The Manhattan Project: Energy Empire
Soumettre votre avis | |
SwatSh: 7,5/10
Quel plaisir de retrouver l’éditeur Minion Games en pleine forme avec un bon gros jeu ! 🙂 Oui, ça faisait longtemps qu’ils ne nous avaient pas séduits avec un « bon gros jeu » depuis 2013 avec Hegemonic et 2012 avec l’excellent Manhattan Project et le sous-estimé Kingdom of Solomon.
Le thème
The Manhattan Project Energy Empire est clairement proche et inspiré de Manhattan Project. Sauf pour le thème puisqu’on se situe maintenant après la seconde guerre mondiale et l’utilisation des différentes sources d’énergie que ce soit le nucléaire bien entendu mais également le charbon, le pétrole, le vent ou l’eau. Evidemment, ces différentes sources d’énergies ont des efficacités différentes et génèrent une pollution différente également. A vous à bien gérer ces différents éléments pour terminer en nation +/- propre et formidablement efficace.
Les mécanismes
C’est là où les 2 jeux se rapprochent. Tout comme dans Manhattan Project, on va placer ses ouvriers sur des emplacements du plateau central et sur des cartes personnelles obtenues en cours de jeu. Par contre, ici, les ouvriers ne sont pas spécialisés et peuvent tous se placer partout. De plus, et c’est dommage, on ne peut pas placer ses ouvriers sur les cartes adverses. Par contre, le rythme des parties est similaire puisque les joueuses vont alterner des tours de placement d’ouvrier et des tours de récupération des ouvriers, libérant, par-là, certaines cases d’actions pour les adversaires.
Les actions
Je passe les actions désormais classiques de récolte/transformation/échange de ressources pour me concentrer sur les plus intéressantes :
- La gestion des cartes
Les cartes qu’on va acquérir sont de 3 types et le plateau est divisé en 3 colonnes chacune comprenant soit 4 soit 5 emplacements d’action (13 emplacements en tout). Chaque type de carte (= chaque couleur) correspond à une colonne du plateau. A son tour, on ne peut jouer qu’une seule action du plateau. C’est peu et c’est lent. Heureusement, au fil du jeu, les joueuses vont acquérir des cartes actions et elles pourront en activer autant qu’elles veulent à leur tour. Voilà de quoi bien accélérer le jeu car ces cartes , en gros, permettront les mêmes types d’action que celles du plateau. Le truc sympa en plus c’est qu’on ne peut activer que les cartes de la même couleur que celle de l’action choisie sur le plateau. A son tour, une joueuse place un de ses ouvriers sur une case d’action du plateau central puis place autant d’ouvriers qu’elle désire sur ses cartes de la même couleur que l’action du plateau choisie. Voilà qui va encourager certaines combos et certains types d’actions, les joueuses se concentrant alors sur l’un ou l’autre type de cartes. - La production d’énergie
L’énergie est LA ressource essentielle d’Energy Empire, qui l’eut cru 😉 ? Ce qui est comique c’est de savoir comment elle est générée. Elle est générée grâce aux dés !!! Vous allez d’abord devoir récolter les ressources nécessaires à l’acquisition de l’un ou l’autre dé. A chaque couleur de dé correspond un type d’énergie (air, eau, charbon ou nucléaire). Le dé nucléaire va générer plus d’énergie que le dés de charbon qui en générera plus que les 2 autres également. Le nombre d’énergie produit par chaque dé varie entre 1 et 3. On pourrait croire que le hasard de dés à ce niveau gênerait beaucoup le jeu et il n’en est rien. OK, il peut arriver qu’on peste sur l’un ou l’autre des lancers mais, dans l’ensemble, c’est assez équilibré et pas du tout déterminant pour une quelconque victoire. Mais le nucléaire va aussi produire des déchets très toxiques et le charbon en produira son lot également. De plus, certaines actions comme la construction d’usines vont également polluer. - La pollution & le nombre de tours de jeu
Cette mécanique de pollution est géniale. Les joueuses ont un plateau personnel qui montre un paysage avec la mer, la terre et l’air. Chaque fois qu’on pollue, on doit placer un jeton pollution sur une des cases de terre, de mer ou d’air. Ces cases permettent de scorer à différents moments du jeu avec des bonus si on garde des colonnes d’air+terre+mer propres. Au plus on pollue, au moins de PVs on va scorer lors de ces différents décomptes. Il faut néanmoins signaler que les PVs gagnés sont assez faibles et on se rend vite compte qu’il est préférable de polluer plutôt que de gagner les maigres PVs de soutien à la propreté. Dommage car un peu plus de tension à ce niveau aurait pu rendre certains choix vraiment difficiles.
