Egizia: Shifting Sands
Auteur(s): Acchittocca, Antonio Tinto, Flaminia Brasini, Stefano Luperto, Virginio Gigli
Illustrateur(s): William Bricker
Editeur(s): Matagot
Mécanisme(s): Asymétrie construite, Course, Majorité, Objectif secret, Placement d'ouvriers
Age minimum: 14
Nombre de joueurs: de 2 à 4 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de 2, 3, 4 joueurs
Langue: Français
Récompense(s): Vin d'jeu d'l'année Réédition
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SwatSh: 9,5/10
Shitfting Sands est la seconde édition de ce jeu merveilleux qu’est Egizia. Elle vient d’être publiée en Français par Matagot et c’était l’occasion pour nous de se pencher dessus.
L’éditeur, en collaboration avec les auteurs j’imagine, a profité de cette nouvelle édition pour améliorer une série de petits éléments pour en faire un jeu plus équilibré.
Couleurs
La première modification qui saute aux yeux sont ses couleurs. Fini le maronnasse de ses illustrations originelles pour laisser place à des cartes et un plateau beaucoup plus colorés. Alors on aime ou on n’aime pas. Personnellement, je trouve que le maronnasse a du bon 😉
Equilibrages
La seconde amélioration est, par contre, essentielle. Ils ont décidé de mieux équilibrer le jeu. Alors certes, on s’était habitué aux petits déséquilibres de la version originale et on s’y était adapté.
A 2
Mais, il est vrai que, une partie à 2 joueuses apportait moins de tension qu’une partie à plus grâce à peu de contraintes au niveau du placement. Désormais, plus qu’une seule place sur les sites de construction ne sera disponible. De plus, le nombre de cartes à disposition a été réduit. A noter que les règles de mise en place pour la version 2 joueurs sont un peu brouillonnes et apportent un peu de confusion mais finalement on s’en sort 😉 Ces petites modifications changent néanmoins fondamentalement les parties à deux en les rendant beaucoup plus tendues et passionnantes.
Les tombeaux remplacés par les colonnes
Les tombeaux étaient peu prisés dans la version originale. Ici, ils ont été remplacés par des colonnes dont la troisième et la cinquième contiennent un bonus de capacité. Quand vous les atteignez, vous obtenez une capacité pour toute la partie (ou one shot pour la cinquième): produire plus, gagner plus de points par briques placées, gagner plus de points quand on atteint le niveau supérieur du marché du blé,… C’est pas mal vu car non seulement ça apporte des capacités inédites mais en plus, ça rend cette piste plus intéressante et donc, vos choix plus difficiles 🙂
Les cartes sphinx
Les cartes sphinx ont également été revues en profondeur. Elles sont moins intéressantes et moins déséquilibrées de telle sorte qu’elles ne sont plus un passage obligé pour la victoire mais un des passages possibles. Excellent!
Variété
Mais cette édition ne s’arrête pas là car elle introduit aussi des éléments nouveaux qui vont augmenter la variété de vos parties. Ainsi, des tuiles Nil vont faire leur apparition. Ce sont des tuiles qui vont être placées aléatoirement sur les cases action afin de changer leur ordre de résolution à chaque tour. Bien vu 🙂
Enfin, une nouvelle action de construction voit le jour: la construction de statues. En fonction du nombre de joueurs, on va placer entre 2 et 3 cartes statue sur le plateau de jeu pour toute la partie. Il y a 9 cartes statue dans le jeu, déjà de quoi assurer une certaine variabilité en soi. Chaque carte statue représente un objectif et va faire gagner des points aux joueurs en fonction de certains critères et du nombre de pierres qu’on y aura construites. Par exemple, vous allez gagner des points en fonction du nombre de cartes permanentes que vous possédez, en fonction de la force totale de votre équipe, en fonction de vos briques sur la pyramide,…
Egizia
Pour celles et ceux d’entre vous qui ne connaissent pas Egizia, voici un petit résumé qu’est cette perle ludique. Chacun à son tour place un de ses pions sur une case le long du Nil lui permettant de réaliser une action spécifique ou d’obtenir un bonus. La plupart des cases ne permet la pose que d’un seul pion.
Egizia se différencie des autres jeux de placement d’ouvriers en plusieurs points:
– On doit suivre le cours de l’eau: une fois un de ses pions posé le long du Nil, on ne peut plus en poser en amont et donc, si on veut absolument choisir une case/action, cela se fera au sacrifice des cases en amont.
