Atlantes
Auteur(s): Ivan Tuzovsky
Editeur(s): Cosmodrome Games, Gigamic
Mécanisme(s): Deckbuilding, Objectifs communs
Contient du plastique
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SwatSh: 8,5/10
Atlantes est une des très bonnes surprises du dernier salon d’Essen. On ne s’attendait vraiment à rien avec ce jeu et, par hasard, au détour d’une allée, on s’est retrouvé à une table pour y jouer. C’est donc une très bonne surprise que de voir Gigamic nous en proposer une version Française.
Et bien leur en a pris car le jeu en vaut la chandelle 😉 Atlantes est un jeu assez simple de deckbuilding, mais deckbuilding plutôt à la Concordia qu’à la Dominion 😉 En effet, en début de partie, les joueurs reçoivent une même main de cartes action plus une carte d’action spéciale spécifique à chaque joueur. Chacun à son tour va jouer une carte action, la placer dans sa défausse et réaliser l’action associée. Et comme dans tout bon Lacerda, il pourra également y associer des actions gratuites. Et comme dans Concordia, une de ses cartes lui permettra de récupérer toutes ses cartes en main.
Les cartes vont apporter des sous pour pouvoir acquérir des cartes actions plus puissantes et des cartes locations apportant différents bonus one shot. Ils pourront également acquérir ces dernières avec des points de force générés par leurs cartes également.
Actions gratuites
Comme actions gratuites, les joueuses pourront retourner les magnifiques raies pour obtenir leur bonus: des sous, des points de force,… ou faire progresser leurs cartes location d’un cran vers le haut pour obtenir leur bonus également. Et c’est là où Atlantes devient jubilatoire. Les cartes locations se glissent dans votre plateau personnel et montrent différents icônes de haut en bas. Comme action gratuite, on peut utiliser l’icône le plus haut disponible et glisser la carte d’un cran vers le haut pour ne plus voir que les icônes suivants, le précédent ayant été utilisé. Vous voyez tout de suite les belles synchronisations qu’on va pouvoir réaliser en combinant les différents bonus entre eux. Lorsqu’on aura utilisé tous les bonus, la carte deviendra inutilisable et une action permettra de la placer dans sa défausse personnelle afin de gagner ses PVs. De plus, cette action peut générer différents autres bonus comme de gagner une nouvelle raie. Evidemment, il vous arrivera d’être bloqué et de ne pas pouvoir réaliser l’action bonus d’une carte location. Heureusement, une carte action ainsi que des actions bonus vous permettront de faire progresser vos cartes même sans obtenir leur bonus.
Objectifs communs
Le tout est agrémenté d’objectifs communs qui vont rapporter plus de points à ceux qui les réaliseront avant les autres. Le truc ici c’est que réaliser un objectif impose de sacrifier une de ses raies et du bonus associé. Plus tôt on réalisera un objectif, plus de PVs on recevra mais moins longtemps on pourra bénéficier des avantages de la raie. Cette mécanique ne va cependant pas vous faire hésiter à réaliser l’objectif (ils rapportent trop de points pour ça) mais va permettre aux retardataires de vous rattraper plus facilement. Dès qu’une joueuse réalise son quatrième objectif, la partie prend fin. Il n’est donc pas question ici de prendre son temps et de réaliser les objectifs à son aise. Non, on est clairement dans une course aux objectifs et, en fonction des objectifs de la partie (oui, c’est variable 😉 ) la partie peut être relativement courte. Dans ces cas, le jeu peut engendrer une certaine frustration car il laissera peu de place à l’optimisation, aux combinaisons et à la construction d’une stratégie.
Malgré cet aspect « rush sur les objectifs » laissant peu de place à la construction d’un moteur, Atlantes plait grâce à la variété de ses cartes, aux multiples combinaisons possibles et à la tension qu’il génère. Les choix sont peu nombreux mais cruciaux. Il est assez rare de jouer à un jeu de catégorie intermédiaire si profond dans ses mécanismes et stratégies qu’il serait dommage de passer à côté, comme à un détour de hall d’Essen 😉
Il est à noter que cette édition Française correspond à la seconde édition d’Aquatica. La première, celle publiée lors du salon d’Essen, comprenait plus d’éléments (cartes, jetons, tuiles objectif,…). L’objectif de cette seconde version est de raccourcir un peu la durée du jeu original et de diminuer son prix.
