Feudalia
Soumettre votre avis | |
SwatSh: 7/10
Feudalia est un jeu de deckbuilding qui contient pas mal d’éléments intéressants.
Les classiques
Comme dans la majorité des jeux de deckbuilding, on débute son tour avec une main de 5 cartes, on joue ses cartes, on défausse celles qui sont restées en main et on en pioche de nouvelles pour arriver à une main de 5 cartes.
Les originaux
Le tax collector
C’est l’envoyé du Roy, on ne déconne pas avec lui. Il fait partie de votre deck et quand il apparaît, il vous taxe: il rafle la moitié de vos ressources arrondie à l’inférieur. Si vous ne savez pas le payer (vous devez avoir au moins 2 ressources d’un même type), il vous fera défausser des cartes de votre main et, par là, vous faire perdre votre tour ce qui peut faire très mal. Comme il n’y a aucun moyen de s’en débarrasser, mieux vaut être prévoyant et lui laisser toujours un petit quelque chose, mais pas trop…
C’est une mécanique vraiment sympa car elle apporte une nécessité de bonne gestion de vos ressources ainsi qu’un peu de suspense dans le tirage des cartes. Ce qui est moins fun c’est que le hasard peut aussi jouer et le tax collector peut arriver aussi bien au mauvais moment où vous venez de faire le plein de ressources qu’au bon où il ne vous en reste que très peu.
Ce qui est bien vu avec cette mécanique aussi c’est qu’au plus votre paquet de cartes est gros, au plus rarement le tax collector apparaitra. Vous aurez donc intérêt à grossir votre deck tout en le maintenant efficace. Il est néanmoins assez difficile de le faire beaucoup grossir et le tax collector apparaitra souvent toutes les 3 pioches ce qui est très court et qui vous frustrera bien souvent car il vous obligera à tout recommencer…
Les champs
Il est rare de rencontrer un jeu de deckbuilding où la gestion des ressources est importante et c’est la cas de Feudalia. Chaque joueuse disposera de 3 champs sur lesquels elle pourra envoyer ses ouvriers afin de produire les ressources du champs. Les ouvriers généralistes pourront être envoyés dans n’importe quel champ mais ne produiront qu’une ressource tandis que les spécialisés en produiront plusieurs mais uniquement dans le champ dédicacé à cet ouvrier (champs de blé, de bois, de pierre ou d’argile, oui « champs » doit être compris au sens large 😉 ).
Vous allez donc envoyer vos ouvriers dans les champs qui produiront les ressources du champs
Dépenser vos ressources
Feudalia vous propose plusieurs façons différentes de dépenser vos ressources:
- acheter de nouveaux ouvriers qui s’intégreront dans votre deck
- améliorer vos champs qui vous donneront alors la possibilité d’y placer plusieurs ouvriers et des nobles
- engager des nobles qui resteront toujours sur vos champs et qui vous apporteront certains bonus permanents
- gagner des PVs en dépensant vos ressources pour construire la cathédrale (comme dans Troyes ou les Piliers de la Terre)
Les scenarii
Feudalia est issu du crowdfunding et ça se voit! A l’exception des ressources qui sont de simples cubes assez moches, Feudalia est un jeu d’une grande richesse et assure la variabilité de vos parties. Un peu comme Dominion vous propose des configurations de jeu différentes, Feudalia vous propose de nombreux scenarii qui modifient les cartes disponibles à l’achat et permet des stratégies différentes.
De plus, Feudalia est agrémenté de 3 extensions dans la boite de base: la magie, les événements qui vont apporter des surprises et les chevaliers qui vont apporter des combats et plus d’interaction.
Cerise sur le gâteau, outre ces différents scenarii et extensions, les cartes nobles sont disponibles via une fontaine de cartes comme dans Ascension.
