Chronica Universalis

Note moyenne
8
(2 notes)
Mise en place: 2' - Règles: 10' - Partie: 20'
Année:
Auteur(s):
Illustrateur(s): ,
Editeur(s):
Mécanisme(s):
Catégorie: Famille
Age minimum: 8
Nombre de joueurs: de 2 à 4 joueurs
Nombre de joueurs conseillé: de joueurs
Langue: Français
Note moyenne des lecteurs (1 note)
9
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Ren: 8,5/10

Année 2010, début des plateformes de financement participatif: « ho tu as vu il y a moyen de financer de nouveaux jeux de créatrices et créateurs, en plus on peut interagir et suggérer des changements ou des améliorations, c’est cool et ça permet à de jeunes autrices et auteurs de se lancer! »

Année 2020, 3728ème campagne de l’année sur Kickuletop: « ho tu as vu Mamouth Games (j’espère que ça n’existe pas :-D) sort la 77ème extension de « What the F! », avec 20983098230983 figurines en peau de zébu, le all in est seulement à 295 euros, c’est une affaire! Et pour la campagne ils ont engagé 12 campaign managers, et ils ont créé une chaîne vidéo spéciale avec 49849849 vidéos par jour. C’est Barack qui anime la chaîne. Et le jeu sera livré en moins de 36 mois, c’est génial! »

C’était mieux avant… ?

Bref, comme nous le constatons tous, l’esprit a bien changé, de l’artisanat local des débuts nous sommes passés à l’ère industrielle post-moderne, avec pas mal de projets qui sont maintenant des pré-financements de projets « professionnels » qui ne seraient jamais passés par la case financement participatif il y a 10 ans.

Mais dans cette avalanche continue on peut encore trouver de vrais projets artisanaux, originaux, avec de l’âme et du coeur et qui ne vous vendent pas une tonne de plastique au prix du platine. Et c’est exactement ce que Chronica Universalis nous offre aujourd’hui. Il s’agit d’un « petit » projet, financé sur Ulule, créé par un auteur (à ma connaissance) inconnu au bataillon ludique, et qui s’est entouré de très belles compétences pour offrir une très chouette expérience aux financeurs de son projet. Soit exactement dans le « vrai » esprit des débuts sur les plateformes de financement participatif.

Montjoie Saint-Denis, tout ça…

Chronica Universalis et un JCC qui propose un affrontement entre 2 joueuses qui vont essayer de l’emporter sur l’autre soit en « occupant le terrain » (=marquer plus de points que l’adversaire dans sa province), soit en réduisant l’honneur (les « points de vie ») de l’adversaire à 0. Le tout dans un contexte historique rigoureux (d’où le titre) puisque l’auteur a pour objectif (outre je suppose de vendre son jeu 😀 ) de remettre à l’honneur l’histoire de France. Toutes les cartes ont donc un texte qui donne les informations historiques importantes sur le personnage ou le bâtiment illustré sur la carte. C’est un JCC puisque l’auteur a annoncé que des boosters et des extensions allaient sortir dans le futur (si le jeu est un succès évidemment). Et c’est une uchronie puisque si le premier deck est centré sur le Moyen-Âge, il est prévu que d’autres époques soient abordées dans le futur (et/ou des thématiques spécifiques), mais toutes les cartes resteront compatibles entre elles.

Le mécanisme principal du jeu est la pose de cartes sur sa province (composée de deux lignes, l’arrière-pays proche de soi, et la frontière proche de l’adversaire – 4 emplacement dans chaque). Accompagné de la possibilité d’envoyer des personnages dans la province adverse pour détruire des bâtiments ou personnages. Chaque carte a une catégorie (un roi sera dans la même catégorie qu’un château par exemple), et 3 caractéristiques: l’érudition, le prestige et la guerre. Un tour de jeu est très simple: je pose une carte, puis je pioche une carte pour remplir ma main. Et à la base l’affrontement est relativement basique si j’envoie un personnage chez l’adversaire: je compare une des caractéristiques avec la sienne. Par exemple si j’envoie un personnage avec une érudition de 7 contre un bâtiment avec une érudition de 4, je vais gagner des points d’honneur. Mais plusieurs mécanismes assez malins vont rendre la chose beaucoup plus intéressante.

Et en plus c’est un chouette jeu!

Tout d’abord on peut combiner un personnage avec un bâtiment. Ce qui va évidemment permettre des combinaisons plus puissantes, les forces respectives dans chaque caractéristique allant s’additionner. Ensuite le mécanisme des 2 lignes, celle de devant protégeant logiquement celle de derrière va entrouvrir la porte à un peu de stratégie. Chaque carte (il y en a 52 en tout) va également avoir un pouvoir particulier, qui va se déclencher soit quand vous la posez, soit quand vous l’utilisez pour attaquer, soit quand elle est attaquée… tous les pouvoirs sont différents (ce qui en soi est déjà pas mal!), et vont carrément ouvrir la porte aux possibilités multiples, aux combos variées et donc à une réflexion un peu plus poussée. Enfin il y a la possibilité de « retourner » des personnages adverses qui ne sont pas liés à un bâtiment (les personnages « errants ») en les attirant dans votre province (ha le prestige de la cathédrale de Reims!).

