Londres
Auteur(s): Martin Wallace
Illustrateur(s): Mike Atkinson, Natalia Borek, Przemysław Sobiecki
Editeur(s): Origames
Distributeur(s): Abysse Corp.
Mécanisme(s): Gestion de main de cartes
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Tapimoket : 9/10
London’s burning !
En 1666, Londres a subi un gigantesque incendie qui a brûlé des milliers d’habitations et de bâtiments publics… Heureusement, le nombre de victimes est faible, mais il faut tout reconstruire et ça va prendre des années ! C’est une bonne occasion de moderniser la cité, mais aussi de donner le thème à un excellent jeu de gestion de cartes.
Londres n’est pas un jeu récent. En effet, sa première édition date de 2010. Une seconde et superbe édition sera réalisée en 2017 dans une présentation particulièrement soignée. Présenté dans une belle boite coffret à l’aspect luxueux, le jeu donne tout de suite envie d’y jouer. Les cartes sont superbement illustrées et la mécanique est captivante, pour une durée bien mesurée. Pour ma part, il s’agit d’un des meilleurs jeux de gestion de main compétitif que je connaisse. Il faut dire que c’est un jeu du célèbre auteur Martin Wallace !
Pas en cuir, mais classe !
Dans l’élégante boite, on y trouve donc, bien rangés dans un thermoformage, les différents éléments du jeu. Pour commencer, nous aurons les cartes « villes », la base du jeu, divisées en 3 paquets (les A,B et C). Ces cartes seront classées par lettre et seront de plus en plus puissantes lors de la partie. La pose de ces cartes représente la reconstruction de Londres au fil des années…
On trouve également un paquet de grandes cartes ‘district’. Ces cartes représentent donc les quartiers de Londres et apporteront un bonus permanent au joueur.
Enfin, on a des pièces de monnaie, des jetons « prêts » et une série de jetons noirs qui représentent les « pauvres ». Vous vous doutez bien que ces derniers sont à éviter sous peine de malus.
Un gameplay original
Pour commencer, les joueurs reçoivent une main de 6 cartes villes et 5 livres. On place un plateau au centre de la table, qui permet de noter ses points de score (prestige), mais sert surtout de défausse/mise à disposition des cartes.
Le jeu se déroule jusqu’à ce que toutes les cartes villes de la pioche ont été jouées. A son tour, on en pioche une, puis on joue l’une des quatre actions possibles. Soit piocher 3 cartes de plus, Soit acheter un district, soit jouer une ou plusieurs cartes villes, soit activer ses cartes villes.
Le premier côté mécanique intéressant, c’est le système de défausse et de pioche. En effet, lorsqu’on se défausse de cartes, elles seront posées sur le plateau central, et lorsqu’on pioche, on peut soit en prendre une de la pioche mais aussi depuis le plateau central. Ainsi, lorsqu’on se défausse, il faudra faire attention à ne pas laisser des cartes qui risquent d’intéresser ses adversaires ! Ceci permettra peut être aussi de la récupérer à un tour ultérieur si personne ne la prise… Bien entendu, lorsque le plateau central est déjà plein, Il y a un système de « nettoyage » par glissement de rangées.
Ce système est d’autant plus interactif, que lorsqu’on pose une carte ville devant soi, il faut en défausser une de la même ‘couleur’ depuis sa main. Ainsi, la rotation est assurée et rend le jeu encore plus captivant dans le sens où il faudra parfois faire des sacrifices.
L’action de pose de cartes villes présente aussi un système original. En effet, on réalise des « tas » de cartes. C’est à dire qu’on peut les poser soit les unes à côté des autres, soit en pile. Quand on les active pour bénéficier des effets des cartes, seules les visibles sont activées. Mais alors pourquoi ne pas les étaler toutes ? Et bien c’est simple, après l’activation on compte le nombre de cartes encore en main, mais aussi le nombre de « tas » posés. On devra prendre alors autant de jetons « Pauvres » depuis la réserve.
En fin de partie, le joueur qui a le moins de pauvres se défaussent de ses jetons et les autres joueurs en défaussent autant. Les jetons qui resteront devant nous seront alors des malus, et croyez-moi ça grimpe très vite ! C’est très subtil, car ce n’est pas le nombre de pauvres qui importe au final, mais l’écart avec vos adversaires. Un joueur peut alors jouer une stratégie de pose optimisée qui viendra bien ennuyer les autres ! J’adore !
Les districts apportent plein de choses et sont à la fois restrictif. Là aussi, le système est vraiment bien pensé. En effet, d’abord, il faudra des sous pour les acheter et l’argent peut parfois être un flux tendu car il sert aussi à poser ou/et activer des cartes villes, notamment celles qui donnent du prestige. Ensuite, un district a pour premier intérêt de donner des gains non négligeables (argent, prestige, défausse de jetons pauvres), c’est donc bien d’en acheter. Enfin, il apporte un bonus permanent souvent puissant, comme se passer de défausser une carte par exemple. La restriction, c’est qu’ils ne sont pas cumulables et l’acquisition d’un nouveau district vient forcement en écraser un autre. De plus, leur situation géographique avec la tamise (rond en haut des cartes) peut avoir des incidences…
Côté argent, dans Londres, le flux sera souvent tendu, à moins de jouer des cartes villes qui rapportent de l’argent au détriment des points. Pour éviter de laisser passer des occasions intéressantes pour votre stratégie , vous serez parfois amenés à faire une dépense imprévue, pour acquérir par exemple un nouveau district puissant qui vient d’entrer en jeu. La seule solution sera de faire des prêts de 10 livres, mais il faudra les rembourser 15 sous peine de malus ! Bref, attention à vos finances !
Les cartes villes vont construire votre stratégie. Une fois posées, elles pourront être activées pour donner du prestige pendant et/ou à la fin de partie, de l’argent, retirer des pauvres. La plupart sont ‘One shot’ (utilisable une seule fois), mais d’autres pourront être permanentes. En plus de leurs effets, je rappelle que la pose est essentielle pour éviter les pauvres, et la concurrence de vos adversaires pourra vous limiter en nombre de cartes visibles. De même, il faudra tout faire aussi pour limiter le nombre de cartes dans sa main pour éviter trop de ‘pauvres’ lors des activations.
On enchaîne ainsi les tours et même si la pioche est importante, je ne vois pas le temps passer… Lorsqu’elle sera vide, la partie prend fin et un décompte final viendra s’ajouter aux points de prestiges acquis durant la partie.
I love London
Bon, je ne vous cache pas que Londres est un coup de cœur pour moi. La boite est vraiment très belle et les illustrations me plaisent beaucoup. Le jeu est assez facile à prendre en main et j’ai trouvé ses mécaniques vraiment originales. Je l’avais découvert en version anglaise, il y a un peu plus d’un an et j’ai immédiatement craqué pour me l’offrir. Mais il était hors de prix. Cette fois, avec Origames, Londres devient complètement abordable !
J’aime beaucoup son thème, hors du commun, qui sort des sentiers battus pour ce type de jeux. On est loin du Medfan ou de la SF, ça change et c’est agréable. Enfin, il tourne très bien de 2 à 4. Londres est, pour moi, un excellent jeu de gestion de cartes.
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... Décidément, les jeux de Wallace ne sont pas faits pour moi.