Cooper Island
Auteur(s): Andreas Odendahl
Illustrateur(s): Javier Gonzalez
Editeur(s): Capstone Games
Mécanisme(s): Asymétrie construite, Objectifs privés, Ouvriers spécialisés, Placement d'ouvriers, Placement de tuile
Age minimum: 14
Nombre de joueurs: de 2 à 4 joueurs
Fabriqué en: Allemagne
Langue: Anglais
Niveau d'anglais: Moyen
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SwatSh: 8,5/10
Avec Maracaibo, Cooper Island était la seconde grosse sortie de Capstone Games à l’occasion du dernier salon d’Essen. Andreas « Ode », son auteur, nous a déjà ravis avec La Granja et Solarius Mission. Voilà qui s’annonce déjà très bien et quand on sait que Viktor Kobilke, le game developper d’Eggertspiele qui a contribué à des bombes ludiques comme Great Western Trail a participé à l’élaboration de Cooper Island, on sait d’avance qu’il s’agira d’un très bon jeu.
Cooper Island est un jeu de placement d’ouvriers assez classique où vous commencez avec 2 ouvriers et pourrez augmenter votre cheptel jusque 4 ouvriers tout en pouvant les spécialiser. Il y a 8 actions possible et chacune a sa version spécialisée où seuls les ouvriers spécialisés peuvent être placés. Un ouvrier spécialisé va bien souvent booster l’action correspondante en diminuant son coût ou en doublant l’effet ou même en offrant une autre action supplémentaire. Les cases action occupées ne bloquent pas les adversaires mais ceux-ci devront vous payer une ressource s’ils s’y placent après vous.
Gestion de ressources
La gestion des ressources est très particulière dans Cooper Island. Chaque joueuse dispose d’une péninsule personnelle sur laquelle elle va poser des tuiles. Ces tuiles vont indiquer un des 4 terrains possibles: les montagnes qui produisent de la pierre, les forêt du bois, les plaines de la nourriture et des villages du tissu. Vous allez poser ces tuiles sur votre péninsule et celles-ci vont produire la ressource correspondante. Le twist c’est que vous pouvez superposer vos tuiles et une ressource située sur une tuile située au troisième étage, par exemple, équivaut à 3 ressources de ce type (= le nombre d’étages). Vous allez donc superposer vos tuiles pour pouvoir obtenir de plus en plus de ressources. Le hic c’est que vos tuiles vont par double (montagne + forêt, forêt + plaine,…) et qu’on ne peut superposer des tuiles que si le type de terrain correspond exactement à celui des tuiles du dessous. De plus, ces tuiles s’obtiennent au hasard de la pioche du sac… Bonjour les frustrations 😉 Ceci dit, un action permet de placer une tuile de son choix mais son coût est cher et vous ne le ferez pas souvent en cours de partie.
A cela se mêle une gestion de son stock de ressources proche de celle de Concordia. En effet, vous avez un espace de stockage très limité et ce sera seulement en construisant des bâtiments ou des bateaux que vous allez pouvoir obtenir plus de place.
Le besoin de tout faire
Vous allez pouvoir vous lancer dans plusieurs axes stratégiques et ce, principalement, grâce aux cartes objectif. Lorsque vous engagez une ouvrière spécialisée, ce sera au détriment d’une ouvrière de base qui quittera votre cheptel et que vous placerez sur une carte objectif sans ouvrière adverse déjà présente dessus. Ces cartes vont vous donner des PVs en fin de partie en fonction du nombre de bâtiments que vous aurez construits, du nombre de statues, du nombre de bateaux,… Vous allez donc progressivement vous construire une stratégie qui va vous encourager à vous spécialiser dans l’un ou l’autre axe stratégique.
Cependant, il est très difficile d’arriver au bout d’un axe stratégique car d’autres objectifs vont venir perturber la fête.