Si on ajoute à ça qu’on peut jouer chacune avec son deck (on se construit alors un deck de 30 cartes) ou bien avec un seul deck commun (ce sera moins stratégique mais du coup immédiatement abordable pour des joueuses « novices ». Si on ajoute à ça que les illustrations sont magnifiques (des aquarelles qui collent très bien au thème). Mais que la lisibilité du jeu est parfaite (les catégorie et caractéristiques de chaque carte sont visibles immédiatement). Si on ajoute à ça qu’on débute à 10 points d’honneur, qu’on peut en gagner et en perdre tout au long de la partie mais qu’on ne peut jamais aller au delà de 10 donc on est toujours « proche de la défaite ». Si on ajoute à ça qu’il est régulièrement intéressant de « sacrifier » un personnage en attaquant une position adverse imprenable, attaque pour laquelle on va donc perdre des points d’honneur, mais pour pouvoir affaiblir l’adversaire et augmenter ses chances dans le futur. Si on ajoute à ça qu’une partie se plie dans une durée parfaite pour un jeu de ce calibre. Et si on ajoute enfin à ça que le jeu a une ambition didactico-éducative affirmée (ils souhaitent le promouvoir dans les écoles, les châteaux, les musées), qu’on peut apprécier ou pas, mais qui a certainement le mérite d’exister et de varier un peu du sempiternel « prends-toi ces 23984894 figurines irrésistibles et aboule le fric, pledgeur compulsif faible que tu es », et bien on obtient un jeu sympa, joli, transportable partout, avec une ambition éditoriale un peu différente du tout venant, qui a une vraie âme, une vraie « histoire » à raconter, et qui est ludiquement parlant un jeu tout à fait décent.

C’était mieux avant? Ben non c’est bien aussi maintenant!

Bon ok j’enjolive sûrement un petit chouïa le tableau du projet romantique de l’auteur inconnu à qui des milliers de fans séduits permettent de réaliser son rêve mûri depuis 12 ans dans son grenier (faut bien un peu d’emphase de temps en temps). Mais quand ils sont bien faits et qu’ils délivrent un jeu qui est vraiment un chouette jeu (indépendamment de toute l’histoire autour), j’ai toujours un petit coup de coeur pour ce genre de projets vraiment artisanaux (dans le sens noble du terme, pour qu’il n’y ait pas d’équivoque la qualité des cartes est top) qui renouent avec l’esprit des sites de financement participatif des débuts! J’espère pour eux qu’il aura le succès escompté, et j’espère pour moi qu’ils réussiront à éditer des decks futurs, je serais le cas échéant au rendez-vous! (et pourtant je déteste le principe des JCC 😉 ).


SwatSh: 7,5/10

La première chose qui frappe dans Chronica Universalis est la beauté de ses illustrations. Il faut dire que Sylvain Aubin, un des deux illustrateurs, n’en est pas à son premier essai (voir ici).

Le jeu est une sorte de bataille améliorée puisqu’on va voir s’affronter des cartes sur différentes caractéristiques. Jusque là rien de vraiment passionnant si ce n’est que le tout est baigné dans un jeu de placement où on va être amené à placer nos cartes sur le front de bataille ou en arrière garde, dans un château ou en campagne et tout ça va donner des prises de risque et des choix intéressants. De plus, Chronica Universalis est une course car le but est de remplir sa ligne de front et sa ligne de soutien par 4 cartes chacune (même si on peut gagner avec moins de cartes déposées). Et ce n’est pas tout car chaque carte a un pouvoir qu’il faudra optimiser et combiner au mieux avec les autres cartes piochées.

Chronica Universalis est un tout petit jeu de cartes qui s’avère très bien foutu et pour lequel je ne refuserai jamais une partie.


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Vindjeu
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 by SebO
Et fait en France

Ma note tient surtout au fait que j'ai commandé après coup ce jeu directement sur leur site https://www.chronica-universalis.com/ . Je n'avais pas vu la campagne Ulule (moins visible que KS). En tout cas outre tout ce qui a été dit dessus, je rajoute comme dans le titre de mon avis que c'est du fait 100% en France, notamment par le biais de l'entreprise Cartamundi France. Et l'auteur a été très réactif et répondu avec détails à mes questions par mail avant mon achat avec une petite dédicace sur une carte à la réception du jeu. J'espère qu'ils auront l'occasion de développer leur idée avec les extensions futures...

Vindjeu
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 by SebO
Et fait en France

Ma note tient surtout au fait que j'ai commandé après coup ce jeu directement sur leur site https://www.chronica-universalis.com/ . Je n'avais pas vu la campagne Ulule (moins visible que KS). En tout cas outre tout ce qui a été dit dessus, je rajoute comme dans le titre de mon avis que c'est du fait 100% en France, notamment par le biais de l'entreprise Cartamundi France. Et l'auteur a été très réactif et répondu avec détails à mes questions par mail avant mon achat avec une petite dédicace sur une carte à la réception du jeu. J'espère qu'ils auront l'occasion de développer leur idée avec les extensions futures...

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