Darkest Dungeon: The Board Game
Darkest Dungeon vient d’être lancé sur KS (lien vers la page KS de la campagne) et nous avons eu la chance de jouer au jeu avec les deux auteurs du jeu, en voici donc mon compte rendu.
Darkest Dungeon c’est d’abord et avant tout la dernière production de Mythic Games, l’éditeur Luxembourgeois qui a déjà réalisé des best sellers du financement participatif tels que Mythic Battles, Time of Legends Joan of Arc ou Solomon Kane.
USA
Avec Darkest Dungeon, on reste dans le style de Mythic Games, très Américain (bien que les 2 auteurs soient Grecs 😉 ). En effet, le jeu est fortement inspiré du jeu vidéo du même nom. Quand je dis fortement, c’est fortement 😉 puisque les 2 auteurs se sont rencontrés en jouant au jeu vidéo. Ils ont acheté la licence et ont implémenté de nombreux mécanismes afin de coller au mieux au jeu vidéo tout en y ajoutant des mécaniques plus en adéquation avec les jeux de plateau afin de former un tout cohérent et très ludique.
Donjon
Darkest Dungeon est un « Dungeon Crawler game ». Les joueurs vont jouer le rôle d’un ou plusieurs héros (on doit jouer avec les 4 héros, si on joue à 2, chacun joue 2 héros) et vont jouer ensemble (le jeu est coopératif). Le jeu se joue en campagne et les héros vont explorer différents donjons, réussir des quêtes, découvrir des trésors, acheter des équipements, combattre des monstres et plusieurs boss lors de chaque campagne.
Mise-en-place
Il n’est pas dans mes habitudes de vous parler de la mise en place mais celle de Darkest Dungeon est suffisamment particulière pour s’y attarder un peu. En effet, une des grandes forces du jeu est sa rejouabilité. Et celle-ci commence dès la mise en place du jeu.
Une campagne est subdivisée en différentes quêtes. Chaque quête correspond à une partie durant entre 1h00 et 2h00. Lors d’une partie, on va tirer une carte quête qui va indiquer les objectifs de quête ainsi que les pièces du donjon à utiliser. On va alors tirer un plan de donjon au hasard (parmi 10 différents) et y placer les différentes pièces aléatoirement face cachée. Chaque donjon sera donc différent par son plan et le type de pièces qu’il contient.
Et il existe plus d’une dizaine de plans de donjon différents. Vous imaginez déjà là la variabilité des parties. Ce jeu est énorme 🙂
Mais la variabilité ne s’arrête pas là. Après avoir mis en place le donjon, les joueuses vont pouvoir sélectionner les compétences de leurs héros. Chaque héros possède 7 compétences différentes et ne pourra bénéficier que de 3 pour chaque quête. Vous allez donc devoir sélectionner les meilleures compétences qui vont non seulement bien correspondre à la quête en cours mais qui vont également devoir bien se combiner avec celles des autres héros… La mise-en-place est déjà un jeu en soi 😀
Une quête
Comme déjà dit, une quête correspond à une partie. Durant une quête, les héros vont explorer un donjon, y découvrir des trésors et y combattre des monstres. Une quête commence par un jet de dés qui va indiquer les ressources que le lord veut bien leur donner et dont vont disposer les héros avant d’entrer dans le donjon. Ensuite, les héros vont entrer dans le donjon et explorer les premières pièces…
La lumière et la peur
Outre les ressources, leur équipement et leur vie, comme dans le jeu vidéo, les joueurs vont devoir gérer la lumière et la peur. Plus ils s’enfonceront dans le donjon, plus la gestion sera difficile. En effet, chaque déplacement va augmenter la peur et si, en plus, leur torche n’éclaire plus très bien voir plus du tout, cette peur va augmenter d’autant plus, logique 😉 Et lorsque la peur d’un héros dépasse un certain seuil, on va tirer un dé pour, dans 80% des cas, être atteint d’un mal handicapant, et 20% des cas retrouver une vigueur décuplée qui nous fait nous surpasser pour en finir au plus vite avec ces bébêtes embêtantes 😀 Mais attention, on risque plus la crise cardiaque quand on est stressé 😉
Les bébêtes
