Expédition à Newdale
Auteur(s): Alexander Pfister
Illustrateur(s): Klemens Franz
Editeur(s): Funforge
Distributeur(s): Funforge
Mécanisme(s): Gestion de ressources, Jeu de cartes, Placement d'ouvriers
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SwatSh: 8,5/10
Après la nomination de Mombasa au Vin d’jeu d’l’année 2016, celle de Great Western Trail comme Vin d’jeu d’l’année 2017 catégorie Expert et celle de Blackout Hong Kong comme Vin d’jeu d’coup d’cœur de l’année passée, on peut facilement affirmer que nous adorons les jeux d’Alexander Pfister chez Vin d’jeu! On était donc impatient de pouvoir jouer à Expédition à Newdale, son dernier opus avec Maracaibo (Vin d’jeu d’l’année Expert 2020). Surtout qu’Expédition à Newdale vient d’être édité en Français par Funforge dont nous apprécions de plus en plus la ligne éditoriale (Nemesis, Monumental, Brass Birmingham).
Et on peut dire qu’Alexander a bien choisi ses éditeurs! C’est en effet son jeu le plus proche d’Agricola et de son système de gestion de ressources. Dans Expédition à Newdale, vous allez produire du charbon, du blé qui pourra être transformé en pain, élever des vaches qui pourront vous rapporter de la viande,…
Pou produire vous allez devoir construire des bâtiments. Ces bâtiments correspondent à des cartes que vous allez piocher en cours de jeu. La pioche se fait au hasard mais, un peu comme dans Terraforming Mars, vous allez piocher tellement de cartes que le hasard est limité (mais toujours présent bien entendu). Ces bâtiments seront également représentés par de petites maisons sur le plateau central où une lutte pour être le premier sur chaque ville va avoir lieu entre joueurs.
Le cœur du jeu est une mécanique de placement d’ouvriers très classique. Vous disposez de 2 ouvriers et pouvez les placer soit sur votre plateau personnel afin de faire produire vos bâtiments soit sur une des 5 cases action du plateau central. Ces cases action ne sont pas limitées et n’importe qui peut s’y mettre sans se gêner. Ca limite la tension et l’interaction du jeu mais ça en favorise sa maîtrise. Vous pourrez classiquement y acheter un ou deux ouvriers supplémentaires, gagner un peu d’argent en défaussant des cartes, échanger et piocher de nouvelles cartes, améliorer certaines habilités ou construire un bâtiment.
La production des bâtiments
La production de vos bâtiments est quant à elle assez particulière. Tout d’abord, ça ne se fait pas « tout seul ». Vous aurez besoin d’un ouvrier pour cela. Inutile donc de construire des bâtiments à tout va, encore vous faudra-t-il assez de main d’œuvre pour les faire fonctionner 🙂 Mais chaque bâtiment possède 3 cases où un ouvrier peut se placer pour le faire fonctionner! Chacune va le faire produire entre 1 et 4 fois en fonction des assistants présents. Au début de tour, on tire une carte événement qui va indiquer le nombre d’assistants de chacune des 4 couleurs présents ce tour-ci pour aider tous les joueurs (par exemple: 2 jaunes, 1 vert, 2 rouges et 0 bleu). Chaque carte bâtiment va indiquer le nombre d’assistants nécessaire pour fonctionner (par exemple 3 jaunes et 2 rouges). Les 3 cases action disponibles pour chaque bâtiment vont indiquer si vous devez avoir exactement le nombre et la couleur des assistants indiqués sur le bâtiment, si vous pouvez en avoir un de moins, ou si vous devez en avoir 1 ou 2 de plus! Dans notre exemple, vous allez placer votre ouvrier sur la case « -1″qui produit une fois car vous avez besoin de 3 jaunes alors qu’il n’y en a que 2 de disponibles.
Ce serait vrai s’il n’y avait une phase, juste après la phase de placement des ouvriers, où l’on pioche, au hasard, 4 assistants supplémentaires. Et grâce à cette pioche, avec un brin de chance, arrivera 1 voir même 2 assistants jaunes! Autant alors placer son ouvrier sur la case permettant de produire 2 fois à condition d’avoir exactement le nombre d’ouvriers exigé, ou, en prenant un peu plus de risques, espérer pouvoir produire 3 fois en espérant piocher un assistant de la bonne couleur de plus qu’exigé! Bien qu’apportant une mécanique de prise de risque, il y a un hasard un peu dérangeant dans ce système mais qui peut être compensé par la défausse de cartes. Si vous n’avez pas tous les assistants espérés, vous pouvez vous défausser de 3 cartes pour combler 1 assistant manquant. Plus tard dans la partie vous pourrez même améliorer cette faculté en ne devant défausser plus que 2 cartes par assistant manquant. Ca permet de mitiger le hasard sans l’annihiler pour autant. De plus, vous pourrez toujours augmenter votre production en défaussant certaines cartes ou en transformant des ressources spécifiques.
Money money money
Mais toutes les ressources d’Expédition à Newdale peuvent se résumer en une seule: l’argent! Car toutes les cartes bâtiments produisent différentes denrées qui ont, chacune, un taux de conversion avec l’argent allant de 1 pour 1 à 1 pour 5. Produire un pain valant 5 sous est donc 5 fois plus intéressant que de produire un charbon ne valant qu’1. Car tout se paye en argent. Si vous avez produit 2 pains et 6 charbons, vous disposez donc de 16 sous pour réaliser votre action comme acheter un nouvel ouvrier pour 7 sous ou construire un bâtiment pour 12. Cette mécanique est bien trouvée car elle simplifie bien le jeu et diminue la complexité des jeux de gestion de ressources.
8 en 1
Mais la magie d’Expédition à Newdale n’est pas là et se situe dans la nouvelle tendance lancée par Dicium et poursuivie par Sierra West: plusieurs jeux en 1! Et ici ce n’est pas 4 mais bien 8 jeux différents que propose Expédition à Newdale. Bon, soyons honnête, c’est une mécanique qu’on a déjà rencontrée autrement sous forme de mini extensions, variantes ou même full extension comme pour Viticulture Tuscany ou Scythe Le Réveil de Fenris. Mais quand même, on va pouvoir évoluer, de partie en partie en ajoutant de nouvelles mécaniques, de nouvelles cartes, de nouvelles cases action,… tout au long de 8 chapitres permettant d’assimiler les règles plus facilement et de découvrir le jeu progressivement. Attention cependant, ces différents chapitres proposent une montée en puissance du jeu mais chacun est indépendant des autres. Vous pourrez très bien ne jouer qu’à un seul des chapitres. C’est super tant ça varie bien vos parties toutes basées sur une même mécanique centrale.
Expédition à Newdale est un nouveau chapitre dans les créations d’Alexander Pfister 🙂 Avec un peu d’audace, on pourrait même affirmer qu’Expédition à Newdale est la revisite d’Agricola à la sauce Pfister 😉 Il est cohérent avec ses dernières créations tant il est profond, stratégique original et aux choix cornéliens. Le hasard de la pioche des cartes ou de l’apport des ressources peut en rebuter plus d’un mais si vous l’acceptez vous serez agréablement surpris par ce jeu indispensable pour tout amateur des jeux d’Alexander comme nous le sommes 🙂
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