Ce qui est très chouette aussi avec ce système c’est que les jetons pollution servent également de mesure de la durée du jeu. Lors de la mise en place, on va placer 6 piles de jetons pollution sur le plateau du jeu. A chaque fois qu’on pollue, on va prendre un jeton et le placer sur son plateau personnel. A chaque fois qu’une pile est vide, on exécute un événement. Lorsque la sixième pile est vide, cela annonce la fin du jeu. - L’énergie pour le placement d’ouvriers sur le plateau
L’énergie est LA ressource du jeu vous disais-je car c’est elle qui vous permet de réaliser les actions. En effet, contrairement à la majorité des jeux de placement d’ouvriers, Manhattan Project Energy Empire autorise le placement d’ouvriers sur la même case action qu’un autre. Mais pour ce faire, votre ouvrier doit être en possession de plus d’énergie que les autres ouvriers situés sur la même case action. - L’énergie pour le placement d’ouvriers sur ses cartes personnelles
Mais l’énergie ne sert pas qu’à réaliser des actions déjà choisies. Elle sert aussi à activer vos propres cartes qui nécessitent, en général, un ou 2 ouvriers qui peuvent toujours être remplacés par 1 ou 2 énergies. Le nombre d’ouvrier est donc important pour pouvoir réaliser un maximum d’actions sur le plateau central mais l’énergie qui les accompagne est tout aussi important, non seulement pour pouvoir réaliser les actions où se trouvent déjà l’un ou l’autre ouvriers mais également pour pouvoir bénéficier des effets de ses cartes.
Stratégie
Vous l’aurez compris, Energy Empire est un jeu riche en actions et en mécanismes ingénieux. Il est par contre dommage que tout ceci n’offre pas plus de possibilités stratégiques. Les choix stratégiques sont d’ailleurs assez évidents : au début du jeu, vous allez vous ruer sur les actions rapportant des ouvriers supplémentaires ainsi que des dés énergie. Dès que votre nombre d’ouvriers et de dés est suffisant, vous allez commencer à acquérir des cartes qui vont vous rapporter des bonus qui vous permettront d’être plus efficace. Ensuite, vous allez poursuivre votre acquisition de cartes, il y aura même de la répétitivité, non pas pour augmenter encore plus votre efficacité mais bien pour gagner des PVs tout simplement. En effet, les PVs octroyés par les bâtiments sont trop importants à mon sens et rendent les stratégies monomaniaques 😉 : c’est la joueuse qui aura réussi à acquérir le plus de bâtiments qui l’emportera. Sans oublier la piste des nations unies que les joueuses se doivent d’investiguer tant elle rapporte également des PVs en échange de quelques ressources à chaque tour. Il ne faudra pas stresser pour votre pollution, vous pouvez même vous permettre de terminer complètement pollué 😉 🙁
The Manhattan Project Energy Empire est un jeu fort proche de l’excellent Manhattan Project qui reste un très grand jeu un cran au-dessus de cette version qui souffre d’un panel trop réduit de stratégies gagnantes. Pour le reste, Energy Empire est très agréable à jouer et offre des choix d’action variés et originaux. Les mécaniques de pollution, de production d’énergies propres et sales sont excellentes et soutiennent le plaisir du jeu. La variété des cartes offre une certaines variété des parties et permet aux joueuses d’être efficaces et d’optimiser leurs actions et ressources. Energy Empire porte doublement bien son nom : la gestion de l’énergie est clé dans Manhattan Project Energy Empire et est en phase avec notre temps dont le sujet est un des défis majeurs pour notre génération dans le but de laisser une planète suffisamment propre à nos descendants.
PS: Veuillez noter qu’une campagne kickstarter sur une nouvelle déclinaison de Manhattan Project a lieu en ce moment. Vous trouverez tous les détails ici: https://www.kickstarter.com/projects/miniongames/manhattan-project-2-minutes-to-midnight-board-game/
Ren: 6/10
Rien à faire. Malgré la meilleure volonté du monde ça ne passe pas. Je ne parviens pas à pénétrer dans l’univers du Manhattan Project. Et le tarif est le même pour ce Energy Empire (qui est bien un jeu à part entière, et pas une extension). On se retrouve ici après la seconde guerre mondiale, en pleine période de croissance généralisée, et vous allez devoir mener votre nation à la prospérité en développant au mieux votre empire énergétique.