Les objectifs d’augmentation du cheptel
Pour pouvoir augmenter son nombre d’ouvriers, vous allez devoir obtenir certains objectifs: construire 2 bâtiments, 2 bateaux, 2 statues,… A chaque objectif atteint, vous allez pouvoir gagner un nouvel ouvrier de base ou spécialisé. Autant vous dire que c’est un passage obligé tant il est important d’avoir des ouvriers. Oui mais, cela va en contradiction avec les objectifs de fin de partie ce qui fait que vous n’arriverez que très rarement à les remplir jusqu’au bout. Le jeu est pour cela un peu trop dirigiste à mon goût. On se surprend à faire les mêmes actions en début de partie dans le but d’atteindre les mêmes objectifs afin d’augmenter son nombre d’ouvriers au plus vite. De plus, les bateaux apportant un revenu à chaque tour, c’est souvent par cet objectif que les joueurs commenceront…
Les bonus
Un peu comme dans la majorité des jeux qui nous plaisent actuellement comme Circadians, Trismegistus ou Barrage, Cooper Island fourmille de bonus en tout genre. En gros, chaque action principale va vous rapporter des bonus. Outre des PVs, les bateaux vont vous rapporter des revenus à chaque tour, les petits bâtiments vont vous apporter des habilités persistantes (elles sont tirées au hasard et il vous faudra un brin de chance pour qu’elles tombent bien par rapport à votre stratégie), les grands bâtiments vont vous permettre de réaliser une action assez puissante à chaque tour à condition de payer son coût d’activation, la construction commune va vous apporter d’autres bonus, des points du cartographes vont vous donner accès à des actions supplémentaires,… Même gagner des PVs va vous faire gagner des bonus 🙂
C’est évidemment en profitant au mieux de ces différents bonus et en optimisant leur enchainement que vous arriverez à l’emporter dans Cooper Island. Le jeu est néanmoins un peu trop dirigiste et on va souvent se surprendre à faire la même chose durant la première moitié de la partie tant on vise à augmenter son nombre d’ouvriers. C’est seulement à partir du moment où on s’orientera plus franchement vers une stratégie plus précise que les actions des joueurs vont se différencier. Certaines stratégies semblent néanmoins plus fortes que d’autres comme celle des statues avec l’augmentation de ses ouvriers et la construction de sa péninsule le plus en hauteur possible. Malgré ces quelques défauts et un peu de hasard dans les différentes pioches de tuiles ou cartes, Cooper Island plait tant il offre de nombreuses possibilités d’action, de sous actions, de bonus et de stratégies.
Philrey: 8,5/10
Cooper Island est sorti à Essen 2019 et a tout de suite piqué ma curiosité. Et c’est une belle surprise! Attention quand même, c’est un jeu pour joueurs experts tellement il fourmillent de bonus en tout genre. Les 45 minutes de règles en témoignent!
Le jeu offre plein de petits aspects intéressants. Tout d’abord, comme dans d’autres excellents jeux (Taluva, Cuzco pour n’en citer que deux), les joueurs développent leur partie d’île avec des tuiles hexagonales qu’ils superposeront, ce qui donne un effet relief du plus bel effet. Une différence par rapport aux autres jeux cités, chaque joueur ne place des tuile que sur sa partie d’île, son propre plateau en quelque sorte.
Développer sa partie d’île en hauteur permet d’augmenter la production de ressources. En effet, on place un cube sur l’hexagone (cube en fonction du type de terrain) et ce cube vaut pour une ressource si placé au niveau 1, 2 ressources si au niveau 2 et ainsi de suite. Cette mécanique incite le joueur à développer en hauteur mais il devra aussi s’étendre s’il ne veut pas être trop limité.
Ensuite, les ouvriers. Chaque joueur commence par 2 ouvriers standards. En cours de partie, le joueur aura le choix entre en prendre un autre (ouvrier standard) ou en échanger un (standard en général) contre un ouvrier spécialisé. Perso, j’adore ce choix qui n’est pas aussi évident qu’on pourrait le penser. De plus, l’ouvrier ainsi « échangé », le joueur le place sur une des 6 cartes Objectif disponibles. Ce qui veut dire que choisir un ouvrier spécialisé n’augmente pas le nombre d’ouvriers du joueur
Il y a aussi ces « mini-objectifs »: construire 2 bâtiments, 2 statues, 2 navires etc. Lorsqu’un joueur réalise un d’entre eux, il retourne sa tuile (pour indiquer que c’est rempli) et pourra quand bon lui semble l’utiliser pour … gagner un ouvrier supplémentaire, standard ou spécialisé comme expliqué ci-dessus.
Alors, il y a encore plein d’autres éléments dans le jeu qui mettent les méninges des joueurs à contribution. En début de partie, on s’est vraiment demandé comment gagner de l’argent. C’est un élément important mais qui créé un tension due à sa difficulté d’en obtenir, en tout cas au début. De même, un joueur hésitera à prendre un ouvrier supplémentaire immédiatement quand il le peut car il faut les payer en fin de manche, ce qui n’est pas toujours évident.
Cooper Island me laisse un goût de « on recommence une partie? » tellement il y a d’éléments qu’on n’a pas bien exploités. On a également eu une discussion en fin de partie sur la construction des statues, qui semblent pas mal puissantes par rapport à d’autres axes de développement. On a aussi eu l’impression qu’en début de partie, chaque joueur s’orientait vers les navires pour augmenter ses revenus à chaque tour.
Préparez-vous à faire bosser vos méninges! On adore ça chez Vin d’Jeu!
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L’explication des règles dégustées en 18 minutes par SwatSh
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