Musical Chairs
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PhilRey: 7,5/10
Musical Chairs est encore un jeu édité cette année (2020) par Rio Grande Games. Quand on voit la boîte, on pense à une jeu des années 90’ (enfin, c’est mon avis).
Les chaises musicales
Tous le monde connait ce jeu où les joueurs tournent autour de chaises (et il en manque une) au rythme de la musique. Et quand celle-ci s’arrête, il faut vite s’assoir. Celui qui fut trop lent et qui n’a pu trouver une chaise disponible est simplement éliminé du jeu.
Et bien, Musical Chairs essaie de simuler cette mécanique. Alors il est vrai que l’objectif n’est pas complètement atteint (il n’y a pas de chaise dans la boîte 😉 et ce n’est pas non plus un jeu de rapidité/dextérité mais l’auteur y arrive quand même d’une certaine manière.
Suite « à la UNO » mais pas plus
Musical Chairs est un jeu de cartes dans lequel on retrouve des cartes Chaise, les plus communes, des cartes Repos, en quantité nettement plus limitée, et des cartes Repeat qui ne sont pas des Jokers mais presque.
Un peu comme dans Uno, à son tour, le joueur doit jouer une carte de sa main, en respectant plusieurs règles évidemment, ou arrêter la musique. Dans le thème, tant que les joueurs jouent des cartes, la musique « tourne ». Mais dès qu’un joueur ne joue pas de carte, la musique s’arrête et on exécute la phase de fin de tour.
Après avoir joué une carte, le joueur doit déplacer son pion sur le plateau de 1 à 3 cases, au choix.
Le petit plateau central représente les chaises, chaque chaise a une couleur qui correspond aux suites (couleurs) des cartes. Chaque emplacement se voit attribuer en début de partie une tuile Coussin qui donne des points de victoires, un bonus pour le reste de la partie ou des mini objectifs pour glaner des PVs supplémentaires en fin de partie. Ces avantages s’activent lorsqu’un joueur acquiert un coussin.
Bon, je reviens sur les règles pour jouer une carte. Le premier joueur doit jouer sa carte la plus faible. Ensuite c’est le tour du joueur suivant, en sens horaire. Le joueur peut donc :
- Jouer une carte de même valeur que la dernière carte jouée.
- Jouer une carte Repos, il passe son tour et se place plus en attente avant de continuer à jouer.
- Jouer une carte Repeat, carte qui « clone » la carte précédente (reprend la couleur et la valeur)
- Par contre, dans le cas où le joueur n’a pas la carte nécessaire ou ne veut pas la jouer, il DOIT jouer la carte avec la valeur la plus faible de sa main mais supérieure à la dernière carte jouée.
La musique s’arrête si le joueur ne veut pas (ou ne sait pas) jouer une carte de même valeur (1), Repos (2) ou Repeat (3) et qu’il n’a pas de carte dans sa main supérieure à la dernière jouée (4). C’est donc la fin de la manche.
La musique s’arrête
A la fin de la manche, pas mal de choses se passent.
Tout d’abord, on retire la tuile Coussin de son emplacement. Et l’emplacement visé est celui de la couleur de la dernière carte jouée. Cette tuile est maintenant disponible à l’achat.
Si plusieurs pions de joueur sont sur le même emplacement du plateau central, il y a une bataille « de postérieurs » (butt battle dans les règles). C’est comme au jeu de bataille : les joueurs concernés jouent une carte et c’est celle de plus haute valeur qui l’emporte. C’est simple et aussi très « punitif » pour le perdant car il n’aura pas voie au chapitre dans la distribution des cartes. Mais comme on le sait à l’avance, à chacun donc d’éviter de se trouver dans cette situation, à moins d’avoir gardé une carte élevée dans sa main.
Les cartes jouées sont maintenant distribuées aux joueurs en fonction de leur position sur le plateau. Par exemple, si mon pion est sur l’emplacement bleu, je récupère toutes les cartes bleues parmi toutes celles jouées. Ces cartes sont ma récompense et me donnent donc des PVs. Les joueurs peuvent aussi retirer de leur main les cartes de valeur plus faible à la plus la plus forte récupérée et de même couleur et les placer dans leur pile de décompte (scoring). Ce n’est pas évident car il faut (1) avoir de bonnes cartes, (2) bien planifier l’ordre dans lequel on joue ses cartes ainsi que ses déplacements et (3) compter sur un brin de chance (les cartes joués par vos adversaires). Mais quand on y arrive, c’est quelques points en plus accumulés qui peuvent clairement faire la différence.
A noter enfin, que les joueurs qui ont leur pion sur un emplacement où la tuile Coussin a été retirée, peuvent acheter la tuile pour bénéficier de son bonus.
Avant de démarrer une nouvelle manche, chaque joueur peut décider de défausser sa main avant de constituer sa nouvelle main. Et c’est tout ou rien : pas question de n’en défausser qu’une partie !
La partie
Alors la victoire est sans bavure avec 14 points d’avance sur le deuxième et plus de 20 sur le dernier. Le vainqueur a réussi plusieurs fois à ajouter des cartes de sa main à sa pile de score.
Les retours autour de la table sont presque unanimes : difficile ! Les trois premières options du joueur sont optionnelles, sans obligation, mais s’il n’en choisit pas une, la quatrième est obligatoire. Ce mixe de « peut » et « doit » a pas mal perturbé les joueurs. Après plusieurs tours et plusieurs vérifications dans les règles, c’est devenu plus clair tout en restant perturbant pour la moitié d’entre nous.
Par contre, personnellement, une fois la mécanique bien comprise et maîtrisée, le plaisir est bien au rendez-vous: prise de risque, opportunisme, planification. Malgré un aspect chaotique/hasardeux certains, on y prend goût ! Je pense d’ailleurs que moins il y de joueurs, plus il y a de contrôle. En même temps, le jeu engendre des discussions entre les manches et ça, plus on est, mieux c’est !
Notez quand même que cette première partie fut bien trop longue pour ce type de jeu: trop de questionnement, incompréhension de la logique des règles, etc.
Les prochaines devraient respecter le temps annoncé.