Middara
Auteur(s): Brennon Moncur, Brooklynn Lundberg, Clayton Helme, Ian Tate
Illustrateur(s): Alex Hansen, Hector Sevilla Lujan, Jon Troy Nickel, Rhett Mason, Stephanie Gustafsson
Editeur(s): Succubus Publishing
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Tapimoket : 9,5/10
Frissons agréables
Middara m’a apporté une sensation que je n’avais pas ressentie depuis un bon moment. Vous savez, celle où l’on ne peut s’empêcher de parler de quelque chose tout autour de vous en disant « C’est super » ou « C’est génial ». Celle où vous avez envie d’aller plus loin, où vous avez envie d’y retourner de nouveau et encore. Celle qui excite votre curiosité. Un peu comme le prochain épisode d’une série dont vous êtes fan, un peu comme ce sentiment qui vous pousse à raconter l’histoire d’un film qui vous a ému ou sublimé. Middara a réussi tout cela… Honnêtement, je pense que c’est l’un des meilleurs dongeon crawler que j’ai croisé !
Le jeu est actuellement en cours de financement participatif. Vous pouvez retrouver les détails de la campagne ici.
Middara, c’est une boite de 9 Kilos, presque effrayante… Effrayante parce que ces 9 kilos ne sont pas le poids de figurines, de kilos plastiques comme on dit. Non, il s’agit là d’un matériel très riche répartis sur 5 livrets, rien que ça, des centaines de cartes différentes, des fiches personnages très complètes, de belles tuiles, des dés et seulement une petite cinquantaine de figurines.
Le matériel est tout simplement superbe. Les illustrations nous transportent dans un univers fantasy, un peu med-fan et manga avec de nombreux anachronismes limite cyberpunk. Les figurines ont des formes magnifiques et certaines sont imposantes, même si elles sont un poil en dessous de celles de Black Rose Wars niveau qualité. Mais franchement là, la différence est minime et certaines sont vraiment jolies.
Les tuiles nous plongent dans un univers très underground et sont également superbement rehaussées de parties vernies (comme celles de Mechs vs Minion), les dés sont gravés et les cartes de qualité… Bref le matériel impose sans plonger dans le jeu qui dégueulent de figurines. Je pourrais juste chipoter en disant qu’il manque peut-être d’éléments de décor en 3D qui auraient pu donner plus de dimension au jeu pour atteindre la perfection. Il manque aussi un insert de rangement pour tous les éléments du jeu, mais on a quand même un thermoformage pour les figurines, donc pas de risque de les abîmer.
Une figurine qui aura une vie
Middara est un jeu d’aventure où des personnages héros vont combattre des forces ténébreuses au travers plusieurs très gros scénarios, eux même décomposés en plusieurs rencontres (sachant qu’un rencontre est un scénario d’environ 1 à 2 h, voire plus ?) . Et lorsque je parle de personnages, le mot n’est pas trop fort, car on est à la frontière entre le jeu de rôle, le roman et le jeu de plateau. En effet, dans Middara, les personnages seront un des points les plus importants du jeu.
Chacun aura une véritable histoire qui va progresser tout au long du jeu. On ne se limite pas à une simple fiche et quelques cartes. Middara va aller beaucoup plus loin avec des finances qui serviront à acquérir des objets, des armes, de l’équipement parmi un choix monstrueux. Les personnages auront aussi quelques compétences qui vont dépendre de leur expérience tout au long des scénarios des aventures. Au départ, on en aura peu, mais au fil du jeu, chacun va devenir de plus en plus fort. Là aussi le choix est important. Oui, on frôle le jeu de rôle à ce niveau, presque no limit !
Mais les personnages auront aussi un background, puis tout une histoire à vivre au fil des rencontres. Ainsi, le livre des scénarios ne fait pas moins de 480 pages !!! Avec de longs passages narratifs racontant l’histoire de chaque personnage, son interaction avec les autres, ce qui se passe entre chaque rencontres. Je ne vais pas dire qu’il s’agit d’un roman, mais plus une histoire avec parfois des passages surprenants. C’est vivant.
A savoir que je n’ai parcouru que quelques pages… Car là aussi, le jeu a une durée impressionnante, annoncée à pas loin d’une centaine d’heures ! Mais, à mon avis, on sera bien au dessus, vu que lors de ma découverte, on a passé bien plus de temps que ce qui était indiqué. Il faut dire qu’on a construit son personnage, comme on peut le faire pour un jeu de rôle et qu’on découvrait tout ce qui existait, les armes, les flèches, les objets magiques, les potions de vie, etc. J’avais la sensation de faire un voyage dans le passé, où je construisais mon premier personnage de Donjons & Dragons… La richesse des personnages est tout simplement énorme. Et le temps, et bien on ne l’a pas vu passé !
