Istanbul Big Box
Auteur(s): Rüdiger Dorn
Illustrateur(s): Andreas Resch, Hans-Georg Schneider
Editeur(s): Matagot
Mécanisme(s): Course, Pick-up and Delivery
Contient du plastique
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SwatSh: 9,5/10
Quelle bonne idée a eue Matagot en décidant de publier Istanbul Big Box. D’abord parce que c’est un super jeu qui a eu le prix du prestigieux Kennerspiel des Jahres 2014. Et puis aussi parce que c’est super d’avoir maintenant accès à Istanbul et ses 2 extensions (l’excellent Moka et Bakchich et l’encore plus excellent Missives et Sceaux), entièrement en Français
Istanbul est un jeu de Rüdiger Dorn, l’auteur entre autre des très bons Il Vecchio et Diamonds Club.
Ce qui frappe directement dans Istanbul c’est son plateau de 16 cases modulable. Chaque case représente une action: recevoir des matières, vendre des matières, recevoir de l’argent, acheter des rubis contre des matières ou de l’argent, recevoir une carte bonus, acheter une mosquée donnant un pouvoir spécial,… Un plateau complètement modulable veut dire des parties et configurations à chaque fois différentes et ça je trouve super sympa. Ca me fait un peut penser au principe de Hawaii.
Ce qui est par contre beaucoup plus original est la manière de réaliser ces actions. Vous avez un marchand (disque épais) accompagné que 4 assistants (disques plus fins). Ces assistants sont mis en pile en dessous de votre marchand. Au début de la partie, le marchand et ses assistants se trouvent sur une des tuiles. Ensuite, chacun à son tour peut déplacer son marchand et ses assistants d’une ou 2 tuiles. Puis, 2 cas de figure peuvent survenir:
1) La tuile d’arrivée ne contient aucun de vos assistants: enlevez un assistant de la pile et laissez le sur la tuile puis exécutez l’action de la tuile. Au coup d’après vous devrez laisser cet assistant sur la tuile.
2) La tuile d’arrivée contient déjà un de vos assistants: placez la pile comprenant vos assistants et votre marchand sur l’assistant et effectuez l’action de la tuile. Au coup d’après vous pourrez emporter votre assistant avec vous.
Autrement dit, vous allez progressivement laisser vos assistants sur les différentes tuiles où vous aurez effectué vos actions et pour pouvoir continuer à effectuer des actions, vous devrez soit repasser par les tuiles où vous avez laissé un assistant pour le récupérer et effectuer une nouvelle fois l’action de la tuile soit passer par la tuile dont l’action est de rassembler tous vos assistants en dessous de votre marchand et perdre alors un tour.
Cette une gestion assez originale qui oblige à avoir une vision à moyen terme des actions qu’on veut réaliser et qui donne donc de la profondeur au jeu.
Un autre élément que j’ai bien apprécié dans Istanbul, c’est que les joueurs disposent d’une brouette de 2 places pour chacune des 4 ressources. Autrement dit, chaque ressource ne pourra être présente dans votre brouette qu’entre 0 et 2 exemplaires chacune. Les actions permettant de gagner des ressources vous les font gagner jusqu’à leur maximum dans votre brouette. Si par exemple vous avez 1 tissu lorsque vous vous présenterez chez le marchand de tissus, vous en gagnerez 1 supplémentaire pour arriver à votre maximum de 2. Mais, une des tuiles permet d’acheter un agrandissement de brouette. Chaque agrandissement permet de stocker une ressource supplémentaire. Si vous avez acheté 2 agrandissements par exemple, vous pourrez stocker 4 exemplaires de chaque ressource et lorsque vous irez chercher une des ressources vous en recevrez donc directement 4. Mais évidemment, aller acheter des agrandissements va vous faire perdre du temps par rapport aux autres. Surtout que chaque agrandissement coûte 7 pièces et qu’il faudra trouver une méthode pour les gagner ces 7 pièces. Par contre, si vous achetez votre 3ème agrandissement, vous gagnez un rubis. Et le but du jeu est d’être le premier à récolter 5 rubis…
Un autre élément sympa est que vous pouvez faire des rencontres. Si vous arrivez sur une tuile où se trouve un marchand adverse, vous devrez le payer 3 pièces. De plus, il y a 2 personnages qui se balladent sur le plateau et si vous arrivez sur une tuile où l’un des 2 se trouve, vous pourrez lui acheter un petit bonus (une ressource ou une carte bonus). Enfin, une des tuiles permet d’envoyer un de vos pions appelé « membre de votre famille » sur n’importe quelle tuile pour exécuter l’action de cette tuile. Cette tuile est assez sympa car elle permet de réaliser les actions éloignées d’où vous vous situez. Et si vous arrivez sur une tuile où se trouve un membre de la famille d’un adversaire, vous le renvoyez d’où il vient et gagnez un bonus. Ces éléments sont sympas car ils équilibrent légèrement vos choix et vous orienteront vers des actions que vous n’auriez peut être pas exécutées sans le pion rencontre.
