Agamemnon (+ vidéo)
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Ren: 8/10
Bonne petite surprise aujourd’hui avec Agamemnon. Nous sommes en présence d’un jeu abstrait avec un thème certes complètement bidon, mais qui va néanmoins aider à rendre le jeu moins aride (moins abstrait quoi). Dans Agamemnon les joueurs incarnent des Dieux Grecs, pendant l’Iliade, qui vont se battre pour contrôler les liens du destin afin d’influencer le résultat des guerres entre Grecs et Troyens. Quid? En clair chaque joueur va essayer de récolter le plus de petits liens sur le plateau et celui qui en a le plus à la fin de la partie a gagné.
Le jeu se présente sous la forme d’un plateau avec de multiples zones pour placer ses unités (ce que vont faire les joueurs pendant la partie), zones reliées par les fameux liens du destin. Il y en a de 3 types: leadership, force et puissance. Chaque type va être gagné de manière différente. Au niveau des unités (représentées par des petits pions ronds) il y en a également 3 différentes: les simples armées (avec 1, 2 ou 3 javelots). Les leaders (avec un ou des javelots et une lettre représentant leur grade, A étant le plus puissant, devant B, devant C…). Et les deux unités spéciales, chacune en 2 exemplaires, qui permettent de modifier le plateau (une permet d’intervertir deux liens reliés à la zone sur laquelle on vient de placer l’unité, l’autre permet de couper une chaîne de liens identiques en 2 chaînes séparées).
A son tour un joueur pioche (de manière aléatoire) un de ses pions unités, et le place sur le plateau. Puis l’autre joueur fait de même, et ainsi de suite jusqu’à ce que tous les pions des deux joueurs aient été placés. Ensuite on récolte les chaînes de liens (=suite ou groupe de liens identical qui sont reliés entre eux sans interruption par d’autres liens ou par l’unité qui permet de séparer en deux chaînes) de la manière suivante:
Force: pour chaque chaîne, on regarde le joueur qui a le plus de javelots sur les unités qui touchent la chaîne (=placés dans les zones touchant les liens). Celui qui en a le plus empoche tout. En cas d’égalité, ou si personne n’était présent sur cette chaîne, personne n’a rien.
Leadership: pour chaque chaîne, on regarde le joueur qui a placé le plus haut gradé (=la lettre la plus haute, A étant le plus haut). Si égalité on regarde le gradé inférieur et ainsi de suite (e.g. si les deux joueurs ont placé leur B, on regarde si l’un a mis son C. Si non le D…). En cas d’égalité absolue ou de non présence, idem personne n’a rien.
Force: pour chaque chaîne on regarde le joueur qui a placé le plus d’unités, quelles qu’elles soient. En cas d’égalité ou de non présence, idem que pour les autres, personne n’a rien.
Et au final celui qui a récolté le plus de liens a gagné.
Verdict? Très agréable surprise. Nous sommes en présence d’un jeu certes abstrait, mais avec un thème qui « enjolive » (ma fille était motivée à jouer car elle adore la Grèce antique) et des graphismes et couleurs qui changent du sempiternel noir/blanc des jeux abstraits classiques et qui mettent un peu (un peu hein…) dans l’ambiance. Le jeu est stratégique: on ne pourra pas tout gagner, donc il faut viser certains objectifs et se concentrer sur ces derniers. Mais aussi tactique: vu que l’autre va joueur aussi, il faut s’adapter! De plus le fait de piocher les unités au hasard (ce qui en passant rebutera évidemment les obsédés du contrôle) fait qu’il faut s’adapter à tout moment, à la fois de son côté et en fonction de ce que je joue l’adversaire: les deux joueurs ont les mêmes unités mais pas dans le même ordre… Ca permet aussi un plus grand renouvellement des parties, et ça aide parfois le joueur le moins fort qui bénéficie du petit coup de pouce au bon moment (alors qu’aux échecs, si un ELO 1800 joue contre un ELO 2200, ben il se prend une raclée monumentale dans 99 parties sur 100!). Je résumerais en disant: très bonne porte d’entrée dans le monde des jeux abstraits à 2, et bon jeu tout court!
Vin d’jeu d’vidéo
La dégustation en 6 minutes par Ren
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