Nous sommes à nouveau en présence d’un jeu de placement d’ouvriers, où il faudra optimiser vos choix pour obtenir le maximum de points de victoire. Vous obtiendrez des points en achetant certaines cartes, en achetant des dés d’énergie, en gagnant des tuiles objectifs, en gardant votre environnement le moins pollué possible (et oui, le charbon ou le nucléaire ça pollue…) et en augmentant votre influence auprès des Nations Unies. Tout ça étant possible évidemment en développant votre « moteur énergétique » (d’où le titre). L’ensemble du jeu m’est apparu comme super classique (ce qui n’est pas nécessairement négatif pour moi, que du contraire parfois): on place ses ouvriers, on en recrute de nouveaux, on achète des cartes permettant de faire de nouvelles actions ou donnant des bonus, on récolte des matières premières, on gagne de l’argent, on collecte des objectifs, on subit les effets de la carte impact en début de chaque tour… bref du super classique.
Mais je lui ai trouvé à peu près les mêmes défauts qu’à Manhattan Project: tout d’abord les graphismes sont laids. Je sais que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, et je suis le premier à dire que c’est subjectif et que chacun doit se faire son opinion. Mais je n’aime pas. Ce mélange entre les couleurs de base, l’iconographie certes claire mais moche et le plateau de scoring environnemental quasi échappé d’un manga pour enfants de 6 ans est hideux. Voilà, c’est dit. Et ça influe évidemment sur le plaisir que je retire d’une partie. Ensuite le jeu est linéaire dans le sens où au début il faut absolument recruter de nouveaux ouvriers (c’est un point que je déteste dans les jeux de placement d’ouvriers mal faits, i.e. le fait que celle ou celui qui le premier obtient plus d’ouvriers a plus de chances de gagner). Puis il faut générer des ressources et de l’argent. Puis acheter un maximum de cartes qui se combinent entre elles pour score un maximum de points. Une seule stratégie possible donc (bon ok j’exagère un peu, mais à peine!). Enfin les cartes sont (pour moi manifestement) déséquilibrées, certaines étant nettement plus fortes que d’autres.
Je ne veux pas tirer sur l’ambulance, et je suis certain que le jeu a des qualités (d’ailleurs je n’ai pas mis une côte d’exclusion) mais ses défauts sont pour moi rédhibitoires. Bref pas un jeu pour moi.
Chaps: 8,5 /10
Manhattan Project Energy Empire. Autant le dire tout de suite, voilà un jeu fort différent des Manhattant project et pour moi meilleur. Voyons pourquoi j’aime ce jeu.
Du Thème et de l’ambiance
Pas évident de prime abord. On se dit que le thème va être peu présent, mais très vite on se surprend à invectiver en rigolant le français et sa pollution nucléaire, à parler des pays d’Asie avec les stéréotypes qui vont avec… etc.… Oui l’ambiance est bonne, le thème est là, les blagues pas politiquement correctes et c’est tant mieux. Ce fut ma première surprise, bonne surprise. C’est en fait lié aux pays avec des ressources de départ et des conditions de montée à l’ONU différentes très bien choisies qui orientent notre stratégie et permet au thème de rentrer dans le jeu. Tout dépend des joueurs à la table bien sûr mais j’ai fait des parties avec une ambiance excellente.
Je pose un ouvrier avec énergie !
Le twist du jeu, on consomme d’autant plus d’énergie que des joueurs sont sur la même zone de pose d’ouvrier. Associez à ça la mécanique de reprise de ses ouvriers (génération d’énergie et reprise d’ouvrier plutôt que pose) et vous regarderez ce satané joueur bleu qui vous coûte bien cher en énergie pour construire votre centrale hydro-électrique, attendant qu’il bouge de là avec impatience ! Ou prévoyant vos actions en fonction ! A vous d’anticiper les placements des autres joueurs, de la stratégie interactive. Interaction bienvenue quand pour la suite on construit un peu dans son coin ses combos de bâtiments (le point négatif du jeu, surtout en fin de partie où on est tous un peu le nez dans son plateau).
Ha oui ça construit, ça combote
On va construire des bâtiments (cartes) et autant bien le faire, bien voir les actions du plateau principal, nos besoins, nos objectifs et les faire comboter. Cette construction de sa partie est le cœur stratégique. Et puis spécialisé (bâtiments du même type) ou généraliste (un peu de tout) ? Hum… J’active tous mes bâtiments d’un coup et fait des tours à 7 actions qui s’enchainent mais pas grand chose lorsque j’active un autre type de bâtiment… La question se pose bien vite, les choix stratégiques sont là cruciaux. Je pense que la spécialisation a du bon et qu’il faut par exemple sauter sur la carte bâtiment d’un type donné qui vous offre des ressources d’un autre type (par exemple science pour un bâtiment industriel), enfin avant qu’on ne vous la pique !
Et oui, concurrence, course, regardez bien les autres joueurs.
