Near and Far: Les Royaumes du Lointain
Auteur(s): Ryan Laukat
Illustrateur(s): Ryan Laukat
Editeur(s): Lucky Duck Games
Mécanisme(s): Asymétrie construite, Déplacement d'ouvriers, Narratif
Contient du plastique
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SwatSh: 9/10
Near and Far est un peu la suite de l’excellent Above and Below du même auteur & éditeur.
Inutile d’avoir joué à Above And Below pour pouvoir jouer et apprécier Near And Far. Si vous y avez joué, vous pourrez néanmoins apprécier d’autant plus Near And Far car vous vous retrouverez dans le même univers et le même style de jeu. Tous deux ont été réalisés par Ryan Laukat (Islebound, 8 minutes pour un empire, Reliques & co, Un Monde Oublié,…), un auteur qui s’affirme de plus en plus dans un style assez particulier.
Near And Far est un jeu de plateau, de déplacement d’ouvriers, de quêtes et d’aventures mêlés à du narratif. Le storytelling est un style particulier auquel nous avons rarement goûté chez Vin d’jeu: Tales of The Arabian Knights, Les Contrées de l’Horreur,… Il a néanmoins le vent en poupe et on peut remarquer que de plus en plus de jeux insèrent un côté storytelling. Même dans l’excellent scythe il y a des cartes qui racontent une histoire. Heureusement pour nous, tout comme pour Above and below, cette version de Near and Far Les Royaumes du Lointain a été entièrement traduite par Lucky Duck Games à qui ont doit une fière chandelle tant le bouquin de narration est épais 😉
Ici, chaque joueur va contrôler une bande de héros qui va voyager dans la campagne en rentrant de temps en temps au village pour faire le plein de ressources et d’équipements, et engager de nouveaux aventuriers afin d’aller encore plus loin dans l’aventure. Sur le parcours, vous allez construire des huttes, rencontrer des menaces et découvrir des trésors. Les combats se jouent avec un seul dé qui va pouvoir être amélioré avec vos capacités et vos ressources de telle sorte que vous ne pesterez jamais contre le hasard même si des jets malheureux vous feront rentrer au village plus rapidement.
Le long de votre chemin, à certains endroits, vous pourrez réaliser des quêtes. Chaque quête porte un numéro sur la carte qui réfère à un paragraphe dans le livre d’histoires. Un joueur lit ce qu’il se passe et les choix qui s’offrent à vous. En fonction de votre choix et de votre test d’aptitude (dé6 + modificateurs), vous pourrez éventuellement gagner quelque chose de votre quête.
Modes de jeu
Ce qui est excellent dans Near And Far, c’est qu’il peut être joué de 4 manières différentes :
- en mode initiation
- en mode campagne
C’est le mode à privilégier pour le jeu. Une partie se joue sur une carte qu’on peut également appeler « plateau ». Le jeu comporte 11 cartes. Une pour l’initiation et 10 pour le mode campagne. Pour réaliser le mode campagne, on va donc faire 10 parties sur 10 cartes différentes. A l’issue de chaque partie, un vainqueur sera déterminé grâce à des points de victoire qu’on peut gagner de diverses façons favorisant les stratégies différentes. Et entre chaque partie, comme dans toute campagne qui se respecte, vous allez pouvoir améliorer vos capacités.
Il permet de jouer une seule partie sur une des cartes au choix sans jouer avec le livre d’histoire. Inutile donc de bien connaître l’anglais pour ce mode.
- en mode personnage
Ce mode me fait un peu penser à l’excellent Arcadia Quest. Vous allez gérer un personnage qui aura ses propres spécificités et qui va évoluer au long de 3 parties sur 3 cartes différentes au choix mais dont la dernière doit être la carte n°11 qui correspond à la quête de l’ultime ruine qui est le grand but du jeu. Dans ce mode, on va lire des chapitres différents du livre d’histoires que dans le mode campagne.
Grâce à ces différents modes de jeu, on a bien différents jeux dans un même jeu et une durée de vie extrêmement longue pour ce type de jeu.