La difficulté
Feudalia est très difficile. Il vous faudra plusieurs tours pour pouvoir dépenser vos ressources pour un des 4 types de dépense. Et trésoriser vos ressources est très difficile à cause du tax collector. Il arrivera d’ailleurs souvent au mauvais moment vous obligeant à tout refaire pour obtenir les ressources nécessaires à ce que vous désirez. De plus, l’argent est encore plus difficile à obtenir car il retourne (quasi) à zéro à chaque fin de tour. Hors les meilleures actions nécessitent beaucoup d’argent et demandent un peu de chance pour être exécutées (d’abord accumuler les ressources nécessaires puis espérer un tour riche en argent avant que le tax collector ne passe). Tout cela devient assez poussif, répétitif et allonge inutilement la durée du jeu à 3 heures à 4 joueuses.
Il y a trop peu de façons d’obtenir une montée en puissance dans Feudalia alors que le jeu est de plus en plus difficile (le nombre de ressources à dépenser augmente au fil du jeu). Cela donne un jeu trop long et c’est dommage tant les parties sont variées, le jeu est riche, les bonnes idées fourmillent et que la crainte du collecteur d’impôt est toujours bien réelle. Je m’en vais d’ailleurs de ce pas surveiller ma boite aux lettres 😉
Ren: 6/10
Déçu déçu déçu que je suis aujourd’hui. Ben oui quand on est « obligé » de donner une cote un peu sévère à un jeu qui a plusieurs chouettes idées, on est déçu…
Dans Feudalia on va gérer un domaine à l’époque médiévale (bon on n’est pas transporté dans l’époque hein! Je le mentionne juste pour être complet). C’est à la base un jeu de deckbuilding tout à fait standard : je pioche 5 cartes, je joue mes cartes, je pioche 5 cartes, je joue mes cartes… Jusque là rien de nouveau sous le soleil. Mais plusieurs condiments viennent épicer la recette pour la rendre (jusqu’ici…) nettement plus goûtue!
Tout d’abord on va devoir gérer 3 champs, sur lesquels on pourra jouer des ouvriers pour produire des ressources. Ces champs pourront également être upgradés pour rapporter des points de victoire.
Ensuite chaque joueuse aura dans son deck un collecteur de taxes. Quand on le pioche on n’a pas le choix, on est obligé de le jouer en premier. Le collecteur récoltera la moitié de vos ressources. Et si vous n’avez pas de ressources, il vous obligera à défausser des cartes! Ca amène évidemment un peu de stratégie et de gestion du timing puisque cela ne sert à rien de produire comme un malade si vous savez que le collecteur se trouve dans les dernières cartes de votre pioche et que vous allez donc probablement le tirer au coup suivant…
Les ressources peuvent être utilisées de diverses manières: on peut acheter de nouvelles cartes pour améliorer son deck, on peut contribuer à la construction de la cathédrale (pour gagner des points de victoire), on peut améliorer ses champs (pour gagner des points de victoire) et on peut recruter des nobles qu’on placera sur ses champs et qui donneront des bonus permanents.
Enfin il y a un système d’entretien de son domaine, qui fait qu’on doit payer des coûts d’entretien à la fin de chaque tour, coûts de plus en plus élevés au fur et à mesure qu’on améliore ses champs. Idée sympa qui oblige à bien optimiser ses rentrées d’argent et l’utilisation qu’on en fait. Tout ça donne donc une recette pas désagréable. Certes les graphismes ne me parlent pas particulièrement, mais je passerais sans problème au-dessus de ça si le jeu était top.