Un univers bien rôdé
Les scénarios seront divisées en rencontres. On installe alors le décor, les ennemis et quelques jetons, puis on se lance dans l’aventure. Certes, on reste dans le jeu d’affrontement, mais les monstres auront eux aussi leur propre fiche de personnages et n’auront pas besoin d’un joueur pour les jouer. En effet, le système IA est vraiment bien fait, à croire qu’un joueur les manipulent. Chaque monstre pourra avoir des règles de comportements différents suivant la situation. Ce peut être en nombre, en portée, etc…
Ainsi, une bestiole n’ira pas forcement se suicider en fonçant vers vous si elle ne peut pas frapper en premier. Elle pourra se soigner et faire tout un tas de choses qui vont dépendre de la situation dans laquelle elle se trouve… C’est vraiment bien pensé. D’ailleurs nous sommes partis tête baissée lors de notre première rencontre, croyant que nous allions casser du monstre à la pelle comme dans les autres dungeon crawler, mais on a vite déchanté lorsqu’on a failli perdre des personnages dès le début ! On a vite compris que chaque placement, chaque attaque, chaque utilisation d’objets avait son importance et les ennemis sont vraiment à la hauteur. Combattre demande coordinations et même parfois prise de risque.
Au niveau de l’initiative, le système fonctionnera un peu comme Mice & Mystic, c’est à dire selon une ligne de cartes désignant les personnages et les monstres. Bien entendu, cette séquence pourra, selon les pouvoirs et événements, parfois être modifiée. A son tour, le joueur va alors effectuer librement un certain nombre d’actions qui consommera du ‘stamina‘. Ainsi, on pourra tout dépenser mais aussi en conserver pour en avoir plus au tour suivant, vu qu’on en reçoit 3 à chaque tour. On aura toutefois un maximum à ne pas dépasser.
Je ne vais pas rentrer dans le détail des actions car il en existe de nombreuses,i on tient compte de toutes nos habilités du matériel et même des situations. On aura bien sûr une partie classique comme le déplacement, l’attaque, mais aussi la magie. Les succès vont bien sûr dépendre de nos placements, de nos lignes de vue, de notre équipement et du reste de stamina en possession. Cela se règle bien sûr par des jets de dés et parfois la dépense d’équipement. Ainsi, une flèche magique est une flèche, si vous tirez, vous la dépensez et défaussez la carte !!
Toutes les tuiles du décor ne seront pas posées, et c’est seulement en ayant une ligne de vue sur des « points clés » que le plateau sera agrandi. Ces points clés feront alors référence au scénario dans lequel il faudra lire quelques passages pour connaitre la suite de l’histoire durant notre progression. Comme il n’y a pas de joueur qui contrôle la pose d’éléments et les monstres, tout a été pensé pour ne pas spoiler l’histoire par un coup d’œil accidentel. En effet, il faudra se servir d’un filtre rouge pour lire certains paragraphes ! Impossible de connaitre la suite par erreur. En revanche, sur le livret de diagrammes, on pourra parfois voir qu’une autre tuile peut nous attendre sur la page d’à côté. Mais rien de plus.
Ce qui est également très bien dans Middara, c’est que ce n’est pas forcement linaire. C’est à dire qu’il y aura plusieurs issues possibles et chacune aura une influence pour la suite de l’histoire. Quand je vous dis qu’on frôle le jeu de rôle !
Une grande histoire
Quand je parle de jeu de rôle, Middara comporte donc une grosse partie narrative qui s’adresse à des joueurs qui ont envie de faire « vivre » leur personnage, le faire progresser tout au long du jeu. Ces parties narratives occupent une grosse place dans le livret de scénarios, je dirais un peu plus de la moitié. A savoir tout de même, que ces narrations sont placées entre les rencontres, c’est à dire entre chacune de vos parties. A moins que vous enchaîniez deux rencontres le même jour, vous ne serez pas obligés de les lire alors que le jeu se déroule, seuls de petits passages plus courts seront à consulter durant la rencontre (avec le filtre rouge).
A savoir aussi qu’une rencontre durent 1 à 2 heures. Je ne les ai pas toutes faites, mais il y a de quoi s’occuper toute une soirée avec une seule rencontre (Pour rappel, un scénario est un ensemble de scénarios appelés ‘rencontres’). Chaque rencontre a une issue qui dépend de votre réussite, mais aussi de votre défaite et des choix faits, il ne sera pas nécessaire de devoir en réussir un pour aller plus loin…
Le jeu dont vous êtes le héros
Midarra est un jeu extrêmement complet qui se déroule dans un très bel univers fantaisy superbement illustré. Il donne une véritable importance à son histoire par une richesse énorme allant dans les moindres détails des personnages depuis des compétences jusqu’à l’équipement. A peine la fin première rencontre, je ne parlais plus que de ce jeu à mon entourage tant il m’avait surpris. Le côté histoire est très présent et on s’attachera rapidement à son personnage comme dans un jeu de rôle. Celui-ci continuera sa vie, son expérience, et pourra risquer de mourir. En revanche, Middara demande une bonne pratique de l’anglais, pas seulement pour lire ses cartes, son personnage, mais aussi pour les événements durant les rencontres et l’histoire entre chacune.
Enfin, cette boite Middara n’est qu’un début ! En effet, il est écrit ACT I ! Ce qui veut dire que d’autres boites suivront et j’ai en,tendu dire que l’éditeur, très à l’écoute, améliore sans cesse le jeu. En tous cas, il m’a conquis ! Il ne lui manque plus qu’une VF.
Lien vers la campagne de financement participatif
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