Nouvelles parties
Après quelques nouvelles parties pour faire découvrir cette petite perle à Philrey, je baisse légèrement ma note à 8/10 car je trouve le jeu beaucoup plus tactique que stratégique. On a clairement intérêt à acquérir un maximum de cartes océans dès le début de la partie pour optimiser leurs bénéfices. Les choix de ces cartes se feront sur base de choix tactiques: lesquelles puis-je acquérir et lesquelles sont les plus intéressantes pour moi à ce moment de la partie. Ensuite, ce sera de la pure optimisation de bonus.
Puis on va rapidement se concentrer sur les objectifs pour être dans les premiers à les atteindre. Pour cela, le jeu est très chouette car très tendu, nerveux et énergique. On ne s’y ennuie pas et une partie passe à toute vitesse.
Nouvelles parties (2)
C’est toujours un grand plaisir de jouer à Atlantes. J’aime particulièrement la modularité de ses objectifs (bien que j’aurais aimé encore plus d’objectifs différents 😉 ) et l’aspect très nerveux du jeu où, dès le début, on doit se focaliser sur ces objectifs pour espérer pouvoir l’emporter. Aller, je réaugmente ma note d’un demi-point 😀
Ren: 9/10
« Vite les gars, envoyez les chars et les divisions à l’est, les russes débarquent »
« Qu’est-ce que tu racontes? »
« Ben oui les russes débarquent en force, ils sont arrivés jusque Essen, si ça continue comme ça d’ici quelques semaines ils seront à Paris! »
« Tes c** ou quoi? On est dans le monde du jeu de société là, Peace man, les russes veulent juste jouer! »
Et oui, mondialisation oblige, il n’y avait aucune raison que nos amis russes ne se mettent pas à jouer, et du coup à produire des jeux. Et vu qu’ils sont un bon 140 millions, il n’y avait pas de raison qu’il n’y ait pas un bon jeu qui finisse par sortir. C’est peut-être / sûrement déjà le cas (je prends mes précautions, le KGB me lit certainement), mais en tout cas nous avons aujourd’hui un exemple concret avec ce Atlantes de toute bonne facture!
Dans Atlantes chaque joueuse va incarner un Roi de l’océan, qui veut montrer qu’il est plus malabar que les autres en achetant/conquérant des endroits marins, en recrutant des personnages et en réalisant des objectifs. Concrètement le jeu est un mélange de deckbuilding, de combo, de planification et de course aux objectifs. Le but va être d’avoir le maximum de points de victoire à la fin de la partie, qui peut se déclencher de différentes manières.
A son tour une joueuse doit faire 2 choses: jouer son action principale (obligatoire), et joueur autant d’actions optionnelles qu’elle le souhaite. L’action principale est très simple: vous avez votre deck de départ avec des cartes personnages qui vont vous aider dans votre quête de malabarisme. Chacun d’entre eux a un pouvoir spécifique. L’action consiste simplement à jouer une de ces cartes, et exercer son effet. Les actions optionnelles sont: utiliser une manta, et exploiter les fonds marins. Il faut détailler un peu tout ça.
Actions principales
Les personnages vont vous permettre de faire différentes choses: acheter une nouvelle carte personnage (ce qui vous permettra d’avoir plus d’options dans votre deck, d’avoir des effets plus puissants… tout en devant moins souvent jouer la carte « récupérer toutes mes cartes défaussées », acheter un endroit marin, conquérir un endroit marin, explorer les fonds marins, scorer les points d’un endroit marin, scouter de nouveaux endroits marins. Pour comprendre tout ça il faut expliquer le plateau avec les endroits marins, qui est à la fois magnifique et très original. Le plateau présente 5 encoches dans lesquelles vous pouvez insérer les endroits marins que vous avez acheté (avec de l’argent) ou conquis (avec de la puissance). Ces endroits marins ont différentes profondeurs (2, 3, 4, 5… selon les cartes). Vous aurez la possibilité de les explorer en montant la carte d’un ou plusieurs niveaux (correspondant aux profondeurs). Chaque niveau vous offrira la plupart du temps un bonus que vous recevrez immédiatement. Ce qui vous permettra éventuellement / probablement (si vous jouez convenablement…) d’explorer d’autres fonds marins, de rendre votre action principale plus puissante… Cette gestion des fonds marins est tout à fait délicieuse, très originale et très thématique (vos cartes montent dans l’encoche, comme si vous alliez plus profondément). Quand la carte est au maximum (i.e. vous avez exploré jusqu’au bout), vous aurez la possibilité via l’action dédiée de marquer ses points.
