Forsaken Forest
Auteur(s): Alec Nezin
Illustrateur(s): Andrey Vasilchenko, Camille Kuo, Chris Cold, Christof Grobelski, Joe Slucher, Lake Hurwitz, Tomasz Jedruszek
Editeur(s): Forsaken Games
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Tapimoket : 7/10
C’est magique, pas magic…
Au premier coup d’œil, on pourrait se tromper complètement sur Forsaken Forest. Avec un plateau et de nombreuses cartes proches du type ‘Magic’, on est loin de se douter qu’il s’agit d’un jeu à ‘rôles cachés’
L’univers est un peu particulier, pour ne pas dire glauque. Les joueurs vont se diviser en deux groupes. L’un d’eux représente un groupe de villageois qui tenteront de rejoindre leur village en traversant une forêt diabolique hantée par des créatures avides de voler leurs âmes : les Forsakers. Tenter de vous traduire le terme aurait peu de sens, mais on pourrait assimiler à des « damnés ».
L’autre groupe, justement, interprète le groupe des Forsakers, dont le but sera de détourner les villageois de leur chemin, de prendre leur âme ou encore de les conduire vers le ‘vide’, un endroit de damnation qui engloutira ces pauvres gens.
Vous êtes au village !
Jouable de 4 à 12 joueurs, le groupe des Villageois sera plus important que les forsakers. Toutefois, l’avantage de ce dernier est qu’ils seront capables de se reconnaître. En effet, une fois les rôles distribués, on procède à une première phase de « nuit » où tous les joueurs ferment les yeux et les forsakers les ouvrent afin de s’identifier entre eux. Cela ne vous rappelle pas un célèbre jeu de loup garous ? … Oui, on est bien dans le rôle cachée comme je vous l’ai dit.
Le plateau représente alors la forêt. Tous les joueurs seront placés ‘virtuellement’ au centre. En fait, c’est de ce point central que l’on va placer des jetons chemins, représentés par des pas. Tout autour des cartes de destinations seront placées, dont le village, mais aussi le vide. Les autres destinations seront juste des impasses. Les villageois devront donc rejoindre le village, et les forsakers devront tenter de les mener vers le vide.
Un autre avantage des Forsakers à la première nuit, c’est que non seulement ils se sont identifiés, mais en plus, ce sont eux qui placeront les destinations faces cachées autour du plateau, ainsi, ils sauront où se trouve le village et le vide, alors que les villageois n’auront aucune indication !
Une fois la nuit passée, la partie peut vraiment commencer. Des manches s’enchaînent jusque la prochaine nuit.
Chaque manche consiste à ce que 6 joueurs joue chacun leur tour une de leur carte, puis on puisera une carte forêt. Cette dernière va provoquer divers événements rarement sympathique, voire jamais. Parmi ces événements, on aura le déclenchement de la prochaine nuit. Si ce n’est pas le cas, on rejoue alors 6 cartes, et on repiochera une carte forêt, et ainsi de suite jusqu’à ce que la nuit tombe.
Un jeu de rôles cachés mais avec un plateau
La plupart des cartes d’action proposeront d’avancer en chemin. C’est à dire, de poser un jeton de pas pour se diriger vers une destination. C’est à ce niveau que les débats devraient débuter pour tenter de démasquer qui est qui ! Toutefois, certaines cartes permettront de jeter un oeil aux destinations, à un rôle adverse, échanger sa main avec un autre joueur, ce qui vous donnera de précieuses informations sur certains rôles. Reste encore à ce que les autres vous croient dans vos accusations !
D’autres cartes, plus rares seront plus radicales, par exemple lorsque l’une d’elle vous emmènent « aux portes de la mort » (vous tue si personne n’est capable de vous faire revivre). Bien entendu, ce genre de carte a intérêt à être jouée prudemment car il ne faut pas éliminer une personne de son camp, si ce n’est pour un gros coup de bluf. A savoir d’ailleurs que chaque camp a un autre moyen de gagner au delà de la destination à atteindre. Ainsi les villageois gagnent aussi s’ils éliminent tous les Forsakers, et inversement les Forsakers gagnent s’ils sont aussi ou plus nombreux que les villageois !
On a également plusieurs petits rôles supplémentaires qui pourront être mis en oeuvre, chacun apportant une petite variante. Je ne vais pas tous les citer, mais nous avons par exemple, le navigateur du camp de villageois qui pourra regarder une seule carte de destination à la première nuit, ou encore l’oracle qui peut regarder secrètement un rôle lors de la seconde nuit.
Enfin, on pourra se diriger vers des lieux ‘d’excavations ». Placés entre deux destination, ces lieux permettent de puiser une carte artefact qui elle même permettront de faire une action particulière unique. Malheureusement, en dehors de deux ou trois cartes, elles n’apportent pas une grande différence par rapport aux cartes actions.
Une bonne idée, mais il faut être nombreux
Vous l’aurez compris, tout l’intérêt de Forsaken Forest est dans la discussion et le bluf. Un intérêt que l’on trouve dans beaucoup de jeu à rôles cachés. Le point fort de Forsaken Forest tient aussi dans son thème assez particulier, un peu glauque, et de son matériel très bien fourni. On regrette pourtant quelques petites choses et contraintes. La première est qu’il faut être au moins 6 joueurs pour l’optimiser, et avoir plus de rôles que de simples villageois et Forsakers standards. Par exemple, à 4 nous aurons un seul Forsaker, qui enlève une partie du sel au jeu. La seconde est la mort d’un joueur. En effet, celui-ci pourra être sauvé dans le même tour par une carte de survie. En cas d’absence, il meurt et ne joue plus de cartes. certes, il peut toujours discuter, mais Forsaken Forest a justement l’intérêt de jouer des cartes actions pour le distinguer dans ce type de jeu… Enfin, mais c’est un avis personnel, j’aurais rendu les artefacts plus intéressant, par exemple un équipement qui peut aider les villageois et se protéger de certaines choses, ou qui ajoute une règle comme traverser le plateau , revenir en arrière sur un pas déjà posé, il y a un moment, etc… C’était un bon moyen d’introduire de bonnes idées
En dehors de cela, j’ai trouvé que Forsaken Forest avait aussi des éléments intéressants ! Notamment la possibilité de joueur jusque 12 joueurs ! Un thème très original qui sort des sentiers battus du roi/reine/princesse et enfin, un système de cartes actions (et cartes rapides jouables hors de son tour), qui ajoute de la dimension. Le matériel est abondant pour ce type de jeu. Il faudra, même s’il n’est pas avec de longs textes être capable de déchiffrer la langue de Shakespeare… et ce n’est pas facile de rassembler 6 joueurs voulant jouer à un jeu en anglais.
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