A Tale of Pirates
Auteur(s): Asger Harding Granerud, Daniel Skjold Pedersen, Daniele Tascini
Illustrateur(s): Ruslan Audia
Editeur(s): Cranio Creation
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SwatSh: 8,5/10
Avec l’extension de l’excellent Lorenzo le Magnifique (Un de nos coups de coeur de cette année), A Tale of Pirates était la seconde sortie de l’éditeur Italien Cranio lors de ce dernier salon d’Essen. Il a été réalisé par 3 auteurs dont le Danois Asger qui a déjà réalisé l’excellent Flamme Rouge et l’Italiano Daniele qui a lui réalisé le très bon Council of 4, l’excellent Tzolkin (Vin d’jeu d’l’année 2013) ainsi que Marco Polo.
A Tale of Pirates n’a rien à voir avec ces illustres références ! Il s’agit d’un jeu coopératif de rapidité, un peu comme l’excellent Space Alert, notre Vin d’jeu d’l’année 2010. Il se base sur une mécanique peu utilisée et qui a vu le jour avec Space Dealer & Time’n’Space : les ouvriers sabliers !
Les ouvriers sabliers
Tout le monde joue en même temps dans A Tale of Pirates. Chaque joueuse dispose d’un sablier. Quand on veut réaliser une action, on retourne son sablier pour que le sable s’écoule et on le place à l’endroit qui correspond à l’action souhaitée. Quand le sable s’est écoulé, on peut réaliser l’action puis retourner son sablier pour le placer sur une action différente,…
Les actions
Les actions se déroulent toutes sur le bateau pirate. Ce bateau est disposé sur une rose des vents et autour de cette rose, on va placer des cartes. Ces cartes représentent des frégates ennemies qui nous tirent dessus et qu’il va falloir couler, des rochers qu’il va falloir éviter, des passages étroits qu’il faudra bien manœuvrer ou du brouillard inoffensif. En plaçant son sablier sur un des emplacements du navire, on va pouvoir :
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Réparer les dommages causés au navire
Les frégates adverses vont nous tirer dessus et causer des dommages à des cases action qui ne pourront plus être utilisées (comme dans Space Alert 😉 ).
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Monter ou descendre la voile d’un cran
Ça permet d’aller plus ou moins vite. En fonction de la vitesse du navire, on va pouvoir changer plus ou moins facilement la direction de celui-ci : si on va trop vite ou trop lentement, on ne pourra que maintenir le cap, dans des positions intermédiaires on pourra décaler le bateau d’une ou de deux cases.
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Aller à la barre
Pour changer le cap du navire en fonction de sa vitesse. Vous aurez vite compris que ces 2 actions sont fortement liées et qu’une bonne coordination entre le changement de vitesse et le changement de cap sera nécessaire.
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Regarder dans la longue vue en haut du mat
Cela permet de retourner une des cartes situées autour du navire face visible pour mieux savoir où se diriger.
Une bonne coordination avec la barre est nécessaire car il vaut mieux connaitre où on va avant d’y aller. En effet, la mer est parsemée de rocaille qui va risquer de faire chavirer votre bateau en cas d’impact (= si on se dirige dessus). -
Charger les canons
On va placer des boulets à côté des canons
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Tirer avec un canon
On va enlever un boulet et tirer tout droit en direction des frégates ennemies. Votre bateau devra donc être dans la bonne direction (on ne sait tirer que devant à droite et devant à gauche). Là aussi, une bonne coordination non seulement avec la barre mais également avec le chargement des canons est nécessaire afin d’avoir toujours assez de munitions et d’avoir le cap dans la bonne direction.
Le thème et le mode campagne surprise !
La gros truc génial d’A Tale of Pirates c’est qu’il est subdivisé en 10 campagnes. A chaque campagne correspond un petit paquet scellé comme dans l’excellent Pandemic Legacy. Et tout comme dans Pandemic Legacy, pour ouvrir le prochain paquet, il faut avoir réussi le scénario actuel. Ça donne un côté très épique au jeu que je ne vais pas spoiler. Vous commencez par devoir vous échapper de prison en sautant sur votre navire, en évitant les tirs ennemis et les rocailles et en passant par les passages étroits à la vitesse demandée par ces passages. Quand vous avez réussi ce premier scénario, vous vous retrouvez en haute mer, à ne savoir que faire si ce n’est piller les caravelles qui oseraient s’aventurer par là… Toute une aventure est proposée qu’on a hâte à vivre et à découvrir.