Actions optionnelles: mantas et exploitation des fonds marins
Les mantas sont des raies mantas qui vous également vous aider tout au long de la partie. Vous en recevez 4 en début de partie, les vôtres, qui sont dressées et que vous gardez après les avoir utilisées (elles seront à nouveau actives au tour suivant). Et tout au long de la partie vous allez pouvoir en gagner, qui elles seront utilisables une seule fois. Les bonus des raies sont liés aux actions principales (avoir +1 quand vous achetez un personnage ou un endroit marin, exploiter – i.e. faire monter une carte – un endroit marin…).
L’exploitation des fonds marins donne le même genre de bonus également.
Objectifs
Enfin il faut noter qu’il y a des objectifs (qui changent à chaque partie). Ces derniers induisent une course, puisque la première qui atteint l’objectif a plus de points que la 2ème… Les objectifs peuvent être validés en abandonnant définitivement une de ses raies dressées.
Ma foi…
Le tout donne un jeu plus que décent, je dirais même excellent. Certes les cartes ne sont peut-être pas parfaitement équilibrées (mais il faudrait jouer plus de parties pour se faire une opinion plus éclairée). Certes les bonus sur les raies ne sont pas super lisibles. Et certes la participation à la course aux objectifs semble obligatoire, ce qui parait empêcher ou au moins fortement limiter la possibilité de créer un moteur de dévéloppement à long terme. Mais l’originalité du mécanisme de l’exploitation des endroits marins, le fait que le joue tourne très bien, et sa beauté graphique parfaitement en adéquation avec son thème justifient largement de lui décerner une distinction.
Je laisserai le mot de la fin à Vladimir: « nous venir en paix, nous vouloir jouer ».
Philrey: 8,5/10
Aquatica, c’est le nom original d’Atlantes de Gigamic! Ce jeu est sortit au Spiel 2019 à Essen où je n’avais pas pu me rendre (pour le première fois en 10+ ans). Et les retours de Ren et SwatSh furent excellent, parlant d’un coup de coeur dès leur retour d’Allemagne.
Lorsqu’il est sorti en version française, j’en ai fait l’acquisition les yeux fermés. J’avoue qu’il m’a fallu du temps pour le sortir. D’abord une partie SOLO qui ne m’avait pas trop convaincu. Ensuite un début de partie, non terminée qui m’a laissé sur ma faim. Content donc de pouvoir le sortir avec SwatSh.
Alors, je ne reviens pas sur la mécanique, déjà expliquée de long en large par mes deux amis. Je partage donc mes impressions, ressentis, etc.
Tout d’abord, je ne suis pas fan du tout du deck building. Hors, Atlantes en est un. D’accord, pas qu’un Deck Building. Heureusement pour moi d’ailleurs! Je ne vais pas dire que ce n’est pas nécessaire mais un joueur pourrait augmenter son deck que de quelques cartes et arriver à remporter la partie. Bon, il en faut quand même un minimum, hein! Néanmoins, on n’est pas du tout dans du pur Deck Building comme dans Dominion, où le premier qui commence à acheter des cartes à points a de fortes chances de l’emporter. L’objectif est ici nettement plus varié.
Parlons donc de ces objectifs. Vous pouvez jouer avec ceux définis sur le plateau de jeu ou les changer en utilisant les jetons fournis dans la boîte. Et cela change pas mal les choses et variera à coup sûr vos parties. Et il n’y en a que 4, visibles à tous les joueurs. Le premier qui parvient à en remplir un gagne plus de PVs que le deuxième qui lui en gagne plus que le troisième, etc. J’aime ce genre d’objectif car vous pouvez ainsi réduire l’impact de ne pas l’avoir rempli le premier.
