Reload
Auteur(s): François Rouzé, Jean-Marc Tribet
Illustrateur(s): Jacqui Davis
Editeur(s): Kolossal Games
Distributeur(s): Matagot
Mécanisme(s): Combat, Jets de dés
Contient du plastique
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SwatSh: 7,5/10
Nous avons eu la chance de pouvoir jouer à Reload avec un de ses deux auteurs, le très sympathique François Rouzé (il faut dire que quelqu’un ayant un prénom intégrant le son « swa » ne peut être que sympathique 🙂 ). François n’en est d’ailleurs pas à son premier jeu puisqu’il a réalisé le jeu à succès Room 25.
Battle Royal
Même si les deux jeux présentent quelques similitudes (les joueurs sont représentés par un personnage), Reload opère dans un tout autre registre: le « battle royal »! Il s’agit d’un jeu de combat dans une arène, proche de certains jeux vidéo, où chacun joue pour soi ou en 2 équipes de 2.
Equipements
Chaque joueuse se projette dans la peau d’un personnage représenté par une figurine. Chaque personnage a une capacité spécifique et va explorer la carte afin d’acquérir des équipements. Ces équipements vont lui donner des capacités supplémentaire en attaque, en défense, en déplacement ou pour d’autres actions.
Hunger Games
Les personnages sont parachutés sur une des tuiles de la ville en début de partie suivant un thème d’Hunger Games. Vous êtes suivis par un public et vos actions vont augmenter votre notoriété. Chaque personnage a une histoire et y’en a même un, Korat, qui est le chouchou du public 😉 Il aura droit toujours aux meilleurs équipements mais, en contrepartie, il attisera la jalousie de ses compagnons qui risquent de s’en prendre à lui plus souvent que nécessaire… 😉
Objectifs
Une fois bien équipé, vous allez pouvoir réaliser des objectifs. Sur le plateau, vous pourrez ramasser des balises et les déposer sur la tuile centrale. Chaque balise ramenée est placée sur une échelle de notoriété qui indiquera votre progression dans le jeu. J’ai vraiment bien aimé cette échelle car elle remplace ingénieusement une jauge de PVs. Chaque action qui vous fait gagner des PVs se symbolise par une tuile qu’on va placer sur votre jauge et qui la fera progresser. Chaque tuile vous fera ainsi progresser plus ou moins loin et vous veillerez à avoir la jauge la plus longue en fin de partie.
Vous la remplirez en ramenant des balises mais pas uniquement bien entendu. J’ai d’ailleurs particulièrement apprécié le système d’objectifs commun. Tout au long de la partie, vous aurez accès à 3 objectifs communs certains se récupérant en fin de partie mais d’autres dès qu’on le réalise (le premier à blesser quelqu’un, le premier à récupérer une balise,…). Il sera alors directement remplacé par un autre objectif ce qui rendra le jeu particulièrement dynamique dans sa course à l’objectif. Et oui, le public préfère certains événements et tout ça en fonction du moment, comme une mode en quelque sorte.
Blesser un adversaire vous fera également progresser. En tuer un encore plus… Le public aime le sang 😀
Reload
Un autre élément excellent dans Reload est le reload 🙂 Chaque personnage peut subir 3 blessures. A la quatrième, il meurt. Non seulement cela fait bien progresser ses adversaires sur la jauge de victoire mais le personnage va alors perdre tous ses équipements, balises et autres artéfacts.
Et c’est alors ce qu’on appelle un reload. Le personnage va guérir de toutes ses blessures, va recevoir un équipement et sera parachuté sur une tuile de l’île pour pouvoir repartir de plus belle. On peut reprocher au jeu ce gain d’équipement car le personnage revient bien souvent déjà suffisamment équipé pour aller directement au combat. Dans notre partie, plusieurs personnages, juste après un reload, ont réussi à directement tuer un personnage adverse. Ca en devenait un peu brouillon: on se fait tuer, on revient en jeu et on tue son adversaire qui fait un reload à son tour et revient nous tuer…
Ceci dit, comme François Rouzé nous l’a fait remarquer, nous n’avons pas été suffisamment sur nos gardes. Nous aurions dû mieux nous préparer à la défense pour éviter ce genre de déconvenue. De plus, si un personnage reloadé ne recevait pas d’équipement, le risque pourrait être inverse: une fois de retour, les autres le tuent tout de suite… A bien y réfléchir, je pense que les auteurs ont trouvé le juste équilibre, c’est aux joueuses à mieux anticiper en connaissance de cause.
Dés d’action combatifs
Le système de dés d’action de Reload est génial. Chaque joueur dispose de 5 dés et peut les utiliser à sa guise pour se déplacer, ramasser/déposer un objet, se soigner, construire un campement ou un piège,… Le truc génial c’est qu’on ne va pas jeter les dés pour réaliser ces actions. On va décider de leur valeur!!! Par exemple, se déplacer nécessite un dé de valeur 4, on va tourner un de ses dés sur 4 et l’utiliser pour se déplacer. Ramasser un objet nécessite un dé de valeur 3, on fait de même… Et on n’est pas obligé d’utiliser tous ses dés, et, donc, de réaliser 5 actions à son tour. On peut, par exemple, décider de ne réaliser que 3 actions et garder 2 dés en défense…
Car oui, ces mêmes dés vont servir aux combats. Et tous les dés ayant servis aux actions vont garder les valeurs des actions correspondantes (en général, entre 4 et 1 en fonction de l’action réalisée). Tandis que les dés jetés peuvent, bien entendu, avoir des valeurs supérieures… Voilà pourquoi il peut être intéressant de ne pas utiliser tous ses dés pour les actions mais bien pour les garder en défense et de pouvoir alors les jeter.
