V-Commandos
Auteur(s): Thibaud de la Touanne
Illustrateur(s): Bruno Tatti, Vincent Filipiak
Editeur(s): Triton Noir
Age minimum: 12
Nombre de joueurs: de 1 à 4 joueurs
Récompense(s): Vin d'jeu d'coups d'coeur
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SwatSh: 8/10
V-Commandos est le premier jeu de l’éditeur Montréalais Triton Noir fondé par Thibaud de la Touanne qui est également l’auteur du jeu.
V-Commados nous plonge dans la seconde guerre mondiale où les joueurs vont incarner les membres d’un commando d’élite qui va devoir remplir certaines missions d’infiltration comme des sabotages, des sauvetages, et caetera. Et qui dit missions d’infiltration de commandos, dit déséquilibre flagrant des forces. D’un côté on a quelques commandos hyper entrainés et de l’autre de nombreux Allemands qui vont arriver de plus en plus nombreux sur le site. Il va falloir être efficace et réaliser votre tâche vite et bien.
Le thème
Et déjà là, le thème est super présent. Vous allez contrôler quelques commandos, vous faufiler dans le camp ennemi en tâchant à ne pas vous faire voir ni entendre. Et quand vous n’aurez plus le choix (vous allez devoir faire exploser de la dynamite, tuer des soldats,…) vos actes se feront remarquer et l’alarme sera déclenchée. Il faudra à ce moment faire vite car le nombre de soldats ameutés ne cessera d’augmenter de plus en plus vite. Certains scénarios vous permettront même d’arrêter l’alarme et de faire croire que ce n’était qu’un exercice. Mais attention, les Allemands ne sont pas dupes très longtemps…
Mécaniquement
Chaque joueur contrôle un ou plusieurs commandos. Chaque commandos joue à tour de rôle et ce sont les joueurs qui devront décider de l’ordre. A son tour, un commando peut exécuter des actions pour 3 points d’action. Il peut même en économiser une pour le tour suivant. Les types d’action sont très classiques de ce type de jeu : se déplacer, attaquer, ramasser un objet, déclencher un mécanisme, ouvrir une porte,… Les tirs se font avec des dés et chaque arme indique le nombre de dés qu’on va pouvoir jeter. La gestion des armes est d’ailleurs assez intéressante car certaines sont plus puissantes que d’autres. De plus, certaines sont silencieuses alors que d’autres pas. Et une arme non silencieuse déclenche l’alarme si elle est utilisée.
Casse-têtes
Ajoutez à la gestion de ces armes le fait que chaque commandos a ses propres capacités et que les commandos vont pouvoir acquérir d’autres objets et armes qui vont les aider dans leur mission et vous obtenez une immense énigme. Chaque mission est une sorte de casse-tête. Avant de la commencer, vous allez devoir établir une stratégie avec vos partenaires. Et c’est là le moment le plus amusant de V-Commandos : « on va d’abord déplacer tel personnage ici car il peut faire ça, ensuite celui-là fait ceci pendant que le dernier tire sur le garde sans faire de bruit. Ensuite, le commando qui peut escalader les murs va escalader celui-ci pour prendre la charge de dynamite cachée dans la pièce à munition, il revient la donner à l’expert en dynamite qui va la placer dans la salle aux machines du cuirassé et qui fera tout pêter pour atteindre l’objectif de mission. La tireuse d’élite va alors éliminer le garde qui surveille la mitraillette et le sergent se placera dans la mitrailleuse pour éliminer tous les renforts qui bloquent le passage vers notre sortie. Le médecin restera aux aguets pour guérir les premières blessures. Peut-être que sa bravoure lui sera fatale mais si la tireuse d’élite s’en sort, c’est le principal »
Contrôle
Mais, même si de nombreux éléments sont contrôlables dans V-Commandos, tout ne l’est pas et certaines événements inattendus auront lieu, les Allemands vont se déplacer dans une direction que vous ne connaitrez pas à l’avance, ils pourront tirer sur et blesser des commandos et les jets de dés termineront par vous convaincre que rien est écrit à l’avance et que V-Commandos vous réserve son lot de surprises. Mais dans l’ensemble, sur les quelques scénarios que nous avons joués, il faut bien admettre qu’une bonne stratégie est essentielle pour la victoire. La (mal)chance a peu de place dans V-Commandos. Si vous êtes un fin stratège guerrier, certaines missions vous paraitront d’ailleurs un peu trop faciles. Evidemment, le jeu permet différents niveaux de difficulté mais votre stratégie ne sera en rien altérée par cette difficulté. C’est plus le nombre d’ennemis à combattre et la chance aux combats qui deviendront plus importants quand la difficulté augmente.
