Peak Oil
Auteur(s): Heiko Gunther, Tobias Gohrbandt
Illustrateur(s): Heiko Günther
Editeur(s): 2Tomatoes
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SwatSh: 7/10
Le thème de Peak Oil nous plait bien chez Vin d’jeu. Nous allons construire des puits, produire, transporter et vendre du pétrole tout en investissant dans les infrastructures et en engageant des experts qui nous aideront certainement. Ca fait penser méchamment à Wildcatters et ça tombe bien, on adore 🙂
Peak Oil est néanmoins beaucoup plus simple que son ainé. Il s’explique et se joue plus rapidement (comptez 1h20 de jeu) et peut même se jouer dès 10 ans (8 ans sur la boite…).
Majorité d’ouvriers
Un peu comme dans l’excellent Vanuatu, Peak Oil repose sur un système de placement d’ouvriers mêlé à un système de majorité.
Chaque joueur joue à son tour et son tour débute par un choix. Le joueur doit décider entre exécuter une action ou placer un ouvrier. Ensuite, il pourra placer (à nouveau) un ouvrier sur une des cases action du plateau.
Mais le choix n’est en général pas trop compliqué. S’il le peut, le joueur va réaliser une action car s’il ne le fait pas, il n’exécutera aucune action à son tour et ça peut faire mal…
Exécuter une action
Pour exécuter une action, on doit être majoritaire sur la case d’action. Majoritaire seul ou à égalité…
Double action
La majorité des cases action proposent 2 actions différentes. Si on est majoritaire sur la case action, on peut réaliser les 2 actions. Si on est majoritaire à égalité, on ne peut en réaliser qu’une. Quand on exécute une action, on doit retirer tous ses ouvriers de la case.
Cette mécanique donne une dynamique assez sympa à Peak Oil. Si, par exemple, on a 2 ouvriers sur une case avec un adversaire qui en a 2 également, exécuter l’action nous permettra de n’en réaliser qu’une seule des deux alors que, comme on doit retirer ses ouvriers de la case action, notre adversaire pourra exécuter les deux. Ca peut donner envie de les laisser là…
Ce qui est dommage par contre, c’est que les actions ne sont pas bien équilibrées et il est rare qu’on aie envie ou besoin de réaliser les 2 actions proposées. Il y en a généralement une des deux beaucoup plus intéressante que l’autre et l’exécuter suffira à notre bonheur 😉
Les actions
Elles ne sont pas particulièrement palpitantes. En voici les principales:
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Gagner un ouvrier
Comme dans tout jeu de placement d’ouvriers, cette action est quasi indispensable.
Quasi car le nombre d’ouvriers ne correspond pas au nombre d’actions réalisées ici puisqu’on ne réalise qu’une seule action à son tour, peu importe le nombre d’ouvriers possédés.
Ce nombre influence uniquement votre capacité à prendre des majorités. Si on ne possède que 2 ouvriers par exemple et qu’un adversaire place 3 ouvriers sur la case action où se situent ses 2 ouvriers, on l’a dans le baba puisqu’on ne pourra pas exécuter l’action voulue. -
Forer un puit
Cette action permet de gagner des PVs et de bien se placer pour gagner des barils nécessaires pour payer le coût de certaines actions
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Investir dans les infrastructures
Permet de gagner des PVs
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Engager des experts
Rien de bien palpitant dans les actions proposées et c’est ce qui gâche un peu le plaisir de Peak Oil. Il y a peu de tension et les choix sont assez évidents pour tout mathématicien qui se respecte. La manière de gagner des PVs résulte en effet d’une simple multiplication. Pour chaque région, on va multiplier le nombre d’infrastructures qu’on possède par le nombre de barils sur la région ainsi que sur nos cartes puits. Pas folichon folichon 😉 Les illustrations sont très design et plaisent, bien qu’elles manquent cruellement de variété. Les puits, par exemple, ne diffèrent que par le paysage de fond et leur couleur (voir photo à droite). Heureusement, un système de prise de risque aléatoire ainsi que la mécanique originale de placement d’ouvriers majoritaires viennent sauver le tout et apporte une petite tension et un petit piment tout spécial qui permet d’apprécier finalement ce petit jeu assez simple.
Quand il n’y a plus de barils à piocher du sac, la fin du jeu approche car on va tomber en pénurie de pétrole. Normal, on est dans Peak Oil 🙂 Il va falloir penser à changer de source d’énergie. Mais ça, c’est une autre histoire…
Ren: 7/10
Hypothèse
Dans Peak Oil nous allons faire face à une problématique bien connue et documentée, la fin des réserves de pétrole et la transition énergétique. Le but du jeu est d’exploiter au maximum les dernières réserves disponibles (dernières… entendons-nous, il y en a encore pour quelques années grâce notamment à notre ami Donald, et attendez qu’ils renforcent le réchauffement en commençant à forer près des pôles, le meilleur est à venir… mais bref je digresse là), dernières réserves disponibles donc, tout en investissant en parallèle dans les nouvelles énergies qui vont prendre le relais.
Thèse
Le cœur du jeu est une mécanique de choix d’action (placement d’ouvrier), avec un petit twist de majorité. Chaque case action disponible a en effet deux actions. Si vous êtes majoritaires absolus sur la case vous pouvez jouer les deux actions. Si vous êtes majoritaires mais à égalité avec quelqu’un d’autre vous ne pouvez en jouer qu’une des deux. A son tour on peut soit jouer une action (ou deux), soit placer un ouvrier. Si on joue une action on récupère tous les ouvriers qui se trouvaient sur la case concernée. Les actions permettent de gagner un ouvrier en plus, de forer des puits, d’engager des experts (cartes permanentes qui vous donneront des bonus), de vendre du pétrole… Le jeu en soi tourne pas mal, et bénéficie d’un graphisme que je trouve personnellement assez original (en tout cas rarement utilisé dans les jeux récents) et plutôt réussi. Et la mécanique de placement des ouvriers (majorité absolue ou à égalité, pour effectuer une ou deux actions, récupération des ouvriers – ce qui oblige à bien réfléchir au timing) est pas mal. Mais le jeu souffre d’un défaut très prononcé selon moi : vous DEVEZ embaucher des ouvriers supplémentaires le plus vite possible. Dans la plupart des jeux où une telle action existe il est conseillé de ne pas le faire trop tard, sous peine de prendre du retard par rapport aux autres. Mais très souvent il y a une compensation, qui fait que, sans pouvoir s’en passer complètement, vous pouvez en tout cas faire cette action plus tard que d’autres joueurs, sans que vos chances de gagner soient réduites à néant. L’exemple le plus évident étant Agricola, où il vous faut nourrir la marmaille que vous engendrez, ce qui vous oblige à faire des actions juste pour récolter de la nourriture. Rien de ça ici. Vu le système de majorité (double action), si vous prenez du retard sur le nombre d’ouvriers vous êtes morts. Dans une partie à 3 joueurs par exemple, si les deux autres joueurs ont 3 ouvriers alors que vous n’en avez toujours que 2, ben ça pue très très très fort, et il est parfaitement possible que vous ne sachiez jouer aucune action pendant 2 ou 3 tours d’affilée !
Démonstration
Je laisse une côte décente car le jeu en lui-même est sympa, fonctionne bien et a un design original. Mais ce défaut me fera réfléchir à deux fois si on me propose d’y rejouer. Et si il était confirmé après plus de parties je descendrais clairement la note, ce qui serait regrettable.
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 12 minutes par Philrey
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