Die Macher
Auteur(s): Karl-Heinz Schmiel
Illustrateur(s): Harald Lieske
Editeur(s): Spielworxx
Mécanisme(s): Enchères, Majorité
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SwatSh: 7/10
Plus de 30 ans après sa sortie, Spielworxx a décidé de rééditer Die Macher, un jeu politique culte devenu introuvable et pourtant bien apprécié. Die Macher colle bien à Spielworxx. C’est un jeu lourd et long avec des mécaniques et un thème bien Allemands.
Le thème du jeu, très réaliste, n’est néanmoins pas très attractif. Chaque joueur représente un parti politique d’Allemagne qui va essayer de gagner les élections. Un conseil, ne prévenez pas vos amis du jeu que vous préparez. Installez le jeu discrètement et mettez-les sur le fait accompli. Sinon, vous risquez d’avoir des désistements 😉
Les joueurs vont tenter de gagner de l’influence en gagnant de petites élections régionales, des sièges au parlement ou en influençant les masses. Il y a plusieurs chemins vers la victoire et c’est tant mieux. Les joueurs vont pouvoir s’allier et se trahir.
Outre les 6 heures de jeu, la lourdeur du jeu se traduit également dans ses 7 tours divisés en 15 phases chacun. Il faut suivre bien que les 7 dernières consistent à une sorte de reset automatique. Un tour de jeu commence par une phase d’enchères secrètes en vue de pouvoir choisir la première joueuse. Comme dans la majorité des jeux de majorité 😉 il est intéressant de jouer en dernier. Durant les phases qui suivent, vous allez prendre des petites décisions mais lourdes de conséquences. Vous allez essayer de coller votre programme aux questions les plus populaires, vous allez payer les médias pour changer les questions populaires qui ne collent pas à votre parti. Vous allez souvent discuter et négocier avec vos comparses pour vous entendre sur l’un ou l’autres des aspects électoraux. Le tout est très mathématique puisque chacun des marqueurs de votre parti assignés à une région d’Allemagne sera multiplié par le nombre de problèmes que cette région partage avec votre parti et la popularité de votre parti. Cela va déterminer le nombre de sièges et donc de PVs que vous allez engranger. De plus, la joueuse qui remporte les élection (qui a le plus grand nombre de sièges) va gagner des PVs bonus. Malgré l’aspect très (ma)thématique du système, il est également thématique puisque les joueuses peuvent s’allier et se partager le bonus pour remporter, ensemble, les élections. Vous faites ça pour chaque région en sachant que chaque région va rapporter un nombre de PVs différents et ce sur les différents tours de jeu et vous viendrez à bout de Die Macher.
Die Macher reste un jeu « old fashion » à cause de sa durée excessive et de la lenteur de ses tours où les temps d’attentes sont longs. Surtout que chaque action est importante et a une répercussion court et long terme. Il va falloir bien calculer l’impact de vos actions et ça va mener à des situations d’analysis paralysis. Cette lenteur va être accentuée par les interminables discussions en vue des alliances se terminant généralement à du 2 contre 2. Evidemment, là est toute la saveur du jeu. Mais attention car rien n’est acquis dans Die Macher et une autre phase d’enchère va influencer l’opinion et peut ruiner votre campagne. Attention à en garder sous la pédale et à ne pas négliger cette phase. Malgré ses défauts, vous serez souvent surpris de sortir d’une partie de Die Macher en disant « c’était long mais bon » 🙂 Et pour un jeu lourd de politique Allemande abstraite avec une conception artistique peu inspirée, c’est sacrément bon ! Un peu comme à un Diplomacy, on ne ressort jamais indemne d’une partie de Die Macher et les quelques parties que vous aurez jouées resteront bien longtemps gravées de votre mémoire. Rien que pour ça, ça vaut le coup d’être joué
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