Altiplano
Auteur(s): Stockhausen Reiner
Illustrateur(s): Andrea Kattnig, Jeff Oglesby, Klemmens Franz
Editeur(s): DLP Games, Pixie Games
Distributeur(s): Pixie Games
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SwatSh: 8 /10
Avec la VF de l’excellent Yokohama, Altiplano était la seconde sortie de l’éditeur dlp games lors du dernier salon d’Essen. Les très dynamiques Pixie Games viennent de le sortir en Français ce qui nous a donné la savoureuse occasion d’y jouer.
Orléans
Altiplano c’est avant tout le dernier jeu de Reiner Stockhausen, l’auteur, d’entre autre, d’Orléans, duquel il s’est certainement inspiré pour réaliser Altiplano.
En effet, d’Orléans, Reiner a repris la mécanique centrale de bag building. A chaque tour, les joueurs vont piocher des tuiles ressources de leur sac et les placer sur les différentes cases d’action afin de pouvoir les exécuter.
Comme dans Orléans, ils vont en piocher 4 à chaque tour mais une action leur permettra d’augmenter cette limite jusqu’à 8. Evidemment, un peu comme les différentes mécaniques permettant d’augmenter le nombre d’actions à jouer, augmenter le nombre de ressources à piocher à chaque tour est un must. C’est donc une action obligatoire réduisant, par là, les choix possibles. C’est un peu dommage.
Orléans +
Là où Orléans péchait et où Altiplano explose c’est dans les stratégies différentes. Orléans proposait un chemin quasi tout tracé alors qu’Altiplano en propose une multitude. A l’exception du passage obligatoire à 7 ou 8 pioches, pour le reste, vous êtes libres de:
- Créer une mécanique de production et transformation de l’un ou l’autre type de denrées apportant des PVs en fin de partie (certaines ressources rapportent des PVs)
- Viser de remplir un maximum de contrats (= objectifs à remplir par des ressources)
- Acheter des maisons apportant des PVs bonus pour certaines denrées (leur valeur est augmentée de 1)
- Créer une mécanique de gain d’argent pour construire des extensions augmentant vos possibilités et l’efficacité de vos actions
- Stocker un maximum de denrée dans son entrepot pour gagner de nombreux PVs en fin de partie
- Et évidement tous les mélanges de stratégies possibles…
Orléans + aussi pour la durée de partie qui se voit rallongée de 30 minutes à un peu plus de 2 heures de jeu. Mais le jeu en vaut la chandelle 😉
Le plus grand reproche qu’on peut faire à Altiplano est cette filiation à Orléans. Les 2 jeux sont fort proches et empruntent la même mécanique de bag building de ressources. De plus, Altiplano oblige les joueurs à augmenter leur limite de pioche pour pouvoir étendre leurs possibilités en cours de partie. Mais ensuite c’est, comme sur la boite, l’explosion des couleurs 😉 Les joueurs auront un choix incroyable de stratégies différentes et pourront les suivre et en changer comme ils l’entendront. Cela donne d’ailleurs un bon goût de reviens-y tant on a envie d’essayer autre chose. De plus, Altiplano n’est pas facile à maîtriser et il vous faudra plusieurs parties pour bien comprendre comment optimiser vos actions. Enfin, un peu comme dans Tzolkin, les départs sont légèrement asymétriques. Cela donne encore plus envie d’essayer d’autres départs pour voir comment on peut mieux en profiter. Même si un lama orne sa boite multicolore, ne crachez pas sur Altiplano et chevauchez-le pour en profiter un max!
Nouvelles parties
Après plusieurs parties, je diminue ma note à 8 pour plusieurs raisons:
- Le jeu est trop long et répétitif
- Finalement on ne fait que transformer des ressources
- L’action permettant d’augmenter le nombre de jetons à piocher est vraiment trop forte et est donc indispensable. Choix obligé = mauvais choix 🙁
Le jeu tourne néanmoins toujours très bien et ne subit aucun déséquilibre.