Evénements et fin du jeu
La fin du jeu peut survenir de différentes façons en fonction de la mort d’une équipe, des balises ramenées ou que toute la ville soit empoisonnée. A chaque tour, on va retourner un événement qui aura des effets divers. Ces effets peuvent privilégier un personnage mais, bien souvent, le contre coup de cet avantage est que ça va attirer la convoitise de ses adversaires… Ces événements vont également empoissonner les tuiles terrain du jeu blessant les personnages s’y trouvant et déclenchant la fin du jeu lorsque toute la ville est empoisonnée.
Ameritrash
Alors oui, Reload est un jeu améritrash. Les jets de dés sont nombreux durant les batailles et si la chance est avec vous, vous aurez plus de chance de l’emporter. Il faut accepter ce hasard pour pouvoir apprécier Reload. Inutile d’être frustré après quelques jets malheureux, c’est le jeu! Et dès que vous l’acceptez tel qu’il est, Reload est hyper amusant! Le hasard ne se limite d’ailleurs pas aux combats, les pièges posés par les joueurs se résolvent au chifoumi! Le piège représente une des 3 valeurs et le joueur s’y déplaçant doit en nommer une et vérifier s’il est blessé ou si le piège est déminé. Là aussi, c’est très amusant. Et le jeu est très énergique et frais. Les choix ne sont d’ailleurs pas très compliqués ce qui va rendre le jeu rapide et dynamique. On ne va pas tourner en rond pour s’équiper pendant 36 tours et se regarder en chiens de faillance dans Reload. Non, on va aller au combat très rapidement et le jeu va devenir très rythmé au son des attaques, des prises de balises et des réalisations d’objectifs. De plus, les capacités de vos personnages mêlés à leurs équipements, aux événements et aux objectifs changeant en cours de partie vont donner un jeu très varié. Une partie ne ressemblera jamais à une autre. On ne s’ennuie pas dans Reload et on s’amuse comme des petits fous.
Nouvelles parties
Après quelques nouvelles parties avec le jeu définitif, je descends légèrement ma note à 7,5/10 car la configuration du jeu pour 3 joueurs n’est pas du tout optimale. Je dirais même qu’il faut éviter d’y jouer à 3. C’est dommage car le jeu est très fun à 2 ou 4 joueurs mais devrait, selon moi, ne pas être jouable à 3. A 3, il est en effet très difficile de tuer un adversaire ce qui donne trop d’importance au ramassage des balises et qui peut déséquilibrer le jeu.
Point de vue matériel, j’ai été un peu déçu de la qualité des figurines en plastique « pliable ». De plus, le thermoformage (voir photo ci-contre) est vraiment n’importe quoi. Aucune tuile, ni les fameuses jauges de PVs ne savent y rentrer. Il faut tout simplement le jeter. Non seulement le thermoformage est en plastique, mais en plus il est à jeter. C’est pas un exemple pour la planète…
Pour le reste, le jeu est super, très ancré dans son thème de jeux vidéo avec sa jauge qui donne vraiment bien et évite le calcul inutile des points de victoire en le remplaçant par des jetons beaucoup plus thématiques. Le jeu en équipe donne vraiment bien et est très très fun.
Philrey: 8,5/10
Une partie de Reload sur Tabletopia, franchement, à éviter. Enfin, disons que c’est plus Tabletopia qui est en cause ici. Heureusement qu’on avait un « expert » pour gérer les composante du jeu carde mon côté, c’était super lent et énervant.
Bon, revenons au jeu lui-même! Reload se joue en équipes, équipe de 1 ou de 2 ;). Notre personnage est « parachuté » dans un jeu (façon Ready Player One ou autre jeux vidéo) avec ses propres capacités et un équipement de départ. Le but est d’accumuler plus de notoriété que l’équipe adverse. Pour ce faire, on va ramasser des balises qu’on doit livrer sur la tuile centrale, on va taper sur la gueule des autres en essayant de les éliminer (ce qui nous octroie encore plus de notoriété), on va remplir des objectifs, etc.
Bon, lorsque la résolution d’une action (combat dans ce cas-ci) se résout par un jet de dés, on peut être frustré lorsque ce n’est pas votre jour de chance. Néanmoins, et c’est pas mal trouvé, les dés de défense d’un joueur est basé sur les actions effectuées lors de son tour. En effet, chaque action nécessite un dés d’une valeur quelconque. Et pour réaliser l’action, pas de jet: le joueur décide de l’action et associe un dé qu’il place sur la bonne valeur. Pas de hasard ici. Par contre, les actions influencent du coup la valeur des dés et par conséquent son niveau de défense. Très ingénieux!
Malgré les déboires de Tabletopia, j’ai vraiment accroché à Reload. Et entre nous, je ne suis pas super fan des jeux Ameritrash! Ici, c’est différent. Les petites astuces à gauche et à droite, l’impact des actions que l’on prend, avec une certaine prise de risque, le « j’attends pour avoir plus » ou « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras », mais surtout l’ambiance créée par le jeu, donnent une fraicheur que je ne soupçonnais pas.