Pour la reine
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Claire et la famille Meeple : 6/10
Voici un jeu très atypique. Pour la reine est à la croisée des chemins, il n’entre vraiment dans aucune catégorie. Au début de la partie il faut choisir une reine parmi les 14 proposées. Elles sont toutes variées et permettent de créer des histoires très différentes. Ensuite, les participants piochent une carte à tour de rôle et répondent à la question posée. Au fur et à mesure de l’avancement du jeu, une histoire se développe.
Un jeu de société ?
Selon la définition de Wikipédia « un jeu de société est une activité de loisir soumise à des règles qui définissent les moyens, les contraintes et les objectifs à atteindre au cours de la partie. La finalité est le divertissement que les participants en retirent en essayant de remporter la partie. Il se caractérise par une règle du jeu, un nombre de participants variable et l’existence d’un ou de plusieurs supports matériels (plateau, cartes, dés, …) ».
Dans Pour la reine, nous avons bien le support avec les cartes, nous jouons à plusieurs mais il n’y a pas vraiment de règles du jeu définies. La partie s’organise autour de joueurs qui répondent aux questions des cartes en inventant une réponse. Ils créent une histoire dans le seul but de répondre à la question finale que nous connaissons dès le début puisqu’elle est inscrite sur la boite de jeu.
Un jeu de rôle sur table ?
Alors sommes-nous dans un jeu de rôle ? Les jeux de rôle ont habituellement deux dimensions importantes : les règles du jeu, et la description de l’univers imaginaire dans lequel se déroulent les parties. Un jeu de rôle est donc essentiellement un texte, le plus souvent accompagné d’illustrations. Les joueurs disposent en général de fiche de personnage, parfois de dés pour réaliser les actions, un exemplaire du livre de base. Un des joueurs endosse le rôle du meneur de jeu détenant l’autorité parmi les participants.
Dans Pour la Reine nous n’avons pas retrouvé l’intégralité des caractéristiques des jeux de rôle. Il n’y a pas de meneur, nous ne sommes pas obligés d’inventer un personnage, il n’y a pas de livre de base ni de règles. La description de l’univers est sommaire : nous sommes dans un carrosse avec la reine en route pour un pays lointain afin de négocier une alliance.
Un jeu narratif ?
Quand il n’y a pas de scénario ni de meneur de jeu, on parle plutôt de jeux narratifs. Ils permettent en général de jouer des sessions courtes, de l’ordre de deux heures, le but étant de créer une histoire à plusieurs voies. Ils empruntent souvent des mécanismes aux jeux de rôle sur table, la limite entre les deux est quelquefois mince. Un jeu de rôle est dit narratif s’il introduit des règles régissant le déroulement de l’histoire, et non plus seulement la simulation des actions proposées par les joueurs.
Là encore cette courte définition ne semble pas convenir à ce jeu. La session de jeu est effectivement courte (30mn à 1h), mais il n’y a aucune règle régissant le déroulement de l’histoire, ni aucune action à effectuer. La seule limite est l’imagination des joueurs. Petit à petit votre personnage naît de votre imagination mais aussi des récits des autres. L’histoire s’enrichit au fil des questions. Si à un moment l’un des participants se trouve bloqué avec une question, il peut utiliser la carte X qui s’utilise comme un joker. Soit vous éludez la question, soit vous donnez la carte à un autre joueur.
Ce qui a surpris la famille Meeple, c’est qu’il n’y a pas de fin. Que se passe-t-il quand les joueurs ont décidé de sauver ou non la reine ? S’ils ne sont pas d’accord que font-ils ? Inventer des histoires c’est vraiment fun, les nôtres étaient très surprenantes mais cette absence de fin nous a laissé sur notre faim. Nous n’avons pas réussi à entrer dans l’univers de ce jeu.
Ce jeu est préconisé à partir de 14 ans et même s’il peut sembler jouable avant, il n’en est rien. Les questions peuvent être difficiles pour des enfants plus jeunes. Cet opus fait travailler l’imagination et développe les capacités langagières. On invente des nouvelles histoires à chaque fois puisque la reine est différente entre les parties et que les questions sont tirées aléatoirement. Cependant les 46 questions reviennent assez fréquemment.
Ce titre fait parti de la gamme For the story dans laquelle devrait sortir en 2021 Donjon et Siphons ainsi que Rituel.
Dans Pour la reine, il n’y a ni gagnant, ni perdant, ni bonnes ni mauvaises réponses. On devient des orateurs, des troubadours qui narrent l’histoire de cette reine inconnue, comme une forme de littérature orale.
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Je ne suis pas du tout d'accord avec vos avis ! Pour la Reine est une sorte de "Fiasco" réduit à son plus simple appareil, une version épurée de cet excellent jeu de rôle : les questions suscitent l'imagination des joueurs pour leur permettre d'inventer la suite de l'histoire, ou du moins de développer les interactions entre les personnages. La fin du jeu est provoquée par la carte La Reine est attaquée, qui dévoile les opinions finales des protagonistes au sujet de la reine, dénoue les intrigues, met un point final à l'histoire. Pour la Reine inaugure une nouvelle façon de jouer. Je le recommande vivement !
Je serais plus sévère. Pour moi le jeu ne resortira pas de l armoire. Bien sûr l imagination de chacun est sollicitée mais sans enjeu, sans fin ça ne soulève pas les foules. Une fois la dernière carte prise et le verdict tombé la question ....et .... et ... ET reste sans réponse. Le jeu est fini. Pour nous La Reine restera définitivement au fond du placard !!!!