– On ne construit qu’avec une seule matière première
– Le jeu est très simple dans ses règles tout en étant profond dans son déroulement
Le système d’ordre de tour, très bien fait, est fixé en fonction des points de victoire. Le joueur en tête jouant dernier, subit un handicap par rapport aux autres. Ce système est très judicieux car il permet à tous les joueurs de rester dans la partie sans devoir subir le jeu en regardant gagner celui qui est en tête.
Egizia est essentiellement tactique et consiste principalement à optimiser ses coups tout en réalisant des objectifs. Et même s’il n’y a pas vraiment de « stratégie » dans Egizia, la tension est palpable du début à la fin. Chaque coup doit être mesuré et soupesé pour s’assurer de choisir les meilleures actions et de s’assurer de se réserver celles que vous désirez en aval du Nil. De plus, grâce à l’introduction des cartes statues et de la multitude de façons de gagner des points, le jeu impose une certaine vue long terme apportant énormément de profondeur au jeu.
Non seulement la tension est élevée à tout moment mais une certaine prise de risque bien mesurée peut l’augmenter.
Enfin, la rejouabilité d’Egizia m’a impressionné. Avec presque rien, on a envie d’y rejouer en sachant que la simple disposition des cartes et, surtout, le jeu de ses adversaires ainsi que les cartes objectifs changeront radicalement chaque partie.
Ce n’est pas pour rien que ses auteurs, après avoir réalisé Egizia, ont réalisé d’autres pépites comme Lorenzo il Magnifico, Coimbra, Terramara ou le récent Alma Mater.
Sables mouvants
Shifting Sands, Sables Mouvants en Français 😉 , est une toute grande version de ce jeu exceptionnel. Si on fait abstraction de ses illustrations pour lesquelles je préfère la première version, le reste du jeu est une réussite totale. Non seulement l’essence même du jeu a été maintenue, mais cette version a tout amélioré dans le jeu, le rendant plus équilibré et augmentant encore sa variabilité. Si vous n’avez pas l’ancienne version, n’hésitez pas, si vous l’avez, n’hésitez pas non plus 🙂 Même si les collectionneurs comme moi voudront garder l’ancienne (elle est quand même jolie 😉 ), ils ne voudront, comme moi, plus jouer qu’à la nouvelle!
Ren: 9,5/10
Aux manettes: les autrices et auteurs (selon différentes configurations) de (dans le désordre): Coimbra, Terramara, Lorenzo il Magnifico, Grand Austria Hotel… on appelle ça des cadors. Et Egizia ne dépare absolument pas dans cette liste de bombes ludiques. Le jeu a 11 ans et il reste absolument et totalement génial. Ramené lors du pélerinage annuel à l’époque, j’y ai très peu joué dans l’absolu (et pas depuis des années), alors que j’ai toujours gardé en tête une espèce d’aura un peu magique. Il est ressorti de nulle part lors du Spiel un peu particulier de cette année. Et quelle claque ludique!
Pour rappel et en quelques mots nous allons descendre le Nil en bateau, en s’arrêtant tout au long du voyage pour construire des monuments (Pyramides, tombes…), augmenter la force de ses ouvriers, cultiver des champs pour pouvoir nourrir ses ouvriers à la fin de chaque tour (il y en a 5 en tout et pour tout), augmenter ses capacités de production de pierres (la seule ressource du jeu), piocher des cartes Sphinx qui rapporteront des points de victoire ou prendre des cartes qui donneront des avantages immédiats ou permanents. Avec l’astuce vue depuis dans pas mal de jeux mais qui était relativement nouvelle voire révolutionnaire à l’époque du choix d’actions vers l’aval (une fois que vous choisissez une action la suivante que vous pourrez choisir sera toujours en aval, pas en amont).
La pose aléatoire au début de chaque tour des cartes disponibles sur le Nil ainsi que la pioche des cartes Sphinx donnent une très grande rejouabilité. Si on ajoute à ça le mix savoureux entre tactique (clairement il faut optimiser chaque coup au cordeau) et stratégie (il faut quand même une vue à long terme pour avoir suffisamment de tout, et pour optimiser vos cartes Sphinx), l’interaction (majoritairement indirecte mais parfois directe avec la cruciale influence de la météo sur les récoltes) énorme entre joueuses, le fait que le jeu tourne bien dans toutes les configurations, le fait que le jeu offre une durée tout à fait raisonnable, et bien vous obtenez un grand jeu qui n’est pas le moins du monde démodé. C’est bien simple après le Spiel j’ai vu qu’il était disponible aussi sur une des plateformes en ligne et j’ai craqué en jouant quelques parties d’affilée, tellement ce jeu est bon!
Vin d’jeu d’vidéo
L’explication des règles dégustées par SwatSh
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