Les ressources, or et soldats, sont gérées un peu à la 7 Wonders: pas de jeton n’i d’échelle. Les cartes Lieu octroient des bonus dont des ressources. On glisse la carte un peu plus pour indiquer qu’elle est dépensée. Contrairement cette fois à 7 Wonders, les ressources disparaissent quand même une fois utilisées. La carte glisse sous votre plateau, rendant actif un autre bonus, ressources ou autre. C’est vraiment le plus succulent dans Atlantes. Il faut constamment « épuiser » les cartes Lieu de notre plateau pour en prendre d’autres afin de toujours pouvoir acheter ou conquérir de nouveau lieux.
Les PVs: les objectifs sont importants, certes. Néanmoins, la source principale sera les cartes Lieu. Ces cartes sont vraiment le coeur du jeu. Vous les acheter (avec de l’or) ou les conquérez (avec des soldats) du « marché. Les cartes Lieu donnent des PVs quand vous parvenez à l’élever complètement et à le « thésauriser ». Les PVs sont liés au lieu à élever. Plus il y a d’étapes « d’élévation », plus il faudra du temps pour arriver au bout et pouvoir le thésauriser, plus il rapportera de PVs. Et comme vous êtes limité à 5 lieux à explorer simultanément, il est important de bien gérer ces différentes étapes! De plus chaque étape (souvent) octroie un bonus.
La fin: elle dépend des joueurs, enfin d’une certaine manière. Un joueur peut accélérer la fin de partie en épuisant les cartes de la pioche plus rapidement. Ca fait partie du jeu et peut faire partie de votre stratégie.
Une fois les règles assimilées, Atlantes est vraiment intéressant et ludiquement plaisant. Le matériel et le développement artistique aident grandement au plaisir. Atlantes est un jeu que j’aurais pu acheter rien que par la beauté de la boîte! Aller, je vais ré-essayer une partie solo pour voir. En plus, si cru lire quelque part qu’il y avait des challenges 🙂
Nouvelles parties
Atlantes est toujours bien plaisant. Une partie peu très vite se terminer ou durer un peu plus. Tout dépend des objectifs et de la stratégies appliquées par les joueurs. Sa mécanique n’est pas aussi courante qu’un jeu de placement d’ouvrier ou un simple deck building (même si on retrouve cette mécanique ici).
Le jeu est accessible mais il faut quand même se familiariser avec la « gestion » des actions gratuites et des deux ressources du jeu.
On apprécie toujours autant de notre côté!
Dan: 8,5/10
Bon jeu tactique où il faut combiner l’achat de cartes personnage (qui ont des pouvoirs intéressants et complèteront votre deck) et l’exploration de lieux (avec des réductions pour des actions ultérieures).
Le principe des réductions et avantages et assez original (chaque carte exploration contient des réductions à utiliser dans un ordre précis). Les objectifs donnent une petite vision stratégique qui ajoute un plus. Attention, le jeu est plus court qu’il n’y paraît, n’établissez pas de stratégie à long terme!
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On le dit que les regles sont pas d'une grande clarté? oui, on le dit.
notamment sur l'exploitation es lieux, qui selon le gain qu'ils apportent doit se faire simultanément avec une action principale, ou au contraire, en dehors d'une action principale, sans pouvoir l'interrompre pour optimiser un combo.
de meme dans votre article, Swatsh dit qu'on obtien une mantadès qu'on a totalement elevé un lieu, et Ren dit que les manta legendaires sont a usage unique, soit ce point m'a echappé, soit c'est pas le cas, a verifier.
Gigamic etudie la diffusion d'un FAQ. J'espere qu'ils vont le faire vite et surtout bien, parce que y a trop de points obscurs ou soumis a interpretation pour un jeu familial +, a mon avis.
qui par ailleurs est plutot plaisant, meme s'il casse pas non plus 3 pattes à un canard en terme de nouveauté.
Thank you for your review! I'm so happy and proud you enjoyed the game. And I literally have to say: the expansion will offer you more, special about the engine-building part and of course new creatures, new abilities, new mechanics. I created the expansion for those who prefer hotter 😉
P.S. the phrase "whoever comes to us with a sword is from the sword and perishes" was said by duke Alexander Nevsky, not by Vladimir %-) Even more real duke Alexander never said something like that, it is a quote from soviet historical movie
P.P.S. Have a nice weekend!