Ronds de placement
Dernier élément que je voulais souligner sur V-Commandos est son système de « rondelles ». On ne le remarque pas comme ça quand on regarde un plateau de mission en photo mais les tuiles paysage sont occupées par des cercles. Même si on dirait le contraire, on ne place pas ses personnages à des endroits en fonction d’une latte ou d’un ruban. Personnellement, je m’étais trompé en découvrant le jeu. Je pensais qu’il s’agissait d’un jeu de figurines, sans figurine, où on les déplaçait à l’aide de rubans et autres lattes. Je dois avouer que je suis moins attiré par ce type de jeu et quand je vois des cases, ça m’attire directement plus 😉 Et V-Commandos ne m’a pas attiré au début car je pensais qu’il s’agissait d’un jeu dans ce style. Mais il n’en est rien ! Chaque tuile comprend 4, 8 ou 16 cercles où l’on place les commandos ou les soldats Allemands. Peu importe la rondelle où on le place. L’important c’est la tuile où il se trouve. Les ronds indiquent juste le nombre maximum d’unités que peut contenir la tuile. Et la tuile où se trouve l’unité va indiquer si l’unité est visible ou non et par qui. Les unités vont se déplacer de tuile en tuile grâce à des points de mouvement et non à des lattes ou autres dés.
V-Commandos surprend donc. Alors qu’on s’attend plutôt à un jeu de figurines assez classique, on a un jeu d’infiltration subtil et stratégique. On aurait aimé des missions plus difficiles mais chacune d’elles est une énigme en soit. Au début de chaque mission, les joueurs vont devoir se mettre d’accord sur une stratégie à suivre. Cette partie est succulente. Mais, même après, lorsque les commandos passeront à l’action, les surprises seront nombreuses et les joueurs devront adapter leur stratégie aux événements. Alors qu’on pouvait s’attendre à un ennième jeu de lancement de dés, on en a un mais beaucoup plus contrôlable que ses compères et très ancré dans son thème. Les joueurs sont plongés au cœur de la seconde guerre mondiale, au sein d’une base Allemande, sur un porte-avion ou dans un bunker. Ils s’imaginent facilement devoir réussir les 9 missions diverses imposées par son commandement. Chef oui chef. C’est un grand plaisir de vous servir chef !
Ren: 9 /10
Mai 1940, toute la Gaule est occupée par les Romains. Toute?… heu non je m’égare là, toute la Gaule (voire même l’Europe) est occupée par nos cousins Germains, c’est la bérézina. Il faut agir. Heureusement une île résiste à l’envahisseur! Et sur cette île Winston décide de créer des unités spéciales pour mener des opérations derrière les lignes ennemies et ainsi perturber la machine de guerre Teutonne. Dans V-Commandos vous allez incarner ces fameux commandos, dont le but sera de réussir des opérations toutes plus périlleuses les unes que les autres. Le jeu est coopératif, tous les commandos jouant ensemble pour réussir la mission (il peut aussi être joué en solo). A titre de réflexion philosophique (et oui Vin d’Jeu vous fournit aussi votre nourriture spirituelle, en plus de vous fournir votre nourriture ludique) il est impressionnant de constater que la 2ème guerre mondiale, malgré son éloignement historique de plus en plus prononcé (rares sont les familles comptant encore des personnes ayant vécu la guerre « pour de vrai »), suscite toujours autant de curiosité, de passion, de relectures… preuve de l’importance qu’elle a eue sur notre continent et son destin, et preuve de l’absolue nécessité de chérir l’Europe et la paix qu’elle nous a apporté depuis plus de 70 ans! On oublie souvent la chance immense de pouvoir élever ses enfants sans penser à la guerre…
Mais revenons à nos moutons et parlons un peu de ce V-Commandos. Le coeur du jeu sont donc ces fameuses opérations que l’on va devoir mener à bien. Chaque opération est représentée par 2 cartes recto-verso, qui vont donner plusieurs informations: le nom de l’opération, la durée estimée et le nombre de commandos nécessaires pour mener l’opération à bien. La durée est un élément sympa à mentionner, puisque vous pourrez choisir une opération en fonction de la durée estimée (« tiens on n’a que 2h aujourd’hui, prenons une mission pas trop longue »). Vous aurez bien sûr le contexte détaillé de l’opération, ainsi que l’objectif final à atteindre pour la réussir. Et