Chaque partie débute par la lecture d’un petit scénario qui nous présente la
mission ainsi que la mise en place spécifique. Pour chasser des monstres, il
faut explorer la ville grâce à des tuiles que l’on va révéler peu à peu en
fonction de notre avancée. Nous avons particulièrement apprécié le côté aléatoire
de ce placement. Si la présence de certaines tuiles est imposée par le
scénario, les autres sont insérées au hasard, générant des surprises à chaque
découverte de lieu. Toutes ces tuiles sont ensuite mélangées ce qui implique un
agencement unique à chaque exploration.
Dans Bloodborne, il n’y a pas de dés
pour résoudre les conflits, tout se fait avec des cartes, comme dans Gloomhaven. Les attaques se résolvent,
pour les héros comme pour les monstres, avec un deck de cartes. L’absence de
dés les rend plus maitrisables. En effet chaque monstre possède 2 attaques plus
ou moins rapides et une capacité spéciale. Les caractéristiques de chacune sont
connues de tous ainsi que leur nombre dans le deck. Il est donc plus facile d’anticiper la prochaine attaque et
de s’adapter en fonction des probabilités qu’elle apparaisse. Les assauts sont
tactiques car ils utilisent la notion de vitesse. Si votre coup est rapide,
vous toucherez l’ennemi en premier. Il est alors possible de le tuer avant
qu’il ne riposte et ne vous blesse. Les héros possèdent plusieurs attaques
différentes qu’il faut utiliser avec clairvoyance en fonction de l’ennemi. Il
ne faut surtout pas oublier qu’après votre tour de jeu, les monstres se
déplacent dans votre direction pour essayer de vous tuer.
Les aventuriers de l’horreur
L’Ado Meeple, grand fan du jeu vidéo, a trouvé que tout
était conforme, même la difficulté. Il n’est vraiment pas simple de réussir les
missions ! Comme dans le jeu vidéo, à chaque fois que vous atteignez une Lune
de sang sur la piste de chasse, tous les monstres reviennent !!! Toutes
ces horribles créatures que vous avez eu un mal fou à tuer renaissent. Désespoir !
Cet aspect introduit un sentiment de lutte contre le temps sympathique :
non seulement vous devez réussir votre mission mais en plus vous devez le faire
vite ! C’est à force de perdre contre les ennemis et les Boss que l’on
comprend les subtilités pour les vaincre, à chacun sa stratégie. À
d’autres moments, il y a des PNJ (personnages non joueurs) qui apparaissent. Ce
mélange des genres est très surprenant puisque l’on joue à un jeu de plateau
mais certaines mécaniques sont clairement importées des jeux vidéo.
L’aspect legacy de Bloodborne nous a
aussi plu. Au fil du jeu, il faut lire des cartes et parfois vous avez un choix
à faire qui conditionnera la suite de l’aventure.
L’ensemble du jeu est simple à prendre en main et il n’est pas truffé de
petites exceptions qui nécessitent un retour au livret de règles. Une fois
l’aventure lancée, on reste concentré sur la mission. En plus les règles sont
intuitives et même après un moment sans jouer, elles reviennent vite.
Amateur du jeu vidéo ou des jeux de quêtes coopératives et d’hémoglobine, Bloodborne devrait vous plaire.
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