Noria
Auteur(s): Sophia Wagner
Illustrateur(s): Klemens Franz, Michael Menzel
Editeur(s): Edition Spielwiese, Stronghold games
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SwatSh: 7,5/10
Noria est un jeu qui nous avait attiré lors du dernier salon d’Essen grâce à sa roue faisant penser à celle de Tzolkin et à ses magnifiques illustrations signées par 2 grands illustrateurs : Klemens Franz (Caverna, Orléans, Le Havre, Mombasa, Clans of Caledonia, Grand Austria Hotel et j’en passe), et Michael Menzel (Dominion, L’Age de Pierre, Shogun, Bruges, Rococo et j’en passe 🙂 ) Avouer que cette paire-là ne pouvait donner qu’un jeu sublîme et il l’est ! L’auteure quant à elle est féminine. C’est assez rare pour être souligné, surtout que contrairement à Inka Brand ou à Stefania Niccolini, Sophia Wagner agit seule ! Le jeu est édité par les éditions Spiewiese qui, l’air de rien, fait son petit bout de chemin depuis ses 2 petites années d’existence avec des jeux comme Memoarrr ou Cottage Garden.
Le coeur du jeu est sa mécanique novatrice dite de construction de roue. Chaque emplacement dans la roue peut contenir un jeton déterminant l’action à exécuter. En fonction de la façon dont les joueuses vont placer ces jetons en cours de partie et tourner leur roue, elles pourront exécuter certaines des actions de la roue. Tout au long de la partie, elles pourront placer de nouveaux jetons action construisant, par-là, leur roue. C’est un système très ingénieux qui crée une sorte de petit puzzle que les joueuses vont optimiser pour construire leur stratégie. Les joueuses seront bien souvent plongées sur leur disque personnel qui n’est d’ailleurs pas très transparent pour les autres. Autrement dit, l’interaction est assez limitée à ce niveau là.
Le manque d’interactivité à ce niveau a néanmoins un avantage. Les joueuses ne doivent pas attendre leur tour pour décider ce qu’elles vont jouer et peuvent réfléchir à l’avance à ce qu’elles vont faire faisant, par là, tourner le jeu relativement rapidement (Comptez quand même 2 bonnes heures de jeu).
Le système de PVs est quant à lui plutôt basique. 4 échelles vont déterminer vos PVs en fin de partie. A chaque échelle correspond un multiplicateur dont la valeur peut osciller entre 0 et 16. Si, à la fin, votre jeton sur une échelle est au niveau 6 et que le multiplicateur de cette échelle est 8, vous obtiendrez 6×8=48 PVs en fin de partie pour cette échelle.
L’astuce c’est que les joueuses vont pouvoir avoir de l’influence sur la valeur des multiplicateurs. Elles vont pouvoir les augmenter ou les empêcher d’augmenter plus. C’est un système très bien conçu car les joueuses vont se toiser 🙂 durant cette période de détermination des multiplicateurs. Si une joueuse avance trop vite sur une échelle, elle risque de voir les autres la pénaliser au niveau du multiplicateur tandis que si plusieurs joueuses sont au coude à coude sur une autre échelle, elles pourront collaborer pour obtenir un bon multiplicateur.
Le multiplicateur de chaque échelle sera connu en milieu de partie. A partir de ce moment-là, il sera très simple de savoir que faire : 1 cran sur telle échelle rapporte 6 PVs tandis qu’un cran sur celle-là en rapporte 9… Ce système peut d’ailleurs faire très mal dans une partie à 2 joueuses où l’une va gagner encore plus de points sur une échelle pour en faire perdre à l’autre sur une autre. Ceci dit, comme c’est une action assez simple, il suffira à l’adversaire de faire de même en sens inverse pour rétablir la position initiale. C’est assez direct et cucul comme interaction là 🙂 Et à 4 joueuses, ça aboutit à une moins bonne maitrise où on subit les modifications de multiplicateurs plutôt qu’autre chose.