enfin vous aurez les différents terrains que vous allez devoir utiliser/traverser pendant l’opération. Exemple: pour une opération vous devrez passer par les rues du village (=premier terrain), sur lequel vous allez devoir réaliser quelque chose de précis pour pouvoir accéder au 2ème terrain, qui pourrait être la place centrale du village, sur laquelle vous allez devoir réaliser quelque chose de précis pour pouvoir passer sur le 3 ème terrain, qui pourrait être l’église, dans laquelle vous allez devoir réaliser l’objectif final menant à la réussite de l’opération. Les opérations vont comporter de 1 à plusieurs terrains, en fonction évidemment de leur complexité et de leur durée. Dernier point à mentionner ici, chaque terrain est également représenté par une carte, qui donnera différentes informations: les tuiles (petites et/ou moyennes et/ou grandes) à assembler pour « fabriquer » le terrain (chaque tuile est recto-verso, un côté représentant l’extérieur l’autre l’intérieur, idée toute simple mais très efficace), les différents objets s’y trouvant au départ, l’alarme éventuelle, les Fritz déjà présents, le nombre de Fritz arrivant à chaque tour au fur et à mesure de l’avancée de la mission.
Une fois l’opération installée, hop, on se met en marche pour atteindre l’objectif, via un système relativement classique pour ce type de jeu. Chaque tour comportera 4 phases:
1. la phase événement, où on va tirer une carte événement qui pourra être positive ou négative
2. la phase commandos, où les commandos vont réaliser leurs actions. Ils ont 3 points d’actions qu’ils vont utiliser pour réaliser différentes actions: se déplacer, se déplacer furtivement, sortir par une trappe, débloquer une trappe, attaquer en combat rapproché, tirer, utiliser un équipement, éteindre une alarme, interagir avec un objectif ou économiser un point d’action pour le tour suivant.
3. la phase ennemie, où en résumé les Fritz vont arriver en plus grand nombre sur le terrain, vont se déplacer (soit vers vous si ils vous voient, soit de manière aléatoire si ils ne vous voient pas) et, si certains commandos sont visibles, leur tirer dessus.
4. la phase de fin de tour, qui sert simplement à déterminer si l’objectif du terrain est atteint ou pas, si oui on passe au terrain suivant (ou on a réussi l’opération si c’était l’objectif du terrain final), si non on commence un nouveau tour.
Chaque commando aura des capacités spéciales différentes (l’un aura une trousse de secours au départ, un autre aura la faculté de générer un « tir gratuit » pour un autre commando grâce à ses facultés de leadership…) et devra être choisi soigneusement au début de la partie pour former une équipe complémentaire. On peut également mentionner qu’il y a la possibilité d’être furtif selon le type de terrain (pas moyen de rester furtif sur un grand terrain), qu’il y a des équipements divers à utiliser (trousse de secours, pied de biche, armes diverses et variées, silencieuses ou pas, portes, charge de tnt…), qu’il y a plusieurs types de Fritz, qu’on peut revêtir des uniformes de Fritz pour passer inaperçu… Il faut aussi dire que les tirs se résolvent à coup de lancers de dés, mais que ça ne pose aucun problème (la chance est très limitée), si ce n’est évidemment qu’on peut se retrouver blessé voire dans un état critique…
Tout ça donne donc un jeu avec des mécanismes très classiques mais splendidement exécuté du début à la fin: les règles sont claires et complètes, avec plein d’exemples et d’illustrations. Le matériel, en ce compris les règles, est superbe, avec notamment des couleurs sépia pour les cartes ce qui donne un côté rétro parfaitement à propos. La jouabilité est nickel, avec en plus 2 niveaux de difficulté (je dois avouer que le premier niveau nous a paru relativement facile. Soit nous avons été vernis, soit nous jouons vraiment brillamment, je penche pour la 2ème hypothèse 🙂 ). La rejouabilité est déjà grande à la base (une dizaine de missions, certaines comportant 5 ou 6 terrains, donc des heures et des heures de jeu, sans compter les 2 niveaux de difficulté) mais je subodore que des extensions et/ou de nouvelles missions ne vont pas tarder à sortir, comme le système de jeu tourne comme une horloge il « suffit » de laisser courir l’imagination!