Mais il y a un défaut, colossal: les mécanismes et l’équilibre du jeu (notamment le fait que les cartes sont chères à acquérir) le rendent incroyablement poussif dans sa deuxième partie. En effet la gagnante est la première à atteindre 10 points. Mais pour gagner un point (voire un demi !!!) c’est la croix et la bannière ! Donc une fois que vous avez plus ou moins upgradé vos champs et une fois que la cathédrale est plus ou moins construite, ben c’est vraiment très compliqué de marquer 1 point, et la partie va s’éterniser jusqu’à ce que mort s’ensuiv… jusqu’à ce qu’enfin quelqu’un délivre tout le monde en marquant son 10ème point! J’exagère peut-être un peu mais c’est vraiment la sensation que j’ai ressentie. Quand tout le monde est arrivé vers 6/7 points, ben ça nous a pris une heure pour arriver à 10. Genre : « cool je viens de prendre 4 tours pour gagner un demi-point, je passe de 6,5 à 7, courage plus que 6 fois ça ! ». Aucune montée en puissance, et aucune surprise puisqu’à la moitié de la partie on voit comment chacune va marquer des points, et ça prend des plombes avant que quelqu’un n’arrive à 10…
Vraiment dommage car il y a de très bonnes idées, mais le jeu est beaucoup trop long (et surtout poussif au point que ça en devienne pénible) pour ce que c’est, il aurait clairement gagné à être mieux testé…
Tapimoket: 8,5 /10
Pour moi c’est un petit coup de cœur. Allez savoir pourquoi, puisqu’il utilise des mécaniques finalement assez classiques. Mais, je le trouve bien présenté dans son thermoformage avec casier et intercalaires pour classer les cartes, sa petite boite, à monter, pour y ranger les ressources et ses illustrations plutôt sympathiques.
C’est, avant tout, un jeu de deckbuilding basé sur la gestion d’un fief à l’époque médiéval avec, pour but, une course aux points de victoire. Les principaux axes pour gagner, sont de construire la cathédrale, de recruter des nobles, et améliorer son fief. Feudalia va, alors, proposer toute une série de scénarios pour faire varier les parties grâce à la mise en jeu d’un pool de cartes qu’on l’on ajoutera à son deck de départ et qui seront placées au centre de la table afin d’être acquises et ajoutées à son deck. Les cartes sont assez chères, et il faudra faire très attention à ce que l’on prend, et bien qu’il soit qualifié de deckbuilding, il ne faudra pas s’attendre à en acquérir des dizaines.
Le jeu est fluide et comporte toutes sortes de progressions, comme le recrutement de nobles, le cumul de ressources pour la construction de la cathédrale pour les points de victoire, et la progression de ses fiefs, également pour les points mais aussi pour pouvoir y ajouter des nobles qui amèneront aussi des points mais surtout de puissants pouvoirs…
Deux éléments viennent s’ajouter pour apporter de l’originalité. Le premier est le collecteur de taxes, qui lorsqu’il arrive dans votre main, vous serez obliger de le jouer au début de votre tour. Celui-ci viendra alors vous prendre la moitié de vos ressources produites. On devra alors tenir compte de son passage en défausse et de son retour en main afin de ne pas se retrouver piégé par cette carte. Le second élément original est la gestion de l’argent qui vous empêche d’accumuler trop d’argent entre deux tours, avec le paiement de l’entretien de vos fiefs. Cela vous oblige à bien combiner l’argent gagné et les dépenses à faire durant en un seul tour.
Et si vous trouvez que ça manque d’interactions ? Pas de problème ! Il existe une variante où l’on peut faire du commerce, c’est à dire une action d’échange de ressources avec les autres joueurs. Mais il y aura aussi, pour certains scénarios, la possibilité d’utiliser les cartes militaires pour attaquer les fiefs adverses et tenter de piller quelques ressources. L’attaque militaire sera très coûteuse, il faudra donc bien la préparer.
Je vous passe toutes les variantes possibles comme, par exemple, l’ajout des cartes « saisons » qui provoquent un événement à chaque tour (Pluie, peste, etc…)
Bref tout cela fonctionne bien. En revanche, l’acquisition de points n’est pas facile et il faudra prévoir 60 minutes de jeu à deux joueurs et 90 minutes à 4 pour les premières parties, une durée peu habituelle pour un jeu de type deckbuilding. Quoique, au fil des parties, on aura acquis certains mécanismes et on connaîtra un peu plus les cartes et leur effet et elles seront jouées plus vite.
D’ailleurs, est ce que l’on doit le qualifier uniquement de deckbuilding ? Pas seulement selon moi…
Malgré sa durée, Feudalia, avec toutes ses variantes, offre pas mal de possibilités, et une partie en appelle une autre afin de tout découvrir. Personnellement, j’enchaîne les séances avec plaisir…
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 8 minutes par Ren
Vin d’jeu d’music
Submit your review | |