Conclusions
Tout comme Above and Below, Near and Far est une très bonne surprise. Sur les bases solides d’un jeu de placement d’ouvriers avec l’acquisition de cartes donnant des pouvoirs asymétriques en cours de partie, s’ajoute un jeu narratif des plus délicieux. Evidemment, il apporte un peu de hasard et d’incertitude mais cet hasard n’est absolument pas gênant et s’inscrit bien dans la philosophie du jeu. Que du contraire même grâce à cet apport narratif qui ouvre une dimension supplémentaire par rapport à Above & Below. Son mode campagne insère une trame passionnante à l’histoire. De plus, les modes de jeu et les nombreuses cartes vont vous transporter durant de nombreuses heures dans cet univers particulier. Et vous l’apprécierez principalement pour ça : ses histoires, ses aventures et sa longévité exceptionnelle. Après avoir été à la fois au-dessus et en-dessous, vous voici à la fois proche et loin!
PhilRey: 9/10
Quelle belle surprise que ce Near and Far! Je le trouve innovant, comme Above and Below, par la partie narration qu’il rajoute à des mécaniques connues.
Les mécanismes connus sont le placement/déplacement d’ouvriers, les amélioration sous forme de cartes (octroyant des bonus permanents), les ressources à acquérir et à dépenser, etc. Mais Near and Far ajoute les quête. Pour y parvenir, le jeu présente 2 plateaux. Le premier (celui du dessus sur la photo ci-bas) représente la ville avec ses divers bâtiments. Votre ouvrier se déplace de l’un à l’autre (sans pouvoir rester sur place) et effectue une action correspondante. Mais le joueur peut aussi choisir de sortir de la ville pour voyager dans les environs. Pour ce faire, il déplace son ouvrier sur le plateau du bas (toujours sur la même photo ci-bas) dans la ville de Thorne d’où débute son périple. Dans ce cas, le joueur dispose d’un nombre de points de déplacement et doit dépenser de l’énergie (de sa piste de « coeur ») pour chaque étape où il ne s’arrête pas. Lors de ses déplacements, le joueur peut croiser des « brigands » qu’il doit combattre, découvrir des trésor (pour gagner des cartes) et récolter des ressources. Il peut aussi accomplir des quêtes à certains endroits. Et là, on entre dans la partie narration avec toujours 2+ choix donnés joueur. Chaque choix donnant une récompense différente, dépendant du risque que le joueur est prêt à prendre!
Ces quêtes brisent ainsi la « monotonie » des actions et font que Near and Far sort des sentiers battus.
Un autre aspect intéressant est la composition de l’équipe. En ville, la Taverne permet de recruter des personnages pour composer son équipe. Chaque personnage aura bien entendu ses propres caractéristiques: de l’endurance, protection, combat, déplacement, agilité, etc. A tout moment, avant de quitter la ville, le joueur peut modifier les 4 membres de son équipe comme il le veut, avec les personnages engagés à la Taverne. Cet aspect a tout son sens: dépendant des intentions de voyage du joueur, ce dernier choisira son équipe en conséquence. Plus d' »épées » s’il compte emprunter un chemin mal fréquenté, plus d’agilité pour les quêtes, plus de « Vista » si le périple s’annonce un peu plus long.
Et le joueur passera ainsi de la ville aux alentours. La ville pour se refaire une petite santé afin de repartir.
Bon, c’est loin d’être parfait quand même. Les actions en début de partie sont évidentes: il faut s’équiper! Le hasard est présent: résolution des quêtes mais pas dérangeant du tout! La fin arrive soudainement. Enfin, pour ce dernier point, j’imagine qu’après une partie on ne se fait plus surprendre.
Le plaisir ludique est vraiment au rendez-vous avec Near and Far! J’avais juste envie de refaire une partie, de continuer la campagne.
Vin d’jeu d’vidéo
L’explication et la dégustation du jeu par SwatSh
Vin d’jeu d’music
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