Quand on entre dans une pièce infectée de monstres, on va tirer une grande tuile de pièce, parmi une quinzaine de disponibles, au hasard qui va indiquer le plan de la pièce et ses particularités (endroits éclairés, protection, surélévation,…). Là aussi une belle rejouabilité a été trouvée puisque les pièces, les monstres, trésors et leurs disposition sont générés au hasard. Comme dans le jeu vidéo, vous allez alors devoir placer vos héros sur une des 4 positions possibles: au attaque, en support, en défense et à distance. L’endroit où vous placerez chaque héros aura un impact non négligeable sur les combats et se combinera plus ou moins bien avec vos compétences. En effet, certaines compétences fonctionnent mieux dans certaines positions. A vous à bien les optimiser. De plus, les monstres vont toujours se diriger vers le héros le plus agressif. Autant vous dire que celui placé en attaque risque de s’en prendre plein la figure 🙂
Mais vous ne serez pas les seuls à prendre ces positions de combat. Les monstres que vous combattrez prendront également des positions qui optimiseront ou non leurs capacités. Leurs attaques pourront être tellement dévastatrices qu’elles vous feront changer vos positions. Vous devrez alors dépenser des actions pour vous repositionner. Mais l’heure ne sera pas qu’à la défense et vous aurez l’occasion, lors de vos attaques, de vous aussi chambouler l’organisation et le positionnement de vos ennemis…
Les combats
Comme dans tout bon jeu Améritrash qui se respecte, les combats se déroulent aux dés. Selon les capacités des monstres ou des héros activés, le résultat du dé va indiquer combien de blessures on réussira à infliger à son ennemi. Chaque héro ou monstre aura aussi une certaine défense atténuant le nombre de blessures à encaisser et mourra si son seuil de points de vie sera atteint. Grâce aux plateaux combat, les combats seront très tactiques. Vous allez alterner attaques, déplacements et repositionnements afin de faire mal où il faut 😉
Durant ces tours de combat, les héros et monstres vont jouer à tour de rôle en tirant leur carte au hasard un peu comme dans Aeon’s End. Chaque héros activé pourra réaliser 2 actions comme utiliser une compétence (généralement pour attaquer), se déplacer, interagir avec l’environnement ou changer de position.
De plus, les combats sont limités dans le temps. Généralement, vous n’avez que 4 tours pour venir à bout des monstres présents, ce qui n’est pas facile et relève à chaque fois du défis. Si vous n’y arrivez pas, la pièce reste infectée et vous aurez à les combattre à chaque fois que vous y passerez sans réussir à prendre le ou les trésors présents…
Et pour y arriver, vous allez devoir bien gérer vos actions. Vais-je perdre du temps à utiliser une de mes actions pour prendre un objet, me déplacer ou changer ma position ou j’utilise simplement toutes mes actions pour frapper, frapper et encore frapper même si ces frappes pourraient être plus efficaces…
Fin d’une quête
Une des mécaniques les plus intéressantes de Darkest Dungeon et sa mécanique de fin de quête. Une quête ne se termine pas quand on la réussit mais quand on décide de l’arrêter!!! Et ça c’est vraiment génial! Une quête comprend des objectifs qui feront gagner des points d’expérience aux héroïnes si elles les accomplissent mais cela reste un choix. Les héroïnes sont libres ou pas d’atteindre ces objectifs. Les joueuses sont des héroïnes qui vont explorer un donjon, y combattre des monstres et y chercher des trésors. Et elles décideront quand il sera temps d’en sortir. Il faudra en sortir au bon moment, quand on aura pu y prendre assez de trésors et y réussir suffisamment d’objectifs de quête mais aussi pas trop tard pour éviter de passer son temps au village que pour se reposer et reprendre de la vigueur. Il y a bien d’autres choses intéressantes à faire en ville…
Niveaux & Campagne
Darkest Dungeon se joue donc en campagne. Une campagne consiste en 3 missions de 3 quêtes chacune. Une quête correspondant à 1 partie, on réalisera donc 9 parties pour réaliser une campagne. Chaque quête peut se résumer à l’exploration d’un donjon à chaque fois différent. Une mission dure donc 3 quêtes dont la dernière consistera à trouver le boss et le combattre.