Cette mécanique est liée à la gestion de votre savoir. Vous allez pouvoir en gagner tout au long de la partie et pourrez la dépenser pour modifier ces multiplicateurs. Une fois les multiplicateurs fixés, votre connaissance pour permettra de modifier votre roue d’action: changer des jetons d’action de place ou tourner l’une ou l’autre roue d’un cran supplémentaire. C’est pas mal car ça rend ces jetons connaissance intéressants tout au long de la partie et ça permet aux joueuses d’optimiser encore plus leur roue d’action. Petit bémol néanmoins, grâce à cette mécanique, vous allez pouvoir plus ou moins réaliser toutes les actions que vous voudrez annihilant par là, l’intérêt de la mécanique de la roue d’actions…
Il y a de bonnes idées dans Noria. Dommage que son système de multiplicateurs oriente si fort les choix. Malgré ses magnifiques illustrations, il lui manque un peu plus de thématique et de fun puisqu’au fond, il s’agit d’un jeu de production – transformation – vente de ressources classique. Quelques cartes, variant plus les parties, auraient eu un bon effet. Sa mécanique de roue d’action est excellente et la manipuler reste magique. Les choix et les stratégies ne sont pas légions mais ne boudons pas notre plaisir. Même si on ne chante pas sa Gloria, Noria reste un jeu agréable grâce surtout à l’ingéniosité de sa mécanique de roue et à ses superbes illustrations 🙂
Tapimoket : 8/10
Noria est, avant tout, très joli visuellement et sur un thème assez étrange dans le style steampunk. Faut dire qu’il est quand même illustré par Michael Menzel, l’illustrateur de Andor ! Quand à l’autrice, il s’agit de Sophia Wagner, dont il semble que ce soit le premier jeu édité. Très souvent je suis enchanté par les jeux experts créés par les femmes, car ils offrent des mécaniques qui sortent des sentiers battus, citons par exemple l’excellent Zhanguo.
Et justement Noria se distingue par deux éléments. Le premier concerne, bien sûr, les roues qui tournent à 3 vitesses, que l’on dote de jetons « actions », un système ingénieux où il faudra bien prendre soin de répartir ses actions selon sa stratégie.
La seconde originalité viendra du système de score. Non seulement, il faudra faire progresser des jetons dans 1 à 4 domaines de développement, mais on pourra mettre des bâtons dans les roues des adversaires pour les priver d’un multiplicateur de points trop important (cubes politiques). C’est peu courant comme système mais c’est justement cette mécanique qui pourra avoir tendance à déstabiliser les joueurs experts des jeux de gestion. Très souvent, les amateurs de gros jeu de gestion n’aiment pas trop que l’on touche à ses points durement acquis ou qui risquent de se retrouver limités.
Pour palier à cela, vous aurez finalement tout intérêt à suivre les autres joueurs dans le même domaine, car ils ne vont pas se torpiller eux même dans les multiplicateurs, ou bien il faudra s’assurer de basculer rapidement les cubes politiques dans le domaine où l’on a le plus avancé seul avant que les autres n’en suppriment trop. En effet, il sera très difficile de progresser dans tous les domaines car les coûts sont plutôt élevés en ressources et elles ne sont pas communes entre deux domaines.
Niveau matériel et design, le jeu est très beau et attise immédiatement la curiosité, notamment avec les roues et les îles volantes. Je regrette juste qu’il n’y ai pas de ressources en bois et que les jetons de décompte de tour soient aussi petits. Le système de roues est très original et très beau, mais il faudra les manipuler avec douceur au risque de voir ses jetons actions se dérober sous celle-ci.
Globalement, j’aime assez bien Noria pour ses mécaniques nouvelles même si le système de score est assez perturbant, mais je l’apprécie aussi pour son thème plutôt bien rendu.
Dan: 8/10
Tout d’abord, en voilà un jeu qu’il est beau! Le plateau et les roues sont graphiquement très réussis, ce qui ne gâche rien.
Quant au jeu, et c’est quand même l’essentiel, il est bien équilibré, de complexité raisonnable et de longueur acceptable.
Noria apporte pas mal d’originalité au niveau des actions à chaque tour accessibles via une mécanique guidée par un système de roues concentriques très subtil.
Les actions, au nombre de 7, sont elles assez simples. La stratégie dépend de ce que les joueurs en font: ils vont privilégier collectivement l’une ou l’autre piste qui deviendra alors clairement la piste à suivre. Ceci offre le défaut qu’une fois le choix opéré, la stratégie devient très simple. Mais rien ne dit que cette piste privilégiée le soit rapidement ni qu’elle soit de partie en partie la même. Il faut donc jouer de son influence au bon moment!
Noria est au final un jeu de très bonne facture. L’optimisation des actions de leur roue plaira à ceux qui aiment réfléchir, les jeux originaux et ceux qui font réfléchir. L’interaction réside dans la définitions des objectifs
Bref, Noria mérite qu’on s’y attarde même si ce n’est pas non plus le coup de cœur absolu.
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 11 minutes par SwatSh
Vin d’jeu d’music
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Après plusieurs parties nous trouvons le jeu original et très plaisant. Utiliser les roues de connaissance dès les premiers tours pour agir sur les échelles de scores et surtout sortir impérativement ses quatre pions de la grotte si l'on veut scorer un maximum. Nous avons joué dés la première partie en mode expert cela donne de l'interaction pour le déplacement sur les iles et aucune ressource de départ.