Pour le Roi (et Moi)
Auteur(s): Steve Finn
Illustrateur(s): Anthony Weinstock
Editeur(s): Iello
Mécanisme(s): Bluff, Draft, Enchères
Contient du plastique
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Claire et la famille Meeple : 8.5/10
Dans une monarchie, la période de régence provoque forcément des remous, chacun essayant de s’attirer les faveurs et surtout d’influencer le jeune monarque. C’est exactement le thème du jeu Le roi et moi. Qui obtiendra le plus de responsabilités auprès de sa majesté ?
Ce qui attire tout de suite, ce sont les illustrations. Chapeau à Anthony Weinstock pour son travail car les dessins sont tous très humoristiques. Je me suis délectée à les observer : mon dessin préféré est le pigeon qui n’arrive pas à s’envoler tellement il a de missives accrochées à la patte !
Le matériel n’est pas en reste et le beau travail d’édition est à souligner : les portraits des personnages, les fanions à placer dessous ainsi que le thermoformage sont très bien pensés et participent à bonifier l’expérience du jeu.
Mais avec ses illustrations enfantines, je me suis fait piégée par le jeu. Je pensais avoir à faire à un titre léger pour enfants alors qu’il est beaucoup plus stratégique que ça. C’est un jeu de majorité classique : il faut avoir le plus de cartes de la même couleur pour emporter les titres décernés par le Roi. Mais avoir associé celui-ci à du draft de cartes puis à des enchères donne une version originale bien agréable.
Une partie est divisée en deux phases bien distinctes.
Le draft
On connaît presque tous le mécanisme de draft qui consiste à choisir une carte puis à passer le paquet à
son voisin. Et bien là, cela ne se déroule pas tout à fait comme ça.
Le premier joueur prend entre trois et six cartes en fonction du nombre de
participants. Il les prend une par une et à chaque fois il doit faire un choix sans
savoir quelle sera la prochaine carte. Il doit choisir s’il garde la carte pour
lui, s’il la met dans un marché pour les adversaires ou s’il la place dans le
paquet neutre qui sera mis aux enchères lors de la deuxième phase.
Une fois les trois à six cartes attribuées, les adversaires, dans l’ordre du tour,
choisissent une carte dans la rivière. Le premier joueur est décalé sur la
gauche et il va répéter ce même procédé. Cette phase de draft continue jusqu’à épuisement du paquet.
Rien qu’à cette étape, la famille Meeple et moi nous sommes regardés en nous
disant : « Whoua je garde quoi comme cartes ! » Eh bien oui
car il faut garder des cartes Gouvernement pour obtenir des majorités mais il
faut aussi avoir des cartes Trésor afin de participer aux enchères et pouvoir
acheter des cartes. Et aux adversaires vous leur laissez quoi ? Surtout
que nous ne connaissons pas les prochaines cartes alors une carte bleue de
valeur 2 c’est pas mal sauf si la valeur 4 vient juste après ! Et le
paquet neutre, avec quoi le constituer ? C’est lui qui va être mis aux
enchères alors on peut prendre le risque d’y laisser les cartes que l’on veut
pour après mais ce n’est pas si simple de remporter une enchère !
Ce n’est pas simple de retranscrire avec des mots les nœuds que l’on se fait au cerveau juste pour cette première étape. Mais visiblement, l’auteur, Steve Finn, devait trouver son jeu trop simple alors il a ajouté des cartes Roi. Ces dernières permettent de modifier la valeur des fanions de 1 à 6 : de cireur de parquet (niveau 2) vous pouvez finir architecte royal (niveau 6). Ce sont ces fanions qu’il faut remporter avec nos majorités car seuls leurs points vont compter pour déclarer le plus grand favori royal ! Alors quand vous piochez une carte Roi, vous en appliquez l’effet mais il va peut-être falloir bluffer un peu. Si vous augmentez le fanion rouge, vos adversaires risquent d’en déduire que vous avez une collection rouge entre les mains, ou pas … Soyez malin.
Les enchères
Une
fois toutes les cartes distribuées, place aux enchères et au bluff. Le premier
joueur révèle une carte du paquet neutre, elle est mise aux enchères. Si c’est
une carte Gouvernement, vous avez le choix entre miser avec vos cartes Trésor
ou passer. Le dernier à enchérir gagne la carte. Par contre si c’est une carte
Trésor, la mise se compte en nombre de cartes que vous allez défausser.
Toute la difficulté de cette phase est de savoir pour quelle carte il faut se
battre. Vous connaissez une partie du paquet neutre puisque vous y avez placé
une carte à chaque fois que vous avez été premier joueur lors de la phase de draft, mais qu’ont déposé vos
adversaires ? Quelles cartes ont-ils en main ? Encore des questions
qui n’ont que des réponses partielles, il va falloir doser correctement votre
prise de risques. Si personne n’enchérit, la carte est tout simplement défaussée.
Pour le Roi et Moi est un jeu léger, familial et très agréable. Je ne pensais vraiment pas être la cible pour ce type de jeu mais il a fait mouche. Nous l’avons préféré à 3 et 4 : à 2 joueurs le draft et les enchères sont moins tendues et à 5 les 2 phases sont un peu longues avec des temps morts pour les joueurs qui attendent. Nous aurions souhaité que l’interaction soit un peu plus directe. Sa facilité d’accès le rend accessible au plus grand nombre, idéal pour prendre du plaisir tout simplement.
Qui deviendra le chef éplucheur ou le maître du fumier ?
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