De plus, il n’y a aucun élément à détruire ou à altérer. On n’est pas dans un marketing legacy destructeur ici. On peut jouer et rejouer à tous les scenarii même si on les a tous finis. Et ça c’est vraiment cool de ne pas avoir un jeu jetable mais un jeu plus longue durée qu’on peut faire découvrir à de nombreuses personnes différentes.
L’App
De plus, tout cela est supporté par une app très bien faite. Elle va non seulement servir de timer, mais également de livret de règles. L’app va nous expliquer les nouvelles règles à appliquer tout au long de la campagne ainsi que l’explication des différentes mises en place. Elle va, de plus, servir d’événement et proposer des changements en plein milieu de scenario. Cerise sur le gâteau, elle apporte une petite ambiance par les sons très marins qu’elle génère (les vagues, le perroquet,…).
Le matos
Là aussi on est bluffé. Le bateau est magnifique et même, à travers les trous des actions, on peut voir le fond de cale avec ses filets et ses poissons. Tout s’emboite parfaitement. Un petit bémol au panier du mat un peu trop fragile. Le top est le thermoformage à 2 niveaux où tous les éléments ont leur place sans devoir les emballer dans des zips encombrants.
A Tale of Pirates est un jeu coopératif malin. Il vous faudra bien vous coordonner et bien communiquer si vous voulez en ressortir vivant et non coulés. Un bon capitaine peut être une solution et en désigner un différent à chaque essai semble être judicieux. Avant d’y jouer, j’avais peur des temps morts qu’il pourrait y avoir lorsqu’on attend la fin d’un sablier. Il n’en est rien car durant l’écoulement des sabliers, les joueuses ont intérêt à en profiter pour se coordonner. Et se coordonner est vital pour la réussite de votre piraterie. Un scenario se joue vite en environ 30 minutes (3 rounds de 10 minutes chacun environ) et ce sont 30 minutes très intenses où le stress va monter au fur et à mesure de l’écoulement du temps et des objectifs à remplir durant le temps imparti. Je peux vous dire qu’on souffle après la réalisation d’un scénario. Et malgré cette retombée de stress, on veut continuer à explorer les aventures marines de ces pirates bien sympathiques ma foi 😉
Tapimoket: 7/10
Ohé moussaillon ! File à la barre ! Et vous, dépêchez-vous de charger les canons que l’on explose cette corvette espagnole !… Toi là haut ! Vois tu des récifs ?
Tales of Pirates, un jeu aussi amusant et original que son matériel est de qualité moyenne… Et il est vraiment amusant et orignal.
En effet, l’idée de devoir répartir les tâches dans un navire en temps réel est très bonne, assurant une bonne immersion dans le jeu. On ira dans tous les sens tâchant d’organiser au mieux nos actions réalisées avec, chacun d’entre nous, un sablier. C’est aussi un jeu à chapitre car on découvrira de nouveaux scénarios avec de nouveaux éléments. Pour le moment, je n’ai découvert que 2 scénarios, et cela semble être progressif en difficulté, donc avec un bonne courbe d’apprentissage.
Les scénarios sont rejouables sans problème, pour faire découvrir le jeu à de nouveaux joueurs.
Tout cela est beau et original. Le principal problème viendra de la qualité matériel et de sa conception. En outre, le mât n’est vraiment pas stable. Hors de question de le coller sous peine de ne plus pouvoir ranger le bateau dans la boite. Nous avons aussi les sabliers dont les bords vont, sous l’excitation du jeu, s’accrocher au bateau quand on va les reprendre, faisant bondir celui-ci et, par effet de bord, faire basculer un mât qui ne tient pas très bien… Oui, je me demande vraiment si le navire va tenir les 10 scénarios, sauf si je bricole quelque chose pour le consolider.
C’est vraiment dommage, car il est vraiment sympa et amusant.
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