Je ne suis pas un fan des jeux coopératifs, mais je sais reconnaître de la belle ouvrage quand c’est de la belle ouvrage! Un bon système, un magnifique travail d’édition, de la rejouabilité, de la flexibilité dans le nombre de joueurs sans que ça ne nuise à la qualité… oui V-Commandos est un excellent jeu! Et vive l’Europe en paix!
Tapimoket: 9,5/10
Je me souviens de ces longues nuits de PC où je jouais à « Commandos », le jeu vidéo. C’était génial ! On avait son petit groupe de soldats et on devait accomplir des missions. Il fallait millimétrer nos actions pour ne pas tout faire foirer, enclencher l’alarme et finalement crever sous les balles nazies. Jamais je n’aurais pensé qu’un jeu de société puisse en reprendre le relais ! Et bien, c’est fait avec V-commandos ! Et moi… j’adore !!
Composés de scénarios, vous allez incarner un groupe de commandos et réaliser des missions inspirées de faits réels. Là où c’est fort, c’est qu’il y parfois des missions où l’on jouera sur deux plateaux à la fois (composés de tuiles terrain) et on pourra passer de l’un à l’autre pour venir aider un autre groupe. C’est génial.
Le jeu est coopératif et on se battra contre un ennemi allemand bien coriace ! Dès que vous serez repérés, il ne vous lâchera pas et tentera de vous flinguer à chaque coin. Seul moyen de s’en sortir : Faire le forcing ou couper cette p… d’alarme. Bien entendu, il y aura des dés à lancer, mais surtout beaucoup de subtilités à jouer pour ne pas être visibles… Le hasard est dosé à la perfection et personnellement, j’adore me plonger dans ce jeu.
Ce qui est également génial, c’est que l’auteur a vraiment pensé à tout. On peut par exemple, se déguiser en allemand, ou bien ramasser du matériel sur les personnes que l’on a éliminé, etc… Même dans les films, on ne voit pas ça. Là, tout est logique et la règle ne manque pas de donner le « pourquoi du parce que » !
Les missions sont parfois très difficiles et la tension sera au comble. Les discussions vont aller bon train, car toute erreur pourra être difficile à rattraper. L’ennemi, parfaitement géré par l’I. A, ne manquera pas d’être intelligent, car il nous tire dessus même si on essaye de fuir, et ne se laissera pas berner par deux fois par une fausse alerte. Le thème est fort, le matériel est correct et très bien illustré, enfin les scénarios tiennent la route au niveau équilibre.
V-Commandos est un must pour les fans de la seconde guerre mondiale avec une belle immersion. C’est un excellent jeu coopératif bien huilé avec une mécanique qui a pensé à tout pour rendre les missions réalistes, une belle expérience à jouer. N’hésitez pas à l’essayer !
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 8 minutes par Ren
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J'ai attendu la sortie de ce jeu pendant plus d'un an, et pour le trouver en magasin, ça été dur. A chaque fois que j'essayait de le commander: rupture de stock. C'est dire s'il était attendu dans le monde du jeu de plateau.
Lors de l'ouverture, que de pions, que de cartes… Et le tout était magnifique, ça sent la 2de Guerre Mondiale à plein nez. Lors de la 1ère partie, les règles étaient plutôt compliquées à assimiler. Finalement, après plusieurs relectures des règles. On s'est rendu compte que c'était pas aussi compliqué qu'on le pensait.
Le thème du jeu est très présent, un grand nombres de missions présentes, et si vous les avez toutes faites, vous pourrez inventer vos propres opérations. Ce jeu ca donc une très grande durée de vie.
Lors d'une mission, tout peut très vite partir en cacahuète, si d'un côté vous pouvez vous en sortir sans dommage avec un succès rapide, vous pouvez tout aussi être débordés de soldats ennemis et vous faire tuer en deux temps trois mouvements, d'où le besoin d'être bien coordonné et organisé.
La seule chose que j'ai à reprocher, c'est ce sentiment d'inachevé lors d'une victoire. Sinon, tout est superbement mis en place, et nous imprègne de 2ème Grande Guerre Mondiale.