Deux tuiles proposent des actions où le bol a sa place. Une permet de récolter une ressource + une autre si on fait 7 ou 8 avec 2 dés ou 2 autres si on fait 9 ou 10 ou même 3 autres si on fait 11 ou 12. Une autre tuile permet de récolter de l’argent en fonction du résultat d’un jet de 2 dés et du pari qu’on fait avant sur ce résultat. A mon goût, c’est un peu dommage de faire intervenir autant le hasard dans un jeu qui aurait pu s’en passer. Néanmoins, si on veut, on peut se procurer une tuile mosquée qui permet de relancer les 2 dés si on n’est pas content du résultat ou d’en transformer un en un 4. Ca atténue un peu le hasard sans, bien entendu, le supprimer.
Istanbul est néanmoins assez stéréotypé. Le premier à obtenir 5 rubis gagne. Il y a 3 moyens « alternatifs » de gagner des rubis: acquérir 2 mosquées provenant de la tuile petite moquée et 2 mosquées de la tuile grande mosquée ainsi que de construire sa 3ème extension de brouette. Mais il en manque 2! Et ces 2 s’obtiendront soit en achetant des rubis avec des pièces soit avec des ressources. Vous allez donc installer une mécanique pour rapidement gagner soit de l’argent soit des ressources puis rechercher un rubis. Dès que cette mécanique est en place, une certaine répétitivité a lieu et les choix sont évidents et lassants.
Istanbul est donc un bon jeu familial+, avec un plateau renouvelable à l’infini, une mécanique de base (marchand + assistants) très originale, qui tourne à merveille et qui apporte de la profondeur et stratégie au jeu. La chance a sa place et une certaine répétitivité survient en fin de partie. Les parties se jouent rapidement (40 minutes) ce qui donne envie d’en faire d’autres tant le jeu est agréable et renouvelable.
Nouvelle partie
Après de nombreuses parties de ce jeu, je ne puis que confirmer le bon goût du jury du Spiel des Jahres qui l’a élu Kennerspiel des Jahres en 2014, soit le prix du jeu « expert ».
Ce jeu est une tuerie tant il est simple et profond à la fois, tant il offre des choix importants, tant l’interaction et les blocages y sont nombreux et tant l’équilibre entre les différentes stratégies possibles est parfait.
C’est un vrai bonheur ludique que d’y jouer et d’y rejouer.
Dan: 8/10
Istanbul est un jeu au mécanisme de déplacement original (il faut repasser sur des actions déjà jouées si on veut augmenter son potentiel d’actions pour les prochains tours), simple à jouer et assez rapide (40 minutes).
Nous y avons joué avec la configuration de base qui a le défaut de rendre assez simple l’échange des rubis auprès des sultans, ce qui peut limiter la stratégie en une série d’allers-retours.
Sans doute plus amusant avec une configuration aléatoire mais une fois la stratégie établie, il y a un risque que la stratégie se limite à nouveau à des allers-retours sur la fin.
Bref, Istanbul est un bon petit jeu pour 3 ou 4 joueurs.
Tapimoket: 8,5/10
Istanbul n’a pas fait le souk dans les news ludiques quand il est sorti en boutique.. voir même, a été plutôt discret. Mais on peut dire que c’est une belle arrivée sur le marché.
D’ailleurs en parlant de marché, on sera en plein bazar ! … Je parle bien sûr de celui d’ISTANBUL de chez Matagot. j’avoue l’avoir testé sans réelle conviction au départ…
Quelle erreur ! Ce jeu est tout simplement très très bien pour un public familial – familial + . Un beau matos très coloré et bien fourni, un plateau modulaire qui permet de varier la difficulté du jeu mais aussi sa durée. Et je suis sûr qu’on peut même inventer ses propres contraintes.
Sa mécanique de pose ou reprise d’assistants lui donne une bonne touche originale et stratégique, si on combine les cartes bonus, l’argent, les rencontres … Il m’est arrivé de faire de belles combos qui ont cloué mes adversaires.
Enfin, il y a une petite dose de hasard qui donnera beaucoup de plaisir…
Pour la petite histoire, je me souviens de cette partie où je suis allé 3 fois au Salon de thé annoncer un « 7 » avec un jet de deux dés, donc la combinaison la plus probable et par 3 fois, j’ai fait en dessous. La quatrième fois, après quelques sarcasmes de mes adversaires : « Allez … Annonce 7 ! »… je me suis dit autant aller au dessus puisque je rate toujours… Et devinez… j’ai fait 7 après avoir annoncé 8 : (
Bon tout ça pour dire que c’est une belle surprise et tous mes compagnons de jeu l’ont vraiment aimé.
J’ai juste trouvé le coup du cousin en prison un peu moyen comme idée, mais bon, je chipote…
Si vous voulez le découvrir en détail, n’hésitez pas à aller voir mon article pour vivre une partie 😉
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