Mais ces différentes missions vont avoir un côté crescendo très intéressant. La première mission sera du niveau 1 avec un boss de niveau 1, la seconde du niveau 2 et la troisième … du troisième niveau 😉 Chaque niveau voit sa difficulté augmentée par les types de monstres rencontrés, les effets des salles, les difficultés des quêtes, le niveau du boss,… Et pour faire face à cette difficulté augmentée, vous allez, vous aussi pouvoir vous améliorer.
Entre chaque quête, vous allez pouvoir vous ressourcer au village pour, contre de l’or ou de l’expérience, acquérir de nouveaux équipements, ressources et compétences et pour vous soigner. Vous allez également pouvoir faire évoluer le niveau des compétences de votre héro. Vos héros pourront également évoluer d’un niveau à l’autre et même le village lui-même pour que les actions qu’il propose soient encore plus efficaces. Génial!
Enfin à l’issue des 3 missions et de leurs 9 quêtes en tout, une campagne propose deux dernières quêtes. L’avant dernière est nommée la Darkest Dungeon mission… Cette mission va alors proposer tout en plus grand: plus grand donjon, plus grand nombre de monstres, plus grand boss… la toute dernière consistera simplement à l’affrontement final… Hmmmm
Encore!
Darkest Dungeon est donc un dungeon crawler dans ce qu’il y a de plus classique. Nous sommes des héros qui allons, ensemble, explorer des donjons pour y affronter des monstres à grands lancers de dés et y découvrir des trésors. Mais ce classicisme est également agrémenté de particularités qui en font tout son charme. Son thème, d’abord, issu du jeu vidéo, est bien ancré dans les mécanismes. Les férus du jeu vidéo pourront même retrouver des combos du jeu vidéo en combos de cartes! Les salles de combats apportent un côté très tactique aux combats. Cet aspect super original que les quêtes ne doivent pas nécessairement être accomplies pour en sortir victorieux. Le choix du meilleur moment pour sortir du donjon revient aux joueurs et c’est un choix vraiment difficile qui va susciter pas mal de discussions. Surtout qu’il ne suffit pas de dire « on sort », encore faut-il emprunter le meilleur chemin pour en sortir et traverser certaines salles peut être très dangereux… A ce propos, Darkest Dungeon est un jeu difficile. Chaque pièce et chaque avancée dans le donjon vont vous faire perdre quelque chose ou être un prétexte à vous amener le malheur: perte de ressources, gain de stress, diminution de la lumière et j’en passe… Attendez-vous à échouer et à voir mourir vos héros (un héros mort peut être remplacé par un nouveau). Il va falloir être persévérant si vous voulez relever les défis du donjon le plus noir 😉 Enfin et surtout sa rejouabilité est bluffante. Un peu comme dans Aeon’s End, tout est modulable dans Darkest Dungeon: les héros et leurs capacités, les campagnes et les différentes quêtes qui vont les composer, les monstres, les boss (3 boss de 3 niveaux donnent 9 boss différents), les donjons, les lieux et même le village qui pourra voir ses fonctions améliorées. De plus, chaque quête ne dure pas trop longtemps, entre une et deux heures. Tout ça fait qu’après une quête, mission ou campagne, on n’a qu’une envie: en vivre une autre et dire … « encore » 🙂