Car je le répète, on ne regarde pas toujours le tour des adversaires dans le détail des combos qu’ils ont construit. Par contre, l’interaction est forte pour ce qui est du plateau principal : course à l’ONU, ça c’est bien sympa. Générer de l’énergie très tôt dans ses tours pour libérer la place de pose sur sa carte pays et ainsi prendre de vitesse un adversaire pour la première place à l’ONU est assez jouissif. Il faut du coup aussi surveiller les ressources des autres, pour voir quand ils vont grimper sur cette piste…
Les objectifs de fin de partie… Au début c’est détendu, mais assez vite il y aura concurrence pour les prendre et un petit plaisantin pourra en prendre un, non pas pour marquer des points, mais pour vous empêcher de scorer ! Et voir les autres les entasser quand vous n’en avez pas… glups… Enfin Bien sûr, concurrence pour les places de pose d’ouvriers avec le petit plaisir sadique de poser 3 énergies sous son pion et bloquer les joueurs suivant… Enfin la concurrence sur les cartes-bâtiments, si importantes.
Oui un pays sans industrie ne vaut rien !
Non ce n’est pas un slogan de campagne présidentielle mais il faut avouer que les cartes apportent la victoire, par les actions combottées et enchainées qu’elles peuvent offrir associé aux PVs qu’elles amèneront en fin de partie… On peut même se concentrer à 80% dessus.
Ou pas…
Vous trouvez que c’est un drôle de titre ? Vous n’avez pas lu le chapitre précédent…
Les PVs… Les objectifs et l’ONU si on le fait bien on score à peu près pareil 20-25 points environ, idem pour la pollution en fin de partie ou les cartes bâtiments si on en prend 5-6 ce qui est bien. Donc on peut faire de tout. Mais si ONU et objectifs sont plafonné, pas les cartes bâtiments et les scoring intermédiaires pollution rapportent aussi au final beaucoup… Sur un jeu qui pouvait sembler avoir des objectifs toujours similaires : tout faire, il y a des possibilités d’option bien sympathiques, dont la non pollution ou la pollution…
… réfléchie !
Et oui quand on pollue on le fait intelligemment ! Là les cartes événement et leur scoring ont toute leur importance ! A vous de nettoyer ce qu’il faut juste avant ! Et en fin de partie si votre pays est une vraie poubelle, certes cela fera bien marrer la table, mais vous avez intérêt à avoir des bâtiments en conséquence ! Ce qui au passage… Normalement devrait vous avoir permis de nettoyer 😉 Ben oui avec les bâtiments en plus des PVs on peut tout faire… Hum… Oui les bâtiments sont quand même le cœur du jeu…
Mais je m’égare, la pollution, là j’adore le thème qui revient à fond, l’ambiance autour de la table qui en découle et la stratégie ! Car comme je l’ai dit, entre points en cours de partie et en fin de partie ça compte la pollution ! Et quand on produit de l’énergie… dur de ne pas polluer, sauf si vous n’avez besoin que d’alimenter une ampoule basse consommation 😉 L’énergie, le thème est bien là… Qui a dit et la chance aux dés ? Pas tant que ça, pas tant que ça.
Energie propre ou Energie sale ?
Produire de l’énergie doit se faire dans une stratégie bien établie, directement lié à la quantité voulue et à la pollution gérable ou pas… tout dépend de vos choix, donc là aussi ça stratège sec ! J’aime ça. Il faut produire de l’énergie et construire des centrales est parfois compliqué, en ressource et surtout en concurrence sur la zone de pose ! Heureusement on peut raffiner du pétrole (ça tâche), très bien trouvé cette option pour ceux qui ont peu d’usine, au moins au début, l’option pétrole marche très bien et on peut stocker en début de partie… Il y a une stratégie pétrole… Et ce qui n’ont ni usine, ni pétrole ? Ils relisent la règle 😉
Energy Empire est pour moi un très bon jeu, une excellente ambiance pas vraiment politiquement correcte, parfois on rigole plus qu’à la table d’à coté avec son party game mais… On fait aussi fonctionner ses neurones ! Ho que oui … Il y a des stratégies à gérer, des choix cornéliens à faire, de la prévision, de la surveillance des autres, on ne joue pas tout seul ! Certes ce qui est construit fonctionne dans notre coin mais il y a beaucoup d’interaction avant d’y arriver. Et je fini sur le matériel d’excellente facture qui participe beaucoup au plaisir (et au prix), rien que pour manipuler les bidons de pétrole en résine j’adore raffiner…
Energie et pays concurrents dans une ambiance politiquement incorrecte ? Un petit mot de Jean Yanne : « C’est marrant comme les choses changent d’un pays à l’autre, dès qu’il s’agit d’énergie. Les Américains, par exemple, ils utilisent le pétrole des Arabes comme combustible. Alors que les Arabes, eux, comme combustible, ils utilisent le drapeau américain. »
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 11 minutes par SwatSh
Vin d’jeu d’vidéo
La bouteille en 54 minutes par Chaps
Submit your review | |