Ren: 8,5/10
Bon commençons par clarifier les choses (en tout cas en ce qui me concerne): oui Altiplano a un point commun avec Orléans. C’est le même auteur, et il y a la même mécanique de base, i.e. le bag building. Mais je n’ai joué qu’une fois à Orléans, et c’était il y a longtemps, et j’ai oublié, ou il sentait pas bon… bref ne comptez pas sur moi pour vous dire si c’est plus mieux ou moins moins bien qu’Orléans, je n’en sais fichtrement rien.
Dans Altiplano on va essayer de survivre sur les confins désolés des hauts plateaux andins en développant son exploitation.
Le mécanisme de base est donc le bag building. Au début de chaque tour on va piocher des ressources dans son sac personnel, puis les placer sur son plateau pour réaliser diverses actions. Au départ on ne pioche que 4 ressources, mais une action (indispensable…) va permettre d’augmenter ce nombre jusque 8 maximum. Les autres actions vont permettre de développer sa machine à points: et vas-y que je t’achète des actions supplémentaires (souvent plus puissantes) parmi celles disponibles. Vas-y que je te remplis mon entrepôt avec des ressources pour scorer comme une brute à la fin. Vas-y que je te remplisse des contrats. Vas-y que je te construise des maisons. Vas-y que je te génère des ressources transformées qui valent des points à la fin de la partie…
Bref il y a environ 348248746873 chemins possibles pour marquer des points. Et tout ça tourne comme une horloge Bolivienne.
A noter encore que pour certaines actions il faut être sur la bonne case du plateau central, en y ayant préalablement déplacé son meeple (via une des actions déplacement). Donc planification fine et précise à l’ordre du jour (l’ordre des cases du plateau central change à chaque partie).
Au final un verdict qui devient super classique (à nouveau en ce qui me concerne): de la très belle ouvrage, bien exécuté, pas grand chose à reprocher, à part peut-être la longueur un peu trop élevée, et éventuellement (mais là ça dépend des goûts et des couleurs) la faible interaction. Mais si vous aimez les kubenbois combinatoires à tendance introvertie qui tournent nickel et que vous ne portez que des vêtements multicolores en alpaga, aucun souci, vous allez vous régaler!
Tapimoket: 8/10
Quel étrange boîte avec ce lama à la Disney sur fond textile aux motifs Inca. Au moins, voilà un thème peu courant ! Et d’ailleurs c’est avant tout le thème qui va le distinguer de son plus vieux frère, Orléans, avec un aspect un peu moins austère. Ce ne sont pas des jumeaux, mais ils sont assez proches quand même. Même auteur, même éditeur, même mécanique de base, celle du bag building. C’est à dire que vous allez puiser des jetons dans un sac, pour créer des actions dont certaines vous rapporteront de nouveaux jetons qui iront, à leur tour, avec les autres dans le sac, pour être retirés à leur tour, et ainsi de suite… Sachant que plusieurs jetons du même type seront présents, et qu’il faudra bien mesurer leur nombre pour obtenir le dosage idéal afin d’avoir les bonnes probabilités sur les actions désirées.
C’est un système ingénieux, qui fonctionne très bien et qui n’a plus besoin d’être éprouvé vu que, pour Altiplano, il hérite de l’expérience d’Orléans. Pourtant, les jeux ne sont pas tout à fait les mêmes.
Altiplano sera un peu moins interactif que son grand frère. En effet, on se développera un peu plus dans son coin, chacun son entrepôt à remplir, chacun ses cartes maisons et pêches, ses contrats. Toutefois, Altiplano a ses différences. On a tout d’abord et surtout une notion de déplacements entre plusieurs lieux pour y réaliser une action. En effet, il ne suffira plus de programmer, à l’aide de jetons, une action sur son plateau individuel, comme le réclame Orléans, pour l’exécuter, mais il faudra également se trouver sur le bon lieu pour la réaliser. Pour cela, il faudra gérer ses déplacements à l’aide de jetons maïs et se doter de charrettes. La mobilité entre les lieux devient alors un élément essentiel du jeu, et tant que vous n’avez pas assez de charrettes et maïs, il faudra réfléchir à bien enchaîner vos actions en fonction de vos déplacements possibles. Le maïs devient alors une ressource essentielle, mais attention de ne pas trop en engranger dans votre sac, au risque qu’ils deviennent trop encombrants lors des tirages…
Une autre différence viendra d’une temporisation de ses jetons via une « caisse » de défausse après la réalisation des actions. Ainsi, il faudra obligatoirement vider son sac de jetons avant de le remplir à nouveau à partir de cette défausse. Ce système exploite encore mieux le bag building en réduisant ainsi le hasard du tirage, car vous passerez forcément par tous vos jetons. De nouveau, il faut donc bien mesurer la quantité de jetons de chaque ressource. En parlant de ressources, celles-ci auront des valeurs en fin de partie, et bien entendu, les plus difficiles à obtenir rapportent plus de points que les plus courantes.
Enfin les tuiles actions supplémentaires ne seront plus à choisir, mais seront placées, à la suite les unes des autres, entre chaque tour et il faudra payer plus cher les nouvelles venant d’arriver. Pour rappel, ces tuiles permettent de faire de nouvelles actions et de belles combinaisons.
Même s’il est un peu moins interactif et avec une durée plus importante qu’Orléans, Altiplano va offrir beaucoup plus de possibilités pour générer des points et, on aura plus de choix stratégiques.
Philrey: 8,5/10
Remarqué déjà à Essen 2017, j’étais bien curieux de me lancer dans une partie de Altiplano. De premiers abords, je l’imaginais plus « familial ». Rien n’y fait.
On retrouve en effet un air de Orléans avec le principe de « bag building ». Par contre, le fait de pouvoir laisser des jetons sur son plateau pour le tour suivant est vraiment un plus. Altiplano fait également penser à Luna avec ses « îles » placées en « cercle » sur la table et formant ainsi le « plateau » de jeu principal. Comme les plaques sont placées de manière aléatoire, une partie ne ressemblera pas à une autre.
Il est clair que tous les joueurs devront s’arranger pour augmenter le nombre de jetons à piocher dans leur sac. Cela permet plus de flexibilité et augmente le nombre d’actions. Mais pas toujours. En effet, pour faire une action, il faut que son « ouvrier » soit sur la bonne « île ». Pour le déplacer, il faut une carriole et de la nourriture. Dans notre partie, chacun a essayé de limiter ses déplacements, se spécialisant dans d’autres actions. C’est peut-être un petit défaut du jeu.
De plus, pour ce type de gabarit, Expert certes mais pas trop quand même, le jeux est un peu trop long.
Reste qu’Altiplano est une bonne surprise. J’y retourne quand vous voulez, les gars 😉
Dan: 8,5/10
Altiplano plaira certainement aux joueurs qui aiment à optimiser leurs actions de façon très tactique. Ces actions se situent dans une logique initiale de développement (accumulation des ressources) puis d’utilisation de ces ressources en les plaçant dans l’entrepôt.
Le moment du basculement est un peu stratégique.
Assez combinatoire, le jeu manque cependant aussi un peu d’interactivité, les zones de « conflit » étant assez réduites (seulement sur le nombre de ressources disponibles). Sans doute un peu répétitif à 2 joueurs, plus amusant à 3 ou 4 avec paradoxalement moins ce sentiment de longueur un peu inutile.
Chaps: 7,5/10
Réutilisation de la mécanique d’Orléans
Orléans est tout à fait excellent avec sa mécanique de bag building et la programmation sur son plateau personnel, tout cela est repris ici dans un thème d’exploitation des ressources des hauts plateaux andins. Mais la comparaison s’arrête là car les sensations de jeux sont tout de même fort différentes. Néanmoins on retrouve donc la phase de programmation et le bag building, mécaniques très sympathiques à jouer.
De la gestion de ressources avant tout
Oui 13 ressources à gérer, ressources primaires, secondaires et certaines que l’on ne peut pas gagner en début de partie. A vous de bien planifier votre stratégie, ajouter à cela les tuiles qui vous apportent des actions en plus, notamment certaines indispensables pour gagner les meilleures ressources… Ressources avec lesquelles nous réalisons nos actions. De la stratégie toujours de la stratégie…
Et on retrouve donc la mécanique du bag building, pas la peine d’accumuler les jetons ressources puisqu’une fois utilisés ils retournent dans le sac et on les repiochera, thématiquement on gagne plus une capacité de production de ressources que les ressources elles-mêmes. Et là est tout l’intérêt, l’équilibre dans ses ressources. Les jetons ressources nous permettent de faire nos actions mais il faut parfaitement équilibrer son stock en fonction de sa stratégie. Trop ? Et cela rendra notre bag building mou avec un facteur chance trop fort pour pouvoir tirer les bonnes ressources qui mettront trop de temps à revenir. Trop peu ? On n’en aura pas assez pour réaliser nos actions… Tout est affaire d’équilibre. En plus ne pas perdre de vue l’étape intermédiaire de notre « caisse à ressources » avant qu’elles ne reviennent dans notre sac pour être piochées à nouveau, plus on en a plus ça tarde…
Oui mais un équilibre en mouvement
Car les besoins changent au cours de la partie et inévitablement le nombre de jetons en notre possession augmente mais heureusement on peut épurer son sac. A l’entrepôt ! Mécanique bien sympathique puisque l’entrepôt est une machine à point de victoire, quand et quoi stocker demande une stratégie bien construite. C’est tout à fait sympathique sans compter que la ressource maïs, très utile, vient perturber tout ça.
Tiens j’ai trouvé du maïs sur la route
Hé oui, la route… Plus on avance dessus plus on a le droit de piocher des ressources à chaque manche pour faire nos actions, plutôt important… Du coup notre sac en plus tourne plus vite… Plutôt indispensable ! Oui progresser sur la route est fondamental, mais on est obligé d’y gagner du maïs et en gagner quand on est obligé de commencer une ligne de l’entrepôt est une très très mauvaise idée… Par contre gagner du maïs pour combler une ligne déjà commencée de l’entrepôt est indispensable !
Donc en fonction des ressources que l’on gagne nos actions seront plus ou moins riches, on épure dans l’entrepôt mais pour cela il ne faut pas perdre de vue la route pour gagner du maïs à stocker au bon moment tout en augmentant nos actions chaque tour !
Avouons-le tout ça est fort bien ficelé.
Mais une route ça relie des lieux…
Oui l’originalité d’Altiplano pour faire des actions encore faut-il être dans le bon lieu ! En plus l’agencement des lieux change à chaque partie. Donc on a un Meeple qui voyage de lieu en lieu pour y faire les actions qui s’y trouve. Mais il faut faire cela de préférence dans le bon ordre ! Là à nouveau de la planification, d’abord vite un 2e chariot pour ne pas se bloquer dans ses déplacements ensuite à chaque manche bien prévoir toutes ses actions pour savoir où et quand passer de tel lieu à tel lieu pour faire les actions dans l’ordre. Certains trouvent cette mécanique un peu lourde, moi pas, je trouve que ça rajoute une couche stratégique bienvenue.
Donc le bilan d’Altiplano est pour moi tout à fait positif, mais … Oui évidemment il y a un mais… Le jeu est un peu trop long, il aurait gagné à avoir une durée raccourcie et personnellement si je l’ai bien aimé je n’ai pas de whaou non plus. Le jeu est bien j’ai dit ce qui me plaisait, j’y rejouerais mais l’envie n’est pas au niveau d’autres jeux où j’enchaine plusieurs parties. Pourquoi ? Je n’arrive pas à mettre vraiment le doigt dessus, peut-être au final un manque de thème dans le ressenti, une sensation de jeu qui n’est pas non plus extraordinaire à la longue (tiens à nouveau le problème de la longueur de la partie). En fait toujours le même problème, Altiplano est un bon jeu et l’acheter n’est pas pour moi une erreur, loin de là mais la concurrence… Tellement de jeux que l’on devient très exigeant et là Altiplano passe derrière d’autres que j’ai essayé il y a peu, un peu comme un impressionniste qui serait de qualité mais